Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 31 Août 2023
Alors qu'Iwana comptait agir face aux ambitions de Machiko avec l'aide de Kajikari, le Fukunokami en a décidé autrement, en manipulant le bras droit de Kajikari pour le cogner à mort sur le parking du supermarché Iwanaya. Laissé dans un état grave, Kajikari ne tarde pas à décéder, en aggravant alors la situation déjà tendue sur l'île...
Le deuxième tome de Golden Gold nous laissait sur cet événement sinistre et impactant. Et forcément, dans ce troisième volume, les conséquences de ce meurtre ne se font pas attendre, en premier lieu avec l'arrivée sur Neijima de Sakamaki, inspecteur de police qui est chargé de mener l'enquête et qui, rapidement, pourrait bien être amené à remonter, à sa manière, la piste du Fukunokami. Très sérieux, appliqué voire froid (aucune émotion ne se dégage de lui dans ce tome), Sakamaki laisse interrogateur,d 'autant plus qu'une interrogation se pose forcément à son sujet: que se passerait-il si le Fukunokami tombait entre les mains des autorités ?
Ruka et Kurohasu, elles, semblent en avoir une petite idée, si bien qu'elles souhaiteraient éviter que l'inspecteur remonte jusqu'à la divinité. Seulement, y parviendront-elles, Sakamaki étant du genre perspicace, en plus d'être bien aidé par un Chatora trop bavard ? En attendant de voir comment cet aspect-là du récit évoluera par la suite, la collégienne et l'écrivaine doivent surtout, dans l'immédiat, composer avec un tout autre souci, évidemment directement lié à Fukunokami: accusant le coup du meurtre, se demandant ce qui lui a pris en ramassant innocemment cette statuette, l'adolescente se montre désormais assez véhémente envers la divinité. Elle a beau avoir conscience que Fukunokami ne fait probablement qu'exaucer à sa façon la prière qu'elle a faite, elle ne peut pas accepter ce qui se passe, au point de devenir violente avec la statuette qui disparaît alors de la circulation pendant un moment. Où est-il passé et que compte-t-il faire désormais ? On ne tarde pas trop à l'entrevoir, toujours avec une part de flou et d'inquiétude de la part de cette divinité, mais aussi avec une bonne part d'idées visuelles bien fichues de la part du dessinateur, dès lors que le Fukunokami se divise en une multitude de tout petits lui-mêmes. Et pour rester sur l'aspect visuel, soulignons, une nouvelle fois, toute la qualité des décors à la fois intérieurs et extérieurs de l'île, que Seita Horio gère vraiment bien pour renforcer en permanence notre immersion.
A part ça, c'est aussi sur un plan plus personnel, autour de Ruka, que ce volume se fait intéressant, en accentuant petit à petit l'intérêt autour de la situation familiale et sentimentale de la jeune fille. Alors que les choses évoluent concernant le départ ou non de son cher Oikawa à Osaka, c'est désormais au tour de notre héroïne d'être mise face à la possibilité de quitter à tout jamais Neijima, ce qui serait peut-être la seule solution pour que la divinité arrête enfin ses manigances. Mais laisser derrière elle sa grand-mère et Oikawa, qui plus est pour retourner auprès d'une mère qui lui accorde à peine de l'attention, la jeune fille en serait-elle vraiment capable ?
Une nouvelle fois, la lecture de Golden Gold défile toute seule. Loin de camper sur ses acquis, l'étrange histoire de Seita Horio s'offre des possibilités de développements intéressantes, notamment via le cas du suspicieux inspecteur Sakamaki et les questions sur l'avenir de Ruka sur l'île. Ajoutons à ça un dessin toujours aussi immersif ainsi que les nouveaux actes de la divinité à tête trollesque, et on obtient un récit franchement addictif dans son genre.