Ghost in the shell Anime comics : Critiques

A l’origine, Ghost in the Shell est un manga de Masamune Shirow publié dans la revue japonaise Young Magazine depuis 1989. Le réalisateur Mamoru Oshii a adapté ce manga au cinéma. C'est ainsi que Ghost in the Shell est sorti en 1995 et Innocence : Ghost in the Shell 2 en 2004.

Cet anime comics adapte au support papier le premier film sorti en 1995. 

Années 2030, Japon. Les frontières entre l'Homme et la machine sont abolies. Le major Motoko Kusanagi, femme cyborg, est membre de la section 9, une unité anticriminelle d'élite. La section 9 est chargée de traquer un hacker connu sous le nom de Puppet Master (le Marionnettiste). Le Puppet Master peut prendre le contrôle de l'esprit de tout humain ou cyborg par l'intermédiaire du Réseau numérique mondial (l'internet des années 2030). Trois types d'êtres se côtoient dans ce Japon futuriste. Les Humains non-améliorés, qui sont devenus peu nombreux. Les androïdes, qui sont des machines à part entière, humaines seulement en apparence. Enfin, le cyborg est une créature issue de la fusion entre la machine et l'organique : il possède toujours des organes humains (dont le cerveau), enfermés dans un corps artificiel.

L'anime comics reprend très exactement le scénario du film du début à la fin, sans ajouts ni coupures.

Au niveau de la colorisation, le travail effectué est correct. Le film jonglant entre les nuances, on est ravis de voir que l'anime comics parvient à faire de même : les phases colorées sont superbes tandis que les décors plus sombres sont bien retranscrits. Néanmoins, on dénote une sensation peu agréable quant au design des personnages, qui paraissent blafards et blanchâtres. Noircir le tout aurait été judicieux. Ici, on a affaire à un ensemble trop lumineux, parfois flouté, le grain de l'image n'étant pas agréable à l'oeil.

De plus, on ne retrouve pas les mêmes sensations que durant le film : la fluidité des combats laisse à désirer, (un comble pour un anime comics là où d'autres mangas qui ne sont pas des adaptations proposent mieux), les scènes n'ont pas forcément été coupées au bon endroit, aucun relief... 

Mais le principal problème réside dans les dialogues. Ceux-ci ont été retravaillés et ne sont pas les mêmes que ceux du film (certainement pour rentrer dans les cases ?!). Si on ne perd rien du point de vue de la richesse du scénario, la plupart des répliques s'avèrent nettement moins classes et changent réellement la personnalité des personnages du tout au tout ! Un petit scandale !

Le papier est d'assez bonne facture mais on regrettera une couverture beaucoup trop souple dont les rebords peuvent rapidement être écornés.

Kana effectue le travail minimum, en ne nous proposant aucun bonus autour de l'oeuvre. Certes, un lexique des personnages, un rappel du scénario et un glossaire des termes propres à l'univers sont présents, mais il n'y a rien strictement aucun renseignement autour du film.

L'hommage à l'un des meilleurs films d'animation japonaise toutes générations confondues est donc tout relatif... On a plutôt affaire à une reprise lambda du film sur support papier, à peine retravaillée, dénaturant même l'oeuvre originale (quelle déception pour ces dialogues !) et qui ne procure pas le moins du monde les mêmes sensations.

En résumé, si vous devez faire un choix, il vous faut absolument privilégier le film en DVD à l'anime comics ! Pour le même prix, c'est tout à fait possible.

La note reflète au final, logiquement, la qualité discutable de cet anime comics, mais pas le film lui-même.