Ghost in the Shell - Stand Alone Complex Vol.1 : Critiques

Ghost in the Shell - Stand Alone Complex

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 30 Août 2013

Ghost In The Shell n’est plus une licence à présenter. C’est à l’origine un manga publié en 1989 de Shirow Masamune, auteur connu pour son goût des hautes technologies, au point de mettre sur papier des théories scientifiques à donner un mal de crâne de tous les diables. GITS a été adapté en films dès 1995, puis en une série animée très diffusée : Ghost In The Shell – Stand Alone Complex en 2002. Ce manga est l’adaptation de cette série animée. Oui oui, c’est l’adaptation manga de l’adaptation animée du manga de Masamune. Cela a l’air un peu ridicule, mais il faut savoir que l’animé Stand Alone Complex repose les bases du manga originel, et donc, que ce manga de Yu Kinutani s’éloigne pas mal de celui de Shirow, tout du moins dans la forme.

La base de l’intrigue est la même que celle de l’animé : on suit le Major Motoko Kusanagi et sa section aux prises avec des cyber terroristes dans un Japon ultra-futuriste, où se côtoient humains, cyborgs et robots. La société est désormais entièrement régie par l’informatique, à tel point que des individus peuvent communiquer par la pensée avec un simple câble.

Ce premier tome retrace le premier épisode de l’animé. Lors d’un repas d’affaires entre le Premier Ministre et des businessmans américains, les robots geishas qui les servent les prennent en otage. C’est au Major et à son équipe de les libérer et de connaitre les raisons exactes de cet évènement.

Le principal enjeu de l’auteur, Yu Kinutani, est de se différencier visuellement et narrativement de Shirow Masamune. Et pour cela, il a amplement réussi. D’une part, on ne peut pas nier que Masamune avait un souci avec la visibilité des scènes d’action dans son Ghost In The Shell (et même, dans sa compréhensibilité d’un point de vue général, mais on y reviendra très vite). Kinutani, lui, nous offre un travail propre et soigné. Les séquences d’action, notamment la scène d’ouverture, sont particulièrement prenantes et dynamiques. Les plans sont plutôt bien choisis, avec la présence de décors urbains qui donnent le vertige sur des doubles pages.

Après, Ghost In The Shell reste Ghost In The Shell. Kinutani adapte avec fidélité un animé qui était déjà fidèle au propos de Masamune. Et c’est là l’un des problèmes qui subsiste dans cette licence : son accessibilité. Une simple prise d’otage devient un vrai casse-tête à comprendre pour le lecteur tant les technologies développées dans le manga sont difficiles à appréhender. Et tout détail de l’intrigue est lié aux hautes technologies, car c’est comme cela que fonctionne le futur ici. Les personnages parlent entre eux et laissent le lecteur à part, leur jargon étant difficile à intégrer. Bien sûr, c’est sans commune mesure avec le premier manga Ghost In The Shell, qui malgré ses qualités, peut porter l’adjectif d’élitiste. Reste que la compréhension du propos n’est pas des plus fluides, à l’inverse des scènes d’action.

En sachant cela, au lecteur de juger l’intérêt d’un tel titre : le fan de la première heure de Ghost In The Shell ne trouvera rien de plus par rapport à la version animée. Un néophyte pourra lire une œuvre cyberpunk dans ce qu’elle est a de plus brut. En revanche, celui qui n’a fait que lire le manga de Shirow aura droit à une véritable réinterprétation de la licence en conservant le même univers dans un format BD. Reste malgré tout un léger sentiment de fadeur, comme si Kinutani n’a fait qu’adapter dans le moindre détail, sans oser ajouter son grain de sel.

L’édition de Glénat est très convaincante. Le papier et la jaquette sont de bonne qualité, le grand format est très appréciable et justifie ainsi le format de prix attribué aux éditions deluxe. La traduction est quant à elle fidèle à l’esprit Masamune Shirow jusqu’au bout : elle ne permet pas forcément de mieux comprendre le contexte.

Au final, un manga qui se lit sans mal, mais qui n’est pas vraiment une nouveauté et qui manque par moment de piquant.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Raimaru
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs