Freaky Girls Vol.11 : Critiques

Après quelques années passées à être publiée en France au rythme d'un tome par an (suivant le rythme de parution japonais), la série Freaky Girls de Petos s'est achevée dans notre pays le mois dernière avec la publication de son 11e et dernier volume, celui-ci ayant la lourde tâche de conclure comme il se doit le parcours souvent riche et intéressant des différentes para-humaines de l'oeuvre. Ce final est-il réussi ?

On retrouve pour la dernière fois les différents personnages de la série, et plus spécifiquement les trois lycéennes-phares, même si notre chère enseignante succube Satô n'est pas oubliée, portée par son désir de franchir un pas supplémentaire dans sa relation de couple naissante avec Takahashi ! Et si la jeune femme est heureuse de se sentir aimée pour ce qu'elle est, le bonheur est aussi à chercher du côté de Hikari, de Kyôko et de Yuki qui, grâce à leur amitié et à leur professeur entre autres, ont pu gagner en maturité tout au long des tomes. Si bien qu'à présent, un désir profond se manifeste chez la vampirette: celui de s'exprimer haut et fort sur sa condition de demi, de fille à la fois hors du commun de par son statut et ordinaire dans sa vie de tous les jours. Et après concertation de Takahashi avec Ugaki et Sôma, une idée germe: pourquoi ne pas se lancer dans un podcast sur le thème des para-humains, tout en prenant évidemment soin de garder leur identité secrète ?

Cette idée de podcast constitue le sel majeur de cet ultime opus, dans la mesure où il va cristalliser non seulement le désir de Hikari et de ses amies de s'exprimer librement sur ce qu'elles sont (preuve qu'elles se sont bien acceptées elles-mêmes), mais aussi le regard qu'il peut y avoir sur elles dans cette société où elles sont désormais bien acceptées (contrairement à il y a une trentaine d'années), où certes il y a toujours des doutes (comme le dit Kyôko), mais où elles peuvent vivre en étant elles-mêmes et en étant bien entourées. En refaisant également appel aux différents personnages secondaires croisés au fil de l'oeuvre (Yôko et sa colocataire invisible Zashiko, Kaoru, Kurtz...) afin de proposer un final "choral" assez convaincant, le mangaka exploite correctement ce concept de podcast via les différentes séquences de celui-ci (témoignages, débats, questions des auditeurs), tout ceci permettant aussi à chacune de nos trois jeunes héroïnes de faire leur propre bilan, sous le regard bienveillant de Takahashi.

Le déroulement est alors classique mais efficace, jusque dans les dernières pages où la vie continue avec l'arrivée d'une nouvelle demi peu sûre d'elle mais qui sera, à coup sûr, bien accueillie par ses nouvelles camarades et par son nouveau professeur afin de, on l'imagine bien, trouver sa placer et apprendre à s'accepter, comme l'ont fait Hikari et les autres avant elle. On aurait éventuellement pu s'attendre à un paquet d'autres choses dans ce final, par exemple à voir un peu ce que nos héroïnes seraient devenues quelques années plus tard, mais au final ce sera au lectorat de s'imaginer cela, et ce n'est probablement pas plus mal. En tout cas, Petos parvient à trouver une conclusion tout à fait correcte et attachante à sa série (ce qui n'était pas forcément évident pour une tranche de vie de ce genre), et met ainsi joliment fin à l'une des séries les plus originales et malignes dans le registre des mangas à "monster girls". C'est sûr, les p'tites demi vont nous manquer !