GCU Vol.1 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 07 Avril 2014

Saitani Umetarô est un auteur que Doki-doki apprécie. L’éditeur a, par exemple, proposé We need Kiss et Tamahagane. Dans G.C.U, initiale de Good Choice Umetarô, l’auteur se félicite de mettre en scène 10 petites histoires nous présentant 10 jeunes filles vivant leurs premiers émois amoureux, et parfois sexuels…

Pas de synopsis donc, ce premier volume nous propose de découvrir une dizaine de demoiselles à travers de courtes histoires. Par sa recette, le mangaka cherche à créer un récit coquin, amusant et décomplexé, ce qui ne manque pas. Pourtant, la lecture de ce premier tome est loin d’être satisfaisante.
Une fois que le lecteur sait qu’il ne doit pas s’attendre à une véritable histoire construire, le gros délire qu’est ce G.C.U peut commencer. Pour chaque histoire, l’auteur s’étend sur 20 pages, voir un peu moins, pour présenter le quotidien amoureux de quelques lycéennes. Dans sa démarche, le mangaka gomme tous les tabous et aborde souvent (et surtout) les problèmes de sexualité des protagonistes. Un petit ami un peu goujat, une demoiselle voulant être désirée par son cher et tendre au point d’associer voyeurisme et préliminaires, une adolescente voulant se perfectionner au lit s’entrainant auprès d’une camarade dans un club douteux et privé… Saitani Umetarô ne manque visiblement pas d’idées et ressort ici tous ses fantasmes les plus inimaginables, ce qui n’est pas toujours de bon goût. Certains chapitres s’avèrent un peu plus amusant ou emplis de douceurs mais globalement, les situations sont pour le mangaka un immense prétexte pour au mieux présenter ses personnages en tenue d’Eve quand il ne s’agit pas de présenter des scènes de sexe de manière totalement improbable.

Il faut donc prendre ce premier tome pour ce qu’il est, un immense délire coquin, sans s’attendre à un développement scénaristique ou à un approfondissement des personnages. Oui, il est difficile de s’intéresser aux demoiselles tant le récit ne leur permet pas de s’affirmer. Respectant globalement des schémas très classiques, par exemplaire la déléguée sérieuse, ces caractères n’ont pour vocation qu’à être détournés et... retournés. Vous pardonnerez à votre serviteur le mauvais jeu de mot mais dans chaque aspect de sa construction, G.C.U n’a qu’un seul objectif : amener des scènes coquines sans jamais proposer le moindre petit développement intéressant. On ne s’attache donc pas aux protagonistes et une fois la lecture de la prochaine histoire entamée, on oublie aussitôt ce qu’on a vu auparavant.
Ainsi, la forme du titre interpelle. Sommes-nous contraints de suivre, pendant sept tomes, différentes lycéennes et leurs mésaventures sexuelles sans jamais avoir la chance de les découvrir ? La recette peut plaire sur les premiers volumes mais sur le long terme, on redoute une lassitude.

Le style graphique du mangaka peut paraître un poil rétro et pourtant, le titre ne date que de 2003. Le trait de Saitani Umetarô a son charme. L’auteur créé des personnages très simples visuellement et accentue leur côté délirant, si bien qu’il est définitivement difficile de prendre le titre au sérieux. Dans cette surenchère de créatures dénudées, on apprécie toujours que les demoiselles soient à croquées et très bien représentées. Physiquement, il y en a pour tous les goûts, de la jolie adolescente à l’intello à lunettes et à la poitrine opulente.

Doki-doki nous propose une édition de qualité, sans bavure à constater. Les dialogues sont parfois amusants, l’éditeur étant parvenu à retranscrire le côté décalé du titre sur ce premier tome. Une bonne copie donc, histoire de rehausser le niveau d’un premier tome très médiocre.

La lecture de ce premier tome de G.C.U est donc très mitigée. Le délire coquin semble assumé d’un bout à l’autre et le joli dessin mignon du mangaka donne à ce premier volet un certain esthétisme, mais on se demande bien quels sont les objectifs de l’auteur. La forme de la série empêche le lecteur de s’attacher aux personnages ni même un quelconques développement scénaristique, ce qui pourrait être un fardeau pour la série sur le long terme. Un premier tome assez déroutant donc, c’est avec crainte qu’on se lancera dans la lecture du second opus…


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
10 20
Note de la rédaction