Gannibal Vol.4 - Manga

Gannibal Vol.4 : Critiques

Gannibal

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 18 Mars 2021

Daigo accepte l'invitation de Keisuke, et leur partie de chasse se déroule étonnamment paisiblement, comme si une amitié était possible entre les deux hommes. Mais à son retour chez lui, le policier constate que sa fille a disparu. Avec l'impression qu'il est tombé dans un piège, ses nerfs craquent fassent à ses concitoyens de Kuge. Une scission supplémentaire tandis qu'approche la fête annuelle, durant laquelle un enfant serait sacrifié et dévoré, selon les informations recueillies par Daigo...

Les trois premiers tomes de Gannibal se sont montrés fascinants, et les premières pages de cette suite tendent à montrer que la qualité de l’œuvre de Masaaki Ninomiya n'est pas prête de chuter. Si les événements qui concluaient l'opus d'avant se sont avérés étonnamment calmes, la chute ne tarde pas. Bien que le premier incident proposé dans le tome soient résolus aisément, il ne s'agit là que d'une manière pour l'auteur d'élargir la fissure entre le héros, près à tout pour sa petite famille, et des villageois dont on doute perpétuellement de la sincérité. Daigo craque et ses mots sont forts, mais le lecteur les comprend facilement.

La suite n'aura qu'un seul objectif : Amener le scénario vers la fameuse fête annuelle tout en rendant évident les enjeux, et en faisant croître la tension. L'auteur exerce alors l'habile écriture pleine de nuance qu'on lui connait depuis le premier tome, en abordant différents points de vue ciblant l'événement phare du rituel, à savoir le sacrifice humain. Une fois encore, l'artiste nous questionne sur la légitimité de certains rites de perdurer dans le temps, de la symbolique du clan à l'échelle historique, et bien entendu sur nos mœurs. Ceci via deux personnages distincts en plus de Daigo, toujours assez fascinants et qui plantent chez le lecteur un doute permanent. Dans un contexte si glaçant, les figures du récit sont humaines, rattachées à ce qu'on veut leur faire entendre depuis leur jeunesse, ce qui ne les empêche pas forcément de douter.

De belles promesses honorées par une jolie exécution, et qui contribue à l'efficacité du suspense permanent de ce quatrième tome. Car face à des personnages si denses, la tension ne peut que s'accroître. On ne pense jamais à une tournure facile et clichée des événements, contrairement à certains autres titres horrifiques, et ce maintient du doute joue sur nos nerfs. Dès lors, et bien que cet opus ne soit finalement qu'une amorce en vue du clou du spectacle qu'est la fête, difficile de ne pas être pris dans cette adrénaline horrifique. La lecture de Gannibal continue alors d'être addictive, ce qui ne semble pas près de s'arrêter au vu des enjeux plantés, et des promesses concernant la suite.

Au risque de nous répéter par rapport aux précédentes chroniques, il est compliqué de ne pas être sous le charme de l’œuvre de Masaaki Ninomiya pour peu qu'on soit adepte de thrillers horrifiques. Série à suspense aux élans sociétaux plus qu'un banal titre gore, Gannibal demeure subtile, humain et pourtant implacable dans l'ambiance que le titre instaure. En gardant à l'esprit que le mangaka ne signe là que sa seconde série (et son manga le plus long actuellement), il s'impose comme un conteur hors pair et un artiste à suivre, indéniablement.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs