Garde du Sultan (la) - Actualité manga

Garde du Sultan (la) : Critiques

Sultan Hôeitai

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 13 Février 2012

Toujours soucieuses d'enrichir leur collection Sensei d'oeuvres de grands auteurs, les éditions Kana nous amènent, cette fois-ci, la Garde du Sultan, un recueil de trois nouvelles vendu sur le nom du célèbre Katsuhiro Otomo, papa d'Akira et Dômu. Pourtant, qu'on ne se méprenne pas : Il faut savoir qu'Otomo est ici simplement le scénariste de la première histoire, les deux autres récits étant scénarisés par Haruka Takachiho, jusqu'alors inconnu en France. Du côté des dessins, on trouve également un nom inconnu en France : Akihiko Takadera.

On ne le cachera pas, les trois histoires proposées sont d'une profonde banalité, y compris celle scénarisée par Katsuhiro Otomo, qui est même la moins intéressante, puisqu'il ne s'agit ni plus ni moins que d'une classique confrontation entre gangs de yakuzas. Les deux autres histoires restent tout aussi superficielles : dans "Les lolitas sont là", un gang de motards se retrouve pris dans un braquage de convini. Quant au récit "La Garde du Sultan", il nous propose de suivre les déboires de policiers japonais pas très doués, chargés de la protection d'un sultan en visite au Japon. Ils sèmeront bien malgré eux le chaos dans le parlement japonais et au coeur du quartier de Shinjuku.
Rien de bien folichon, donc, d'autant que la brièveté des récits fait que les choses vont à l'essentiel et qu'il n'y a aucun véritable background. On se contente donc de suivre l'essentiel, qui se résume à l'action, et malgré les quelques idées sympathiques comme le fait que les héros de la Garde du Sultan soient de sacrés incapables, les auteurs ne prennent pas vraiment le temps d'approfondir tout ça.

Quoi qu'il en soit, il faut avouer qu'il y a du bon dans les dessins d'Akihiko Takadera, dont on sent réellement qu'il a été pendant un court moment assistant d'Otomo au début des années 80.
Il y a une certaine densité graphique, un certain réalisme qui se mêle à des visages bien marqués, et ce devait être franchement pas mal à l'époque, c'est à dire au début des années 80. Aujourd'hui, le trait en lui-même n'a rien perdu de sa saveur, mais la mise en scène est un peu à la traîne. Les scènes d'action ou de courses-poursuites, très nombreuses au point que le tout se lit assez vite, sont inégales, parfois peu lisibles, et manquent de plans qui en jettent façon Otomo. On sent bien là le travail d'un dessinateur intéressant mais manquant encore d'expérience (il n'était dans le métier que depuis une toute petite année quand on lui a proposé de faire ces histoires) et n'étant pas encore forcément très à l'aise avec ce type de récit.

En somme, ce recueil de trois histoires courtes reste malheureusement beaucoup trop basique pour convaincre. Vendu un peu à tort sur le nom d'Otomo, on attendait beaucoup plus de la Garde du Sultan.

Toutefois, signalons la très belle édition : grand format, un nombre assez conséquent de pages en couleurs, papier glacé... Sur ce coup-là, les éditions Kana ne se sont pas moquées de nous.


Koiwai


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
9 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs