Gisèle Alain Vol.1 - Actualité manga

Gisèle Alain Vol.1 : Critiques

Gisele Alain

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 16 Octobre 2012

Début du vingtième siècle. Fille de bonne famille, la jeune Gisèle Alain est devenue la logeuse d'un immeuble où elle ne tarde pas à mettre en place un bureau de... femme à tout faire ! Retrouver un chat perdu, nettoyer une maison de fond en comble, promener une fillette dont le père est trop débordé... La jeune fille, du haut de sa jeunesse et de sa joie de vivre, est bien décidée à accomplit toutes les tâches qu'on lui propose !

Ainsi se présente Gisèle Alain, nouveau manga des éditions Ki-oon, que l'éditeur rapproche volontiers des oeuvres de Kaoru Mori, à juste titre : de part l'époque et le style, Gisèle Alain ne manque pas d'évoquer Emma, la première série de l'auteure de Bride Stories... à ceci près que Sui kasai surpasse graphiquement les débuts d'Emma ! Du côté des décors, la jeune auteure s'applique beaucoup, que ce soit dans les décors intérieurs ou au niveau des paysages, qui sont l'occasion de voir quelques doubles-pages vraiment superbes (les doubles-pages sur le jardin botanique ou sur les toits de la ville). Les costumes jouissent eux aussi d'un soin particulier, même si on y regrettera la présence parfois trop envahissante de trames. Quant aux personnages secondaires, leur look rappelle beaucoup celui des personnages d'Emma, ne serait-ce que dans les coupes de cheveux. Là aussi, la mangaka s'applique beaucoup, offre des protagonistes au physique abouti. Enfin, notre jeune héroïne, Gisèle Alain, ne manque pas de charme. Un charme qui s'exprime principalement par son sourire et ses grands yeux, et qui est accentué par la volonté de l'auteure de la rendre mignonne. Toutefois, des problèmes de proportion sont régulièrement visibles, à commencer par la tête de Gisèle, parfois un peu trop disproportionnée par rapport au reste de son corps menu, et dont les yeux, grands éléments d'expressivité, sont parfois vraiment trop grands. Mais dans l'ensemble, c'est extrêmement prometteur, plus que sur les débuts d'Emma. Et quand on voit la vitesse fulgurante à laquelle Kaoru Mori a progressé sur sa série, on peut avoir bon espoir de voir Sui Kasai suivre le même chemin afin de gommer ses quelques imperfections.

Du côté de l'histoire, les choses sont vite mises en place, Sui Kasai nous présentant d'emblée Gisèle dans son rôle de logeuse, puis dans sa nouvelle fonction de femme à tout faire, et il ne faut que quelques pages avant de voir arriver sa première mission : retrouver un chat. Par la suite, chaque chapitre sera l'occasion de voir arriver une nouvelle mission que Gisèle tâchera d'accomplir. Et le principal problème de ce premier volume vient de ces fameuses missions, très simplistes, pauvres en rebondissements et, surtout, ultra téléphonés. On devine rapidement le but de l'homme récupérant les chats, tout comme on devine la tristesse de la fillette du chapitre deux, et comment tout ceci va se terminer. Pire encore, le chapitre sur la strip-teaseuse, pas désagréable à suivre, mais totalement vide quant au développement de la belle blonde, est plus prétexte au fan-service qu'autre chose. Au final, le sentiment d'avoir un background très lisse est trop présent, et n'est pas aidé par une narration elle-même fort lisse. Car si Sui Kasai possède d'indéniables talents de dessinatrice, sa narration reste encore trop plan-plan, trop lisse, trop prévisible, trop portée sur des répliques toutes faites et parfois exagérément naïves (c'est surtout le cas du chapitre 2 et du dernier chapitre), et l'ensemble ne possède donc pas cette verve visible chez son illustre modèle, Kaoru Mori.

Pourtant, quelques éléments intrigants parviennent à se glisser dans tout ça. Les premiers chapitres, aussi creux soient-ils, sont l'occasion d'observer une héroïne aussi optimiste et assurée que fragile, et de cerner petit à petit son statut de jeune fille de bonne famille qui a finalement tout à apprendre de la vie et cherche toujours à progresser avec la volonté et le sourire, même si elle est maladroite et parfois capricieuse. Toutefois, à force de vouloir montrer le statut social élevé de Gisèle, Sui Kasai en arrive à quelques exagérations un peu ridicules (sérieusement, elle n'a jamais vu une araignée de sa vie ?).
Egalement, on s'amuse en voyant la manière dont elle taquine son associé, le trop gentil Eric. Et dans les deux derniers chapitres, on sent petit à petit pointer un passé loin d'être tout rose, que l'on attend de voir développé, ce qui ne devrait pas traîner au vu des dernières pages du tome.

Pas déplaisant, ce premier tome de Gisèle Alain profite d'indéniables talents graphiques, pas encore parfaits mais très prometteurs (Sui Kasai n'a que quelques défauts à gommer), mais souffre toutefois d'un fond très lisse, tout juste revigoré par des éléments sur le passé de la demoiselle que l'on attend avec intérêt de découvrir. L'ensemble est encore faible sur certains points, mais est prometteur, et devrait nous en dire plus dès le deuxième tome.


Koiwai


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs