Genocidal Organ Vol.1 - Actualité manga
Genocidal Organ Vol.1 - Manga

Genocidal Organ Vol.1 : Critiques

Gyakusatsu Kikan

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 26 Mars 2019

Un monde violent où des pays puissants décident de qui doit diriger à l'autre bout du monde...un univers de fiction pas si éloigné du notre! Voilà ce que nous propose Genocidal Organ, adapté du roman de Satoshi Itoh!
Auteur de fiction d'anticipation, l'auteur, décédé en 2009, possède une certaine renommée au Japon et plusieurs de ses titres ont déjà connu des adaptations en animé ou en manga! Après "Empire of Corpses" (en 3 volumes chez Pika) et avant "Harmony" (en 2 volumes, toujours édité par Pika) qui arrivera courant 2019, voilà donc Genocidal Organ, un titre violent qui va bousculer le lecteur et l'obliger à réfléchir!
On découvre Gato Aso pour cette adaptation en manga, un auteur possédant un trait mature et soigné!

Le capitaine Clavis Shepherd se réveille d'un rêve malsain où il est entouré par des morts, des proches mais également certaines de ses victimes... Mais il n'est plus temps de rêver, avec son équipe il a une mission à accomplir: abattre deux cibles! La première est un dictateur faisant régner la terreur dans les Balkans, la seconde un Américain dont on ignore le rôle...
Les quatre soldats pénètrent en zone hostile et tentent une infiltration discrète...l'enjeu est trop important pour échouer!

Une entrée en matière des plus percutantes! Voilà ce que sont les premières pages de ce premier opus! Nous déambulons au milieu des morts avec le personnage principale qui ne semble pas choquer de voir ces personnes avec le crane à moité arraché, les tripes dans les mains... Un premier contact violent et saisissant qui plante le décor d'entrée de jeu! Nous n'avons clairement pas affaire à une comédie, le sujet est sérieux et le ton l'est tout autant!
C'est donc ainsi que nous découvrons le capitaine Shepherd...difficile de s'attacher à un personnage qui nous apparaît comme indifférent à la mort, y compris celle de ses proches, pourtant ses quelques premières pages laisse déjà supposer un profond traumatisme!

Très peu d'informations nous sont donnés mis à part que la troupe d'intervention dirigée par Shepherd est Américaine, qu'ils sont lâchés dans les Balkans et qu'ils doivent tuer deux hommes... Pas de date pas de lieu précis! D'emblée, en observant les uniformes et le matériel de nos soldats nous comprenons qu'il ne s'agit pas de notre époque contemporaine, pourtant cet univers n'est pas spécialement éloigné du notre tant par ses enjeux que par sa géopolitique, et c'est très certainement ce que souhaitait Satoshi Itoh!
Tout va très vite dans ce premier tome et on se contente de suivre l'action sans avoir plus de détails: on sait peu de choses sur les soldats qui accompagnent Shepherd, tout comme on sait peu de choses sur lui. Ils sont dans un pays "quelconque" des Balkans, devant éliminer un dictateur lambda pour le gouvernement Américain...on sait peu de choses et pourtant on devine déjà des critiques incisives de la part de l'auteur: un impérialisme des pays riches d'Occident, sous couvert de l'avale des Nations Unis qui décident de qui est apte à diriger un état ou non, qui décident de qui est un dictateur ou un libérateur! L'échange entre Shepherd et le prétendu dictateur, bien que court, est riche de sens à ce niveau, deux points de vue radicalement différents se confrontent et s'opposent! La vérité appartient t-elle à celui qui a le plus de pouvoir?
Un des compagnons de Shepherd le dit plus tôt, avant le début de la mission: il ne faut pas réfléchir aux ordres, ne pas penser à ceux qu'ils tuent, sous peine de perdre leur santé mentale! Mais n'est ce pas déjà trop tard pour Shepherd? Des chiens de guerre qui appliquent sans questionner!

Voilà un des enjeux qui se dégage de ce premier opus: la légitimité des soldats qui commettent rien de moins que des meurtres et par extension la légitimité de leurs dirigeants à prendre de telles décisions!
Un autre enjeu évident qui apparaît clairement est la santé mentale, la culpabilité de Shepherd! La grande partie du tome se centre sur la mission mais les premières pages nous entraînent dans sa tête; et comme un rappel, pour boucler la boucle, les dernières pages font de même, en prenant en compte les événements de la mission qui bien évidemment ne s'est pas déroulée aussi bien que prévu... D'ailleurs de nombreuses questions se posent justement sur le déroulement de la mission...

Au niveau de l'ambiance ce titre renvoie notamment à l'excellent "Red Eyes" (dont on attend toujours la suite...à bon entendeur) ou encore à Front Mission, des titres violents mais où les individus et leurs psychologies priment sur le reste.
La seule crainte qu'on puisse avoir c'est qu'en seulement trois tomes les différents thèmes soulevés ici ne puissent être exploités et creusés suffisamment.

Le trait de Gato Aso se veut précis mais léger, assez clair, laissant beaucoup de places aux personnages qui ressortent particulièrement des arrières plans, un peu à l'image du travail de Tatsuki Fujimoto avec Fire Punch!
La mise en scène est dynamique même si l'action n'est clairement pas ce qui prédomine ici.

Ce premier opus se lit très rapidement, et parvient à nous saisir immédiatement et ne plus nous lâcher jusqu'à sa conclusion! On se pose beaucoup de questions une fois celui ci terminé, notamment sur le chemin que vont prendre les deux prochains tomes, sur ce qui nous attend mais on est vraiment curieux de découvrir ça!
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Erkael
16 20
Note de la rédaction