Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 03 Décembre 2009
« Je n’y vais pas pour mourir mais pour vivre avec tous les autres »
Suite aux déclarations des étoiles souhaitant la préserver, Takiko, persuadée d’être inutile, est rentrée chez elle par la force des choses. De retour auprès de sa famille le jour même où elle les avait quittés, la prêtresse assiste à la veillée funèbre de sa mère et cet évènement, extrêmement important, marque un tournant dans sa vie. En effet, si Takiko était prête à aller aussi loin dans le livre pour convoquer Gembu, c’était avant tout pour pouvoir soigner sa mère. Assister à sa veillée est donc le signe d’un renoncement irréversible chez la jeune fille, qui retrouve son quotidien avec une grande tristesse et une lassitude conséquente. Cependant, ce volume est très agréable justement au vu de la vie de Takiko qui y est décrite. Elle retrouve l’école, son père, ses soucis passés dans un contexte où elle a mûrit, vieilli et apprit beaucoup de chose sur la vie et sur elle-même. Comment, alors, continuer comme avant ? Cet épisode est très rafraichissant, et même la nostalgie de l’héroïne est amenée avec finesse et sans lourdeurs maladroites. Surtout qu’un nouveau personnage arrive, pour notre plus grande satisfaction. Monsieur Oikawa apporte sa dose de changement, surtout qu’il ne ressemble pas aux traditionnels personnages de l’auteur, et que son amour à sens unique n’est pas aussi ridicule et théâtralisé que d’ordinaire. Bref, une grande bouffée d’air frais dans la narration, qui s’avère alors très agréable.
De plus, il faut noter que la relation de Takiko avec son père, qui s’était avérée très difficile, est ici parfaitement exploitée. Les deux partis font des efforts pour se comprendre, y parviennent mais se séparent à regret. Comme on pouvait le penser, Takiko retournera dans le livre auprès de ceux qu’elle ne peut abandonner comme ça. Ce choix, un peu égoïste puisque son amour pour Uruki y est pour beaucoup, la sépare alors de sa famille mais aussi de la dureté d’un quotidien compromis. La deuxième partie de l’histoire est donc moins agréable, puisque l’on retourne dans la fiction et les sentiments amoureux. Malgré tout, on ne peut s’empêcher d’admettre qu’Uruki et Takiko sont bien moins rébarbatifs que Miaka et Tamahomé. Du coup, après une grande partie du tome ancrée autre part, on conçoit les retrouvailles de nos amoureux. Mièvre, mais tout de même sympathique. On se régale particulièrement d’un détail que Watase nous sous entend : Firuka n’est pas arrivée totalement par hasard dans l’histoire et elle semble avoir un lien ténu avec Hargas, et peut être une solution pour lui. La mangaka arriverait elle de nouveau à nous surprendre par quelques ficelles de son scénario ? C’est tout ce que l’on espère, à vrai dire. Et en refermant ce neuvième tome, même avec un œil critique, on ne peut que vouloir découvrir ce qu’il adviendra du pays qui se meurt de l’intérieur par le froid, d’un couple destiné à se séparer mais persévérant dans le sens contraire et des portes que l’auteur ouvre au fur et à mesure. Bref, un très bon tome dans la série qui permet de renouer un peu avec l’histoire. Notamment grâce à son aspect qui s’ancre à moitié dans la réalité. Un vrai bonheur, largement atténué par le peu de motivation de Watase à s’occuper de cette série. Le volume 10 est en cours de prépublication au Japon, alors pour la France, on peut toujours attendre … Dommage.