Gigant Vol.1 - Manga

Gigant Vol.1 : Critiques

Gigant

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 18 Octobre 2019

Chronique 2

Hiroya Oku est de retour en France avec un nouveau titre qui à n'en pas douter va lui aussi diviser! Sa première série connu un grand succès malgré certaines polémiques! Gantz fut adapté en animé et en film! Ensuite, moins marquante mais encore plus dérangeante, Last Hero Inuyashika n'a pas rencontré le même succès, et est même passé un peu inaperçu.
On le sait cet auteur adore les ingénues à fortes poitrines tout comme il adore mettre en scène de la violence gratuite! Et ici c'est clairement le premier point qui sera mis à l'honneur dans un titre qui s'annonce aussi étonnant que porté sur le fan service!
Ki-oon, éditeur fidèle, publie donc après Last Hero Inayashiki le nouveau titre de cet auteur controversé...
Clairement la série s'annonce bien peu emballante en ce qui me concerne, mais peut être que je reste sur des a prioris...laissons Oku me convaincre...ou pas!

Rei (encore un) est un lycéen tout ce qu'il y a de plus banal; il est passionné de cinéma en règle général mais a développé une véritable passion pour une actrice de films pornographiques: Papico. C'est une petite star dans ce milieu très spécifique mais s'avère être une jeune fille relativement banale, si ce n'est son tour de poitrine hors du commun.
Un jour il découvre des affiches la concernant déclarant qu'il s'agit d'une fille facile...révolté il décide de les arracher et tombe alors sur l'actrice qui habite dans son quartier. La conversation s'engage et malgré sa gène, Rei parvient à nouer un lien amicale avec la jeune femme.
Un jour en rentrant chez elle Papico trouve un homme agonisant sur le trottoir, il vient de se faire renverser par une voiture...elle veut lui porter secours et avant de rendre l'âme, le vieil homme lui confie un étrange appareil qui va lui permettre de modifier sa taille à volonté... Et au lieu de se confier à son petit ami violent, Papico va se confier à Rei! Cette confidence va rapprocher les deux jeunes gens.

Il ne faut pas attendre longtemps pour que le fantastique et le mystérieux viennent s'introduire dans le nouveau titre de Hiroya Oku. Il affectionne et maîtrise particulièrement l'introduction d'un éléments technologique futuriste dans le quotidien banal; à ce niveau il respecte ses propres codes.
Mais il apparaît bien difficile de prédire où l'auteur souhaite nous entraîner avec ce récit tant les éléments qui composent ce premier opus sont nombreux et disparates. Il y a en premier lieu la relation entre Rei et Papico qui pourrait être particulièrement intéressante surtout au vu de "l'obstacle" que représente la carrière de cette dernière.
Si on ne connaissait pas les penchants pervers de l'auteur on aurait pu imaginer une certaine critique de la société de consommation et de l'hypocrisie du système qui prend le porno de haut malgré tout l'argent que cela brasse, voire une critique des réseaux sociaux...mais c'est surestimer l'auteur qui veut sans doute juste se faire plaisir à mettre en scène des seins énormes, d'autant plus énormes qu'il peut les agrandir à volonté.
Et puis il y a cet appareil venant d'un homme qui semble venir du futur...dans quel but, pour qui, pour quoi? Il est probable que nous obtenions les réponses par la suite, pour le moment mystère total!
Et puis il y a le petit ami de Papico qui est violent et méprisant...là encore on pourrait le voir comme un catalyseur des malheurs de la jeune femme qui subit sa vie mais dont l'appareil pourrait symboliser son essor vers la liberté...j'ai tendance à croire que c'est juste une façon pour l'auteur de nous offrir de la violence gratuite, mais je rappelle je ne suis pas objectif avec cet auteur, j'ai du mal à lui faire confiance.

Il faut cependant garder en mémoire que dans Gantz notamment, pendant longtemps nous avons suivi les aventures des protagonistes sans réellement comprendre les enjeux! Les mystères ont perduré bien longtemps avant que nous commencions à avoir un minimum d'explication, ce qui n'enlevait rien au caractère fascinant du titre...il en sera peut être de même pour Gigant!

On retrouve sans peine le style de l'auteur autant dans sa mise en page des plus classiques avec un découpage très scolaires, avec des cases bien carrés, que dans son dessin pour le coup toujours aussi percutant avec des visages expressifs et des arrières plans chargés mais travaillés.

On sort de cette lecture plutôt dubitatif, ne sachant trop quoi attendre de cette série, ignorant dans quels délires l'auteur va (tenter de) nous embarquer, mais il faut admettre qu'on est tout de même particulièrement curieux d'en apprendre davantage autant sur le scénario que sur les intentions de l'auteur.

Ki-oon de son coté, fait comme à son habitude, un remarquable travail sans faille qu'on ne peut que saluer!

Un titre qui ne plaira certainement pas à tout le monde notamment de par le caractère clivant de son auteur mais (et moi le premier) on peut bien lui laisser une chance!


Chronique 1

Hiroya Oku est un auteur à l'aura particulière en France. Il est surtout connu pour Gantz, son titre culte adapté aussi bien en anime qu'en films live, même si sa récente série Last Hero Inuyashiki a su marquer quelques esprits. Ainsi, le retour du mangaka a de quoi susciter des curiosités. Lancé en 2017 au Japon et prépublié dans le magazine Big Comic Superior des éditions Shôgakukan, Gigant avait vite de quoi surprendre dans sa promotion, de par ses thèmes. Une histoire centrée sur une actrice de films pornographiques, capable de grandir et rapetisser à foison... voilà un concept curieux qui appelait au moins à la lecture du premier tome, afin de voir ce que l'auteur en a fait. Après Inuyashiki, les éditions Ki-oon se montrent fidèle au mangaka et publient le premier tome de Gigant pour la rentrée 2019, de quoi marquer le coup sur le plan éditorial. A noter toutefois que les visiteurs de Japan Expo ont pu se procurer le volume en avant-première, début juillet.

Lycéen ordinaire, Rei est un passionné du septième art et appartient du club de cinéma de son établissement. Pourtant, sa comédienne préférée n'a rien d'une vedette de blockbusters classique. Actrice qu'il suit sur internet et sur les réseaux sociaux, Papico est une icône mineure de films X. Fidèle à cette dernière, le jeune homme vient justement de recevoir son dernier film, avant qu'il aperçoivent des affiches stipulant que Papico habiterait dans le quartier, et accepterait les faveurs de n'importe qui. Révolté par ces affiches abjectes, Rei les arrache... et attire la curiosité de l'actrice en question qui se trouvait là par hasard ! Une complicité commence à se nouer entre eux quand Papico reçoit un étrange don d'un homme excentrique renevrsé par une voiture : un appareil qui lui permet de changer de taille...

Parler de ce premier tome de Gigant est une véritable épreuve, tant Hiroya Oku a tendance à partir dans tous les sens dans cette introduction. De la rencontre entre Rei et Papico à l'étrange cadeau reçu par celle-ci en passant par d'autres événements curieux qui se produiront au fil du tome, il est clairement impossible de deviner où le mangaka va avec cette amorce. L'entrée en matière est particulièrement curieuse donc, mais sait nous attirer par la relation un poil intéressante entre les deux protagonistes. Une relation qui aurait pu devenir malsaine mais que l'auteur rend ici particulièrement efficace, et qui pourrait déboucher à l'avenir sur des discours assez positifs sur l'image des actrices de films porno, ce qui donnerait au titre une petite force sociale pas déplaisante.

Mais en attendant d'en arriver possiblement là, il faut apprécier ce que Hiroya Oku nous propose dans sa mise en bouche. Il ne faut pas oublier que l'auteur met parfois du temps à installer son récit, ce fut notamment le cas pour Inuyashiki dont le véritable propos n'était présenté qu'après le tome 2, avec cette opposition entre le Bien et le Mal qu'on ne voyait pas forcément venir au premier opus. Ce sera peut-être la même chose pour Gigant, mais il faut reconnaître que deviner l'orientation du titre paraît encore plus difficile tant les différents éléments proposés n'ont rien à voir entre eux. Pour l'heure, le pouvoir reçu par Papico ne sert qu'à justifier son rapprochement avec Rei, et ce sera à la suite de la série d'apporter un véritable enjeu à ce sujet. Car des mystères, la série en a, et c'est ce qui pourra attirer la curiosité de bien des lecteurs.

Le fond a donc quelque chose d'intéressant, bien qu'assez saugrenu avec un petit manque de finesse par moment, mais la forme reste parfois un peu bancale. Justifiée dans Inuyashiki, la mise en scène très storyboard de l'auteur est un peu moins légitime ici, bien qu'il se soit modéré sur cette manière de faire. Ceux qui n'ont pas apprécié la patte de l'auteur dans la série précédente n'y trouveront donc probablement par leur compte dans Gigant, le mangaka conservant ce style a la fois statique dans le mouvement et très expressif dans les réactions de personnages.
Néanmoins, s'il y a bien quelque chose qui pourrait sortir des lecteurs du récit, c'est la manie de l'auteur de nous vomir à la figure de multiples références à la pop-culture. C'était partiellement le cas dans la série précédente, et justifiait parfois la psychologie de quelques personnages, mais c'est assez gratuit dans ce premier tome. On pourrait même croire que l'auteur caricature volontairement l'excès de références (qu'on retrouve en ce moment dans quelques œuvres appuyant sur la fibre nostalgique), celles-ci allant des dialogues entre personnages aux vêtements du héros, jusqu'au véritable nom de Papico qui semble être un direct clin d’œil à celle qui a interprété la Veuve Noire dans les films Marvel, ou le Major dans l'adaptation live de Ghost in the Shell. Et lorsque Hiroya Oku en vient à s'auto-congratuler sur ses séries précédentes, on est davantage poussés à croire qu'il le fait exprès, et cet amas de références en devient presque hilarant.

Il est donc indéniable que ce premier tome de Gigant ne plaira pas à tout le monde, tant l'amorce proposée par Hiroya Oku est particulière. Les thèmes de la série sont encore flous, de même pour l'intrigue, et il faudra attendre au minimum le seconde pour pour comprendre, ou non, la direction du récit. On peut néanmoins déjà s'attacher à une chose : la relation entre les deux personnages centraux qui s'avère déjà plaisante.

On saluera aussi l'édition de Ki-oon qui nous offre une bien belle jaquette aux effets métallisés. Le reste du tome réitère les qualités de fabrication de l'éditeur : pages couleur, papier épais, et une traduction efficace de la part de Sébastien Ludmann.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

13 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs