From End Vol.3 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 27 Avril 2020

Michiru, précieuse amie de Hayase au lycée, vient de découvrir, par l'intermédiaire d'un mystérieux fichier audio, la terrible vérité sur la culpabilité de son ami et de Mlle Shinomiya. Elle comprend bien la tragédie qu'a pu subir Hayase et souhaite surtout l'aider... mais elle n'est malheureusement pas au bout de ses surprises en voyant qu'Arai, son professeur et ami d'enfance, ivre de jalousie en voyant Shinomiya et Hayase si près l'un de l'autre, n'est pas loin de tuer ce dernier ! Michiru pourra-t-elle raisonner Arai, fou d'amour pour sa collègue qu'il souhaite littéralement posséder ? Il ne s'agit là que d'un premier pas vers un final chaotique, où les morts vont encore tomber, en dévoilant un plan de vengeance toujours plus retors de la part du défunt père de Hayase...

Au fil des 220 pages composant le dernier opus de from End, l'heure est donc venue pour Mitsuo Shimokitazawa de poser la dernière pierre d'un thriller jusque-là peu convaincant... et ce n'est malheureusement pas cette dernière ligne droite qui va rectifier le tir malheureusement, tant quasiment rien ne va. Commençons donc par l'indique bon point: ce que les révélations finales, balancée à travers un enregistrement, ont à nous dire sur ce qu'a traversé le père de Hayase, permettant alors de voir sous un angle nouveau cet homme, même si ça n'efface en aucun cas les horreurs qu'il a pu commettre. mais en dehors de ça, le parcours pour arriver jusqu'à la conclusion est une souffrance, car l'autrice gère très mal son récit, en premier lieu à cause de nombre de coïncidences et de facilités, une nouvelle fois, mais également à cause de la stupidité intégrale de quasiment tous les personnages. On ne va pas revenir en détails sur tout, mais il y a de quoi resté consterné par la façon dont le "piège" d'Arai se retourne contre lui (quel abruti, sérieusement), ou par l'intelligence toute relative de Masaki qui croit judicieux de dire à son ennemie qu'il va la dénoncer, tout comme il y a de quoi être agacé de voir la plupart des révélations balancées n'importe comment, par exemple quand Shinomiya découvre le dessous du bureau de sa collègue après avoir trébuché (entre la facilité du truc, et la débilité de la collègue qui scotche des preuves là, voilà voilà), qui plus est pile pendant que Hayase découvre ailleurs la vérité sur cette collègue. Qui plus est, cette ultime méchante donne vraiment l'impression de sortir du chapeau, dans sa mise en place.

La triste réalité, c'est que plutôt que de bien soigner la narration et la construction de son histoire, la mangaka préfère visiblement se perdre dans des à-côtés inutiles. On peut encore accepter le cas du duo Michiru-Arai: concrètement ils ne servent en réalité à rien dans l'intrigue globale, mais font en quelque sorte office de victimes collatérales dans ce piège vengeur. En revanche, on finit par ne plus trop voir où veut en venir la mangaka en multipliant les petits éléments malsains trop gratuits, on pense notamment ici à l'amour du père de Hayase pour sa propre mère (qui certes explique ce qu'a traversé cet homme, mais qui n'est jamais travaillé), ou à celui de l'autre dégénérée pour son père (là, par contre, c'est balancé de façon gratos sans le moindre début d'intérêt, juste pour rendre le truc toujours plus malsain). Il y avait pourtant pas mal de thèmes potentiellement forts en filigranes, par exemple autour de la vengeance, de la culpabilité, de l'amour allant jusqu'à la folie, de l'emprise que veulent avoir certains hommes sur les femmes qu'ils veulent "posséder", des amours interdits... mais rien n'est approfondi un minimum comme il se doit.

On arrive donc jusqu'au bout de la lecture en finissant parfois par avoir envie de rire plus qu'autre chose, tant la construction du récit est aux fraises et les personnages sont aberrants, le tout pour refermer la série sur une conclusion expéditive. Au vu de son idée de base, from End aurait pu être un bon thriller aux sujets forts dans le genre du shôjo, mais l'autrice passe à côté de tout, et pas grand chose ne tient la route.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
6.75 20
Note de la rédaction