Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 08 Septembre 2022
Tandis que l'inspectrice Sakurada guette la résidence Akimitsu, le journaliste Hirose a étonnamment été convié par Cao Guoliang lui-même pour un entretien qui risque bien d'enfin lui en apprendre: ce qui se cache derrière l'affaire du Petit Chaton qui hante les personnages depuis quasiment les débuts de la série, les raisons pour lesquelles on a donné naissance à Ailing, par la même occasion des révélations faisant froid dans le dos sur les ambitions folles du continent... Même si tout ça arrive un peu facilement via le bon vouloir de Cao, le fait est que Yuka Nagate interpelle et gère bien les choses, en poussant volontiers certaines réflexions un peu plus loin sur certaines horreurs de notre monde, que ce soit sur le continent (la Chine, en somme, même si la mangaka et la traduction française prennent toujours soin de ne pas la nommer) ou dans d'autres pays (le Japon compris).
Qui plus est, ces informations s'avèrent plutôt bien distillées puisque, dans le même temps, on est surtout amené à suivre la suite des desseins d'Ailing, justement, au coeur de la résidence Akimitsu. Tandis que Takashi est laissé pour mort, voici que le docteur Takuma est plus proche que jamais de ses retrouvailles avec Tamaki, retrouvailles qui toutefois ne pourront pas se dérouler comme espéré puisque l'homme est censé intervertir tous les organes de la jeune fille avec ceux d'Ailing. Entre d'un côté les tiraillements intérieurs de Takuma vis à-vis de l'adolescente et de la promesse faite autrefois à Makoto, et de l'autre côté la découverte toujours plus précise des désirs exacts d'Ailing, la mangaka sonde plutôt bien ses personnages. Mais à l'heure où la tension est bien montée d'un cran autour du sort qui attend Tamaki, il va de soi que tout ne se passera pas comme prévu, et que si une tête tombe dans ce tome ce ne sera pas forcément celle prévue par Ailing. Car dans l'ombre, une autre silhouette continue de manoeuvrer, quitte à refaire appel à d'anciens ennemis de la sphère religieuse, preuve d'un récit suffisamment bien pensé par l'autrice. Et qui sait, au bout du compte, peut-être bien que tout ceci pourrait marquer la "résurrection" de notre héroïne...
Le récit avance donc plutôt bien ici malgré quelques révélations arrivant plutôt facilement, et la dessinatrice emballe à nouveau le tout de quelques très beaux lavis et de quelques idées visuelles toujours aussi sympathiques, à l'image des designs en poupée/marionnette assez symboliques vers la fin du tome. Approchant doucement de sa conclusion puisque la série vient tout juste de s'achever dans son magazine de prépublication au Japon et qu'elle totalisera 26 tomes, Gift± reste sur une pente ascendante, et on espère bien que ça durera jusqu'à la fin.