Fruit de toutes les convoitises (le) Vol.1 - Actualité manga

Fruit de toutes les convoitises (le) Vol.1 : Critiques

Chou Dakaretai Otoko - Super Dakaretai Otoko

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 31 Mars 2010

Tonkam semble revenir sur le marché du yaoi, après avoir été l’un des premiers à en proposer, l’édition reprend sa collection avec les Kazuma Kodaka et maintenant ce one shot de Piyoko Chitose, pour un titre pour le moins évocateur dans le monde du yaoi. L’histoire, si on peut considérer que la trame de fond en est une, est assez simple. Shinobu est un illustrateur au talent certain et au corps irrésistible. Depuis quelque temps, il vit avec Koki, son cousin, qui nourrit des sentiments amoureux pour lui au point de se transformer en vraie fée du logis pour lui permettre de continuer sa carrière en toute sérénité. Seulement, Shinobu n’est pas intéressé et passe son temps à repousser Koki, tout en souhaitant intérieurement qu’il ne prenne pas au sérieux ses « dégage » et autres gentillesses. Mais bien sûr, tout le monde sait que pour réussir il faut coucher, et comme apparemment le milieu de l’édition est synonyme d’homosexualité, allons-y gaiement, et c’est le cas de le dire … Shinobu est convoité par un peu tout le monde. Un ami d’enfance devenu éditeur, un client romancier ou même un mangaka rencontré dans une source thermale. Le postérieur du jeune homme est mis à mal, beaucoup plus violemment que ses sentiments pour Koki qui, en plus d’être prévisibles, ne sont là que pour le décor.


On a alors affaire à un véritable schéma narratif de hentai, où l’histoire ne compte absolument pas tant qu’il y a du sexe plusieurs fois par chapitres, avec un peu de sm, un semblant de viol, et un amant dont on tombe amoureux. Et hop, c’est dans la poche. Sauf que cela aurait pu suffire aux insatisfaits(e)s du début du yaoi, mais étant donné la multitude de titres disponibles, celui-là n’est qu’une rigolade. A la rigueur, s’il n’y avait pas ce goût de mièvrerie en fond, ce one shot aurait pu mieux convenir à un public gay, tout comme la plupart des hentais trouvent leurs lecteurs chez les hommes. C’est typiquement du « smut » ou du « Plot What Plot (PWP) ? », à savoir un manga dont le seul but est la mise en place de scènes érotiques. Le scénario et l’intrigue, voire des sentiments loin d'être crédibles sont totalement optionnels. Les amatrices de hard apprécieront peut-être, et encore, mais les autres feraient mieux de passer leur chemin. Entre le sadique, l’ami d’enfance, le cousin (un petit peu d’inceste en prime) amoureux et le héros dévoué, on nage dans des stéréotypes qui ont même dépassé cette dénomination. Même en cherchant, on a du mal à trouver de réelles qualités au titre, qui s’enfonce de plus en plus. Peut être dans le bonus, moins lourd et intéressant malgré le besoin irrépressible de sexe qui s’instaure en quelques pages. En définitive, l’auteur semble nous proposer un traitement approfondi sur le sexe entre hommes, sans autre précaution que d’instaurer des rôles gentils / méchants, violés / violeurs, etc. … On se lasse en un chapitre, ayant vu l’essentiel, et la lecture ne pourra qu’être comique, et encore c’est un rire jaune que provoque la maladresse de l’auteur. 


On pourrait penser se rattraper sur les graphismes, mais au final, pas tant que ça. A part l’androgynéité flagrante et poignante des jeunes gens du manga, on déplore aussi les visages plus pointus qu’un cure-dent, les cheveux perpétuellement coiffés avec un pétard, et ce pour tous les protagonistes. De même, un style assez récurrent est inhérent aux personnages, qui arborent en plus des yeux peu expressifs, des postures extrêmement figées par moments … Bref, rien de réellement bon, à part peut être les détails fournis lors des scènes érotiques, bien que certaines proportions soient dérangeantes. Les décors manquent un peu, et lorsque l’on referme ce premier et unique volume, on a qu’une image en tête, redondante et rarement variée d’un ou deux décors bien placés, de détails intéressants. Tonkam a cependant eu le courage de publier un titre quelque peu déconcertant, et leur travail est satisfaisant sur la traduction des dialogues, un peu moins sur l’adaptation où de nombreuses onomatopées encore en japonais perturbent la lecture, d’autant plus qu'elles ne sont même pas sous-titrées en français ! Enfin, le papier est un peu fin et la couverture un peu « gay-e » dissuadent l'aventurier courageux. Au final, on se retrouve avec une histoire ridicule, un baisodrome à peine intéressant, pour des dessins figés et peu naturels, le tout souligné d’une édition qui ne prend pas la peine de traduire les onomatopées, pourtant nombreuses dans tout ce qui peut se passer de manière intime entre les protagonistes … 


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
10 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs