Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 06 Mai 2014
Longtemps attendu, cette nouvelle édition de la série « Gokinjo, une vie de quartier » en version Deluxe ravira les fans de Ai Yazawa. A l’origine, la série, déjà éditée en France en 2004, comptait sept tomes. Dans ce nouveau format, la série complète est en quatre tomes.
Mikako Kôda et Tsutomu Yamaguchi sont amis d’enfance. Leur relation est très exclusive, partageant tout au quotidien. Mais, le passage à l’adolescence révèle chez Tsutomu d’autres désirs. Beau gosse et surtout étant le sosie du chanteur d’un groupe connu, il attire toutes les filles à lui. Et quand Mikako découvre que la belle de son établissement, Mariko Nakasu surnommé Body-Ko, a jeté son dévolu sur lui, c’est une partie de son univers teinté d’innocence qui se fissure.
Autour de Mikako et Tsutomu gravitent plein de monde. Entre la maman de Mikako, un ami d’enfance commun à Mikako et Tsutomu de 10 ans leur ainé, les amis de classe, le concierge de l’immeuble…, cela entraine des moments tant fort en émotion mais aussi en situation pleine d’humour et de fraicheur.
Grace à ce nombre diversifié de personnage, Ai Yazawa aborde de différentes manières les relations sentimentales. On sent à la lecture le sens du détail de l’auteur. Chaque personnage a son passé avec ses moments de joie ou de peine. On voit la psychologie différente des personnages et chacun évolue donc de manière différente dans sa vie sentimentale. Entre Mikako et Tsutomu, c’est Tsutomu qui évoluera en premier et qui saura faire un bilan de ce qu’il souhaite au niveau sentimental. Quant à Mikako, elle se refuse à évoluer et préfère encore garder son innocence. Elle est une véritable page blanche en ce qui concerne les sentiments. Pour elle, l’amour est un sentiment complétement inconnu et étranger. Elle n’arrive pas à faire part de ses sentiments. Ainsi, au lieu de s’ouvrir quand un élément la peine, elle réagit de manière excessive en changeant de style de manière flagrante ou même de manière agressive avec son entourage.
Côté graphisme, les dessins sont plus vieux et moins aboutis que dans la dernière série en date de l’auteur, « Nana » et se rapprochent plus dans leurs styles à la série « Paradise Kiss ». On peut même remarquer quelques défauts de la part de l’auteur comme le passage des couleurs de cheveux de Mikako de brune en blonde où il n’y a aucune différence sur la trame utilisée pour les cheveux. Heureusement que dans les dialogues le changement a bien été signalé et les pages en couleur aident à l’observer.
Côté édition, le côté Deluxe est bien là avec de belles pages en couleur. Le choix a été fait par l’éditeur d’avoir le même papier entre les pages couleurs et en noir/blanc. Au vu du prix pour cette édition, on aurait peut être aimé voir une ou deux pages en papier glacé.
Par contre, il n’y a aucune note de l’éditeur sur des termes utilisés, notamment le mot kogal, ce qui est assez surprenant.
En conclusion, nous avons ici une belle édition pour un univers riche en personnage et en émotion. On appréciera les clins d’œil de l’auteur avec son propre personnage. Merci à l’éditeur de nous offrir cette série dans un nouveau format tant attendu.