Freak Island Vol.1 - Actualité manga
Freak Island Vol.1 - Manga

Freak Island Vol.1 : Critiques

Kichikujima

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 10 Septembre 2015

Déjà connu en France pour Inugami, Ermerging et le scénario de Girlfriend, Masaya Hokazono revient enfin en France après quelques années d'absence, et qui plus est avec sa dernière série en date, Freak Island, où il revient au genre dans lequel il est le plus prolifique : l'horreur. Au programme, les mésaventures d'un groupe de six étudiants d'un club d'archéologie qui, en voulant partir explorer les ruines d'une île inconnue des cartes, se retrouvent coincés sur celle-ci en compagnie d'habitants inattendus et loin d'être amicaux... Car après que l'un d'eux, Higashiyama, a été emporté par un terrifiant homme à tête de cochon non sans avoir reçu avant plusieurs coups de marteau, c'est la psychose et la défiance qui s'installent chez les cinq autres rescapés...

La survie en milieu hostile a un fort goût de déjà vu. Qui plus est sur une île censée déserte. Aussi, la simple lecture du synopsis de ce premier tome ne propose rien d'autre que du déjà-vu... et la lecture, assez rapide du fait de la brièveté du tome (seulement 160 pages), ne fait que conforter cette impression où l'on se contente de suivre nos 5 clampins qui tentent de s'habituer à leur vie sur l'île (ce qui est évidemment loin d'être aisé), tout en se demandant comment ils ont pu prendre connaissance d'une île qui n'est référencée nulle part.
Ainsi, ces premiers chapitres se partagent entre le quotidien façon "survie en milieu sauvage" et l'effroi créé par la crainte de retomber sur l'homme-cochon et de découvrir les terribles vérités de l'île... Mais plutôt que de dire que le tome se partage entre ces deux aspect, il faudrait plutôt dire qu'il hésite, tant aucun de ces éléments, pour l'instant, ne convainc vraiment.
Il faut dire que le coup de crayon de l'auteur n'est pas étranger à cette impression un petit peu terne : très inégal au niveau des visages, passe-partout dans le look des personnages, manquant parfois d'encrage, accolant de façon trop basique les éléments dessinés à des paysages qui sont pour la plupart issus de façon trop visible de photos... Un style plutôt old-school qui se révèle toutefois assez efficace pour créer des moments de violence dynamiques. Car au-delà d'une ambiance horrifique qui ne décolle pas, Freak Island peut se targuer de se vouloir assez gore, avec des coups de marteau ou de tronçonneuse qui ne font pas semblant, malgré une représentation du sang ou de la cervelle pas franchement réaliste ni dégoûtante.
Hormis cela, soulignons une certaine qualité dans le découpage et la mise en scène, qui se veulent assez cinématographiques avec des vues immersives.

L'un des éléments les plus prometteurs de la série pourrait se trouver chez les personnages... mais pas pour les raisons que l'on a l'habitude de trouver.
Dans leur genre, ils sont tous extrêmement basiques. Le personnage principal est un prototype de garçon frêle, pas sûr de lui, et qui se nourrit d'un amour à sens unique pour l'une de ses camarades (celle-ci n'ayant d'yeux que pour Higashiyama). Et les autres sont tous des clichés sur pattes : le petit gros un peu orgueilleux, le canon, la mignonnette prête à tout pour retrouver son copain enlevé, l'adepte des mauvais présages...
Mais voilà : on ne sait pas vraiment si c'est voulu ou pas, mais le mangaka parvient à les rendre tous plus antipathiques les uns que les autres, et étonnamment c'est cet aspect qui, pour l'instant, nous intrigue le plus. La situation dans laquelle se retrouvent les jeunes gens va vite révéler leurs mauvais aspects, entre une tendance à s'énerver les uns sur les autres (et notre héros en prendra plein la face dès le début), à se critiquer, à ne penser qu'à eux... Pour l'instant, aucun esprit d'équipe, aucune solidarité sincère ne ressort vraiment, ce qui nous rend ce petit monde tellement agaçant que l'on aimerait presque voir l'homme-cochon l'emporter sur eux ! Seul le personnage principal semble évoluer un peu plus, montrant qu'on peut quand même compter sur lui parfois, et ayant un peu plus conscience que les autres que dans une telle situation l'esprit d'équipe serait utile.

Pour le reste, le scénario ne commence à prendre consistance que dans la dernière partie du tome, en ne montrant pas encore grand-chose, mais en intriguant quant à de possibles pistes (notamment écolo) qui pourraient faire décoller les choses. Sans oublier les toutes dernières pages, portées par un événement qui nous laisse pour l'instant aussi décontenancés que curieux !

Sans être décevant puisqu'il se lit tout seul, ce premier tome laisse globalement une impression neutre. La lecture, très basique, se suit sans donner l'impression de décoller... du moins pour l'instant, car certains éléments sont là pour intriguer un tant soit peu.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
11.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs