Grand Blue Vol.12 : Critiques

Pour la dernière ligne droite de leurs vacances d'été, Iori, Kohei et Chisa obtiennent l'opportunité d'aller faire un petit boulot dans une boutique de plongée, mais pas n'importe où: aux Palaos, un archipel de la Micronésie dans la partie ouest de l'océan pacifique, à quelques milliers de kilomètres au sud du Japon ! Ils se doivent alors de se préparer convenablement en n'oubliant rien, ce qui ne sera pas évident. Car en plus de vouloir organiser quand même une petite fête pour les troisième année, ils vont devoir trouver le moyen de récupérer le passeport d'Iori, qui se trouve à l'auberge des Kitahara, sous la surveillance rapprochée de Shiori qui n'entend aucunement le remettre à son grand frère...

On commence alors par une première partie de volume peut-être un peu rapide et classique (pour du Grand Blue, hein) via la petite fête en l'honneur des troisième année, mais le tout reste tout de même efficace quand on aime l'humour typique de la série: les ainés ont beau sembler demander des festivités assez posées, il va de soi qu'il n'en sera rien, qu'ils ont bien préparé leur coup, et que tout ceci va comme toujours se finir à grands coup de nudité et d'alcool ! L'événement cristallise toutefois l'idée du futur départ de ces troisième année si essentiels aux délires du PAB depuis le début, même si nous en sommes sûrement encore assez loin.

Quant à la suite du volume, elle contrant donc Iori à rentrer dans l'auberge familiale afin de récupérer son passeport, en compagnie de Chisa et de Kohei. C'est l'occasion de faire plus ample connaissance avec les parents de notre héros, légèrement gratinés sur certains points (qui ne l'est pas dans cette série ?), et surtout de retrouver une Shiori en grande forme: la collégienne, derrière ses premiers abords si calmes, élégants et mignons, reste fidèle à elle-même vis-à-vis de son grand frère... d'autant plus qu'au sein de l'auberge familiale elle est en terrain conquis ! Etant donné qu'elle refuse catégoriquement de rendre son passeport à Iori pour les raisons que l'on connaît, notre héros va devoir essayer de ruser (on dit bien essayer) pour mettre la main dessus, quitte à paraître vil. Et dans cette optique, il pourrait bien exploiter un facteur inattendu, venu tout droit d'Allemagne...

Car ce 12e volume est assurément marqué, avant tout, par l'entrée en scène de trois nouveaux personnages, touristes allemands posant leurs bagages à l'auberge Kitahara. Et si le premier contact dans le train annonce déjà la couleur, ces trois olibrius feront encore plus dégénérer les choses une fois arrivés au sein de l'auberge. Dès leur apparence complètement improbable dans le train, les auteurs posent avec force et fracas les deux garçons du trio, de purs otakus ayant une obsession plus qu'inquiétante et déviante sur un certain jeu et une certaine petite fille en particulier. Quant à Karina, la fille du trio, elle révèlera elle aussi certaines perversions pas piquées des hannetons... Autant dire que, sans spoiler, les situations trèèès délicates vont s'enchaîner dès lors que la jeune Shiori et Chisa seront dans leurs champ de vision, ces trois-là semblant bien décidés à concrétiser leurs fantasmes, et risquant bien de trouver un autre allié de poids en Kohei, notre otaku en chef déjà (trop) gaga de la petite soeur d'Iori.

Pas besoin d'en dire beaucoup plus: quand on connaît déjà l'humour dont sont capables les auteurs, on vous laisse deviner le niveau du comique de ce 12e tome, qui est peut-être le plus ravagé à ce jour de la série avec ses trois nouveaux personnages complètement exagérés et débiles et son avalanche de situations ubuesques ou limites à chaque page. "Limites", oui, car il est quand même souvent question de perversions concernant Shiori sur qui ça fantasme un peu beaucoup, mais rassurez-vous: les mangakas trouvent toujours le bon ton pour rester dans la débilité pure, évitent tout aspect putassier/voyeuriste, et ne manquent jamais de nous rappeler que la petite soeur d'Iori ne manque pas d'atouts pour se défendre et retourner des situations à son avantage ! Et puis, dans ce flot permanent de gags, Kenji Inoue et Kimitake Yoshioka parvient à nouveau à quand même glisser un petit élément plus sérieux dans le lien Iori/Shiori: la jeune fille a beau en faire vivre de toutes les couleurs à notre héros, elle reste sa petite soeur.

A l'arrivée, après une première partie un peu rade et classique mais sympathique, on a un tome qui va assez loin dans l'humour, tout en sachant éviter les différents écueils propres à ce genre de situations assez extrêmes. Du bon Grand Blue bien barré, en somme, en attendant dans le prochain volume le fameux séjour aux Palaos ainsi que le retour tant attendu d'une tête qui nous a beaucoup manqués.