Goldfish Vol.1 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 19 Octobre 2018

Ce mois d'octobre 2018 voit les éditions nobi nobi ! continuer d'étendre leur catalogue avec un nouveau shônen en 3 tomes qui possède une petite particularité: s'il s'inspire en profondeur des codes du manga, Goldfish est un titre qui nous vient tout droit d'Allemagne ! Création d'une jeune auteure allemande nommée Nana Yaa, cette petite série d'aventure a fait partie des meilleurs lancements en Allemagne en 2016, et est déjà publiée aux USA depuis cette année.

Nobi nobi ! semble pas mal compter sur cette oeuvre courte. Tout d'abord, parce que son autrice est l'invitée de l'éditeur à l'occasion de Paris Manga en ce mois d'octobre. Mais aussi parce que l'édition attire facilement l'oeil: la jaquette bénéficie d'un grand soin, avec une illustration pêchue et surtout un très bel effet métallisé brillant. A l'intérieur, on trouve 7 pages en couleur sur papier semi-glacé au début et à la fin du tome, une très bonne qualité de papier et d'impression avec une encre qui ne bave pas et un livre souple, et une traduction soignée d'Isabelle Aragnou qui rend l'ensemble assez vivant.

Goldfish nous plonge dans un univers en grande partie inondé par les eaux, et où il est possible, notamment dans les mers, de dénicher de précieux et mystérieux artefacts et autres trésors mythiques conférant des pouvoirs. L'histoire commence alors que Morrey Gibbs, un jeune pêcheur, fait la connaissance plutôt mouvementée de Shelly, une jeune fille qui excelle dans les invention. En compagnie de celle-ci mais aussi de sa loutre mutante Loutra, il décide de partir à la recherche d'un moyen de réparer une terrible faute qu'il a commise: après avoir été en contact avec un artefact qui l'a rendu capable de transformer en or tout ce qu'il touche avec ses mains, il a involontairement été à l'origine d'un terrible drame familial... La quête pour réparer sa faute est lancée, mais nombre d'obstacle vont se dresser sur sa route !

Avec sa durée de seulement 3 volumes, Goldfish est une série qui est vouée à ne pas traîner dans ses avancées, et qui pose plutôt vite et bien les bases de son univers et la manière dont il est devenu comme ça: ce sont des mutagènes d'origine extraterrestre qui sont responsables de l'inondation de la Terre et de la transformation des arbres et des plants en monstres et en mangroves. S'ils restent trop longtemps au contact de l'eau non-filtrée, humains et animaux risquent eux aussi de muter jusqu'à devenir ce qu'on appelle des "anomaux", à l'instar de la loutre mutante Loutra. Dans ce monde englouti par les eaux, les fameux artefacts sont le fruit de bien des convoitises... mais peuvent parfois provoquer le pire, comme ce fut le cas pour Morrey. Dans ses décors assez présents tout comme dans ses quelques designs de créatures, Nana Yaa tire assez bien parti de son concept de base, un concept qu'elle enrichit encore avec une autre particularité: des références à différentes légendes des mythologiques d'Europe. Ainsi, par exemple, le pouvoir de Morrey rappelle celui du Roi Midas, personnage semi-légendaire de l'Antiquité qui aurait eu lui aussi le pouvoir de transformer en or ce qu'il touchait. De même, on est amené à croiser des références au mythe nordique de Gleipnir et du loup Fenrir, à la légendaire épée celtique irlandaise Caladbolg, ou encore aux nymphes (dont le pouvoir rappelle également celui des sirènes dans le mythe grec d'Ulysse). Pas mal de petites idées, donc, qui rendent la lecture d'autant plus plaisante.

Pour le reste, pourtant, Nana Yaa joue sur des ficelles très classiques des shônen d'aventure: un héros un peu gamin à la fois drôle et porté par son désir de réparer sa faute, une compagne d'aventure un peu plus mature et ayant son petit caractère, une mascotte avec Loutra, d'autres rencontres et bien sûr des ennemis... Dans l'ensemble, c'est plutôt efficace, même si l'on regrettera un peu qu'en dehors de Morrey (dont on découvre déjà le passé exact) et dans une moindre mesure de Shelly les autres visages soient finalement peu en vue.

Reste que le parfum d'aventure est bien là, et qu'il doit beaucoup au style graphique assez vivant de la dessinatrice. On est bien dans les clichés de récits d'aventure pour jeunes garçons au niveau des designs, mais ceux-ci sont suffisamment travaillés, avec un look propre à chacun et des visages assez expressifs. Le découpage, lui, a parfois du mal à s'emballer mais il reste clair et suffisamment travaillé pour que la lecture s'écoule toute seule.

Sans avoir la prétention d'apporter grand chose de neuf, Goldfish assure donc l'essentiel avec ce premier volume assez vivant et son petit univers plutôt bien pensée et ponctué de références intéressantes. Les aventures de Morrey, de Shelly et des autres captent facilement l'attention, grâce à la verve que l'autrice souhaite insuffler à ses pages, on on lira la suite avec plaisir.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction