Gokicha Vol.1 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 27 Octobre 2015

Après les héroïnes de minuscule, la nouvelle petite frimousse venant s'installer aux éditions Komikku se nomme Gokicha, et elle a pour particularité d'être... un cafard ?! Mais attention, pas n'importe quel cafard ! Désireuse de devenir aussi populaire qu'un scarabée-rhinocéros et de se faire des amis humains, la petite créature décide de quitter Tôkyô où ce rêve est impossible, pour partir se faire une nouvelle vie à Hokkaidô où, paraît-il, il n'y a pas de cafard. C'est cette nouvelle vie que l'auteur Rui Tamachi nous invite à découvrir au fil de 120 pages adoptant le format peu courant chez nous du yonkoma, ces strips en 4 cases se lisant à la verticale et que l'on a pu observer sur Azumanga Daioh ou K-on! par exemple.

Ce format en 4 cases est souvent excellent pour instaurer une ambiance de tranche de vie, de quotidien où s'immisce l'humour le plus simplement du monde et c'est exactement ce que l'on trouve ici. Au fil des pages, nous suivons Gokicha dans sa nouvelle vie, où elle ne cesse de mettre toute sa bonne volonté pour se faire des amis, venir en aide à ses nouvelles rencontres, se retenir de retomber dans ses travers comme le goût des cafards pour la saleté... Elle fait absolument tout pour plaire aux humains (et pas seulement eux, finalement), pour se rapprocher d'eux... et elle le fait sans arrière-pensée, toujours avec la même bonté authentique confinant très souvent à une sorte de naïveté. Mais le problème, c'est que ses efforts ne sont jamais récompensés ! En effet, comment les grands humains pourraient-ils comprendre les bonnes intentions d'un cafard ? La pauvre Gokicha se voit donc très souvent malmenée, que ce soit quand on l'asperge d'insecticide ou quand on tente de l'écraser... Et si seulement c'était là les seules menaces, car il lui faut aussi compter sur les chats ou les oiseaux qui tentent de la manger, sur les aléas du climat comme cette pluie torrentielle qui l'emporte... Et plus d'une fois, la pauvre bête candide frôle la mort d'elle-même sans même s'en rendre compte, par exemple en ramassant des produits mortels pour elle ou en retournant voir des humains qu'elle pense être ses sauveurs alors qu'ils ont voulu la tuer.

Totalement malchanceuse, Gokicha est une sorte de Caliméro. Mais l'infinie naïveté, la bonté et la bonne volonté de cette petite blatte la rendent instantanément attachante. Elle est certes amusante dans ses malheurs, mais elle a également quelque chose d'assez pathétique : elle est tellement adorable dans son comportement qu'on la prend facilement en pitié, qu'on est triste de la voir se faire autant malmener, et qu'on ne peut que lui souhaiter, à force d'insistance et de courage, de parvenir enfin à son rêve ! Mais le chemin risque d'être très long...

Simple, le dessin de Rui Tamachi est pleinement au service du récit. Le design de Gokicha, avec ces longs cheveux noirs évoquant une carapace et ces deux épis rappelant des antennes, a bien quelque chose du cafard, mais l'auteur humanise pleinement son héroïne en en faisant une sorte de petite fille totalement mignonne et dotée d'une palette d'expressions gentilles et candides joliment variée. En fond, les décors clairs et précis sont présents quand il le faut pour appuyer une ambiance de tranche de vie presque poétique.

Presque plus attendrissant et touchant que drôle, Gokicha est une petite lecture agréable dont l'adorable héroïne a tout pour faire craquer.

Pour toucher plus facilement un jeune public, les éditions Komikku ont fait le choix du sens de lecture français. Un choix qui pourra diviser certains lecteurs, mais qui se justifie très facilement, qui n'est finalement pas du tout dérangeant sur un format yonkoma, et qui a déjà été observé avec succès sur des titres comme Pan'pan Panda, Roji! ou Chi. Le format lui-même est d'ailleurs dans la même veine que les titres cités.
Les 8 premières pages sont plaisantes autant pour leurs couleurs que pour les petites flèches présentes en haut de page qui expliquent facilement aux plus jeunes la façon dont il faut livre le livre. Le papier est souple, la traduction convaincante... Rien ne vient entacher la lecture.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction