Goodbye Dragon Life Vol.1 - Actualité manga

Goodbye Dragon Life Vol.1 : Critiques

Sayônara Ryûsei, Konnichiwa Jinsei

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 18 Octobre 2019

Les éditions Ototo accueillent en ce mois d'octobre un nouveau manga ancré dans leur registre de prédilection, la fantasy. Démarré au Japon en 2015 chez Alpha Polis (l'éditeur de Gate - Au-delà de la porte) et comptant actuellement 3 volumes, Goodbye Dragon Life voit le mangaka Kurono (jusque-là inconnu en France, mais ayant notamment signé au Japon une version manga du jeu vidéo Demon Gaze) adapter le light novel (inédit en France) Sayonara Ryuusei Konnichiwa Jinsei, une série de romans écrite par Hiroaki Nagashima (dont c'est la première oeuvre) et illustrée par Kisuke Ichimaru, qui a été lancée en 2013 et qui compte actuellement 14 volumes.

Tout commence par un rapide prologue, exposant la mort d'un dragon millénaire. Visiblement quelque peu épuisé par cette longue vie, cette sage entité accepte de se laisser tuer par des humains venus l'attaquer sans qu'il sache trop pourquoi. Après tout, il a bien vécu, alors que lui reste-t-il à apprendre dans ce monde... Et pourtant, sitôt après sa mort, il a la surprise de renaître dans la peau d'un bébé humain qui vient tout juste de naître, qui plus est en ayant conservé sa conscience et ses souvenirs de dragon, en plus surtout de ses pouvoirs draconiques qui le rendent costaud !

En plus de la fantasy, l'oeuvre semble alors flirter avec un autre genre tellement en vogue qu'il en devient parfois indigeste s'il n'est pas original: l'isekai. Mais il ne fait qu'en reprendre le concept de réincarnation, puisqu'ici le dragon se réincarne dans le monde qu'il connaissait déjà, mais sous forme humaine.

Après le prologue rapide, on retrouve notre héros devenu humain, Dran, alors qu'il est déjà devenu un jeune homme de 16 ans, suscitant la confiance de tous les habitants de son village, de ses parents qui ont accepté de le laisser vivre seul, de son petit frère Marco, de ses formateurs, ou même de la jeune Airi qui semble en pincer pour lui. Entre son quotidien, ses apprentissages, ou l'aide qu'il apporte dans la lutte contre les menaces extérieures des ours, gobelins ou autres orcs, il semble s'être bien adapté à cette nouvelle vie plus éphémère que celle qu'il avait avant.

On devine que l'un des éléments intéressants de l'oeuvre devrait être de voir ce héros continuer de s'adapter à sa nouvelle condition et découvrir des choses qu'il ignorait quand il était dragon. Par exemple, la création de remèdes de soin, chose dont il n' avait absolument pas besoin quand il était un dragon. Mais aussi, globalement, la vie en communauté, lui qui était plutôt seul et loin des humains dans son existence antérieure. Toutefois, c'est un aspect qui est encore assez peu développé pour le moment, et que l'on ressent surtout en filigranes. De même, quasiment tous les personnages secondaires, pour l'instant, ne sont qu'installés assez sommairement, on les reconnaît quasiment tous bien mais ils manquent encore de présence... à une exception près: une rencontre que Dran, en allant observer le marais abandonné depuis dix ans par les hommes-lézards, va faire.

Cette rencontre, elle va être l'enjeu principal de la majeure partie du volume, et il s'agit de Serina, une jeune lamia (femme au haut de corps humain et au bas de serpent, comme Miia dans Monster Musume par exemple) de 17 ans ayant dû partir en voyage pour tenter de se trouver un époux (les lamia étant toutes des femmes). En même temps que Dran qui ne la juge à aucun moment et l'accueille sans a priori, on va découvrir une demoiselle aussi adorable qu'attachante, aussi gentille que maladroite... mais est-ce que les autres habitants du village accueilleront tout aussi cette fille qui se sent si seule en étant parfois rejetée par ceux qu'elle croise ? La découverte de Serina et son intégration dans le village sont un point essentiel de ce premier tome, et même s'il n'y a aucun réel suspense à ce sujet, les auteurs gèrent bien les choses, en évoquant comme il se doit certaines croyances et rites (par exemple liés à la déesse de la terre Mairale, une ancienne amie de Dran quand il était dragon), mais aussi voire surtout en soulignant des messages de tolérance assez bénéfiques sur l'acceptation de ce qui est différent, avec le besoin d'aller à l'encontre des préjugés.

Goodbye Dragon Life commence alors d'une façon assez douce presque étonnante, régulièrement à la limite de la tranche de vie, tout ayant pour l'instant surtout un parfum de découverte. L'univers s'installe doucement mais sûrement, et il est plutôt bien porté par les dessins de Kurono, à la fois assez classiques dans les designs des visages humains, et convaincants dans les designs non-humains. Les décors sont assez présents, les cases paraissent rarement vides même si le mangaka tend parfois à remplir les fonds uniquement avec des trames, l'ensemble est clair et fluide...

En somme, en attendant de voir ce que cette oeuvre a réellement sous le coude, on a là une entrée en matière agréable à suivre et installant plutôt bien l'univers. Dans un registre très exploité, Goodbye Dragon Life a tout à fait de quoi trouver ses propres marques, espérons donc que ce sera le cas !

Du côté de l'édition, Ototo livre une très bonne qualité de papier et d'impression: pas d'encre qui bave ni de soucis de transparence. A la traduction, le studio Charon livre une copie très claire, et effectue des choix tout aussi soignés dans le lettrage.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.75 20
Note de la rédaction