Five Vol.1 : Critiques

Voici une série quasi inconnue du grand public français éditée par Kana alors qu'elle ne compte déjà pas moins d'une dizaine de volumes au Japon et où elle remporte un large succès... ressemblance étrange avec Nana...

Nous avons donc affaire ici avec Hina, un jeune fille plutôt mignonne qui débarque dans son nouveau lycée, où enfin elle pourrait finir ses études sans subir de nouveau un déménagement. Sauf qu'au lieu de tomber dans un lycée quelconque - ce qui lui aurait parfaitement convenu - elle se retrouve dans un lycée et surtout dans une classe de surdoués nommés les A+, et pire que tout, la bande des Five ( Toshi, Nao, Takui, Kojiro et Jun ) la prend sous son aile. Le plus dérangeant pour la belle Hina reste la froideur et la personnalité cinglante de Toshi, le meneur des Five, leur tête à penser, qui a nommé la nouvelle du doux surnom de princesse, ce qui lui vaut des représailles de la part des autres lycéennes jalouses de son sort...

Enfin, ce qui ressort de ce premier volume reste un aspect très original du shojo avec finalement très peu de présence féminine et une grande ambiance masculine, seul le duo Hina / Toshi permet au lecteur de se poser des questions - au même titre qu'Hina d'ailleurs : quels sont les tenants et aboutissants des faits et gestes de Toshi, pourquoi s'est-il attaché à elle, elle qui ne demande rien... Pourquoi certains autres des Five semble-t-il attirer toujours par Hina san en parler de peur de la réaction de ce même Toshi... bref des personnages très travaillés du point de vue foncier et charismatique.
La suite des évènements dans ce volume change radicalement de tournure pour prendre une orientation improbable ! Et le contre pied est parfait puisqu'aussi bien les lectorats masculin et féminin peuvent lire ce titre sans se sentir à l'écart, en utilisant aussi bien les peurs et passions des garçons et des filles ... Preuve d'une réelle réussite narrative et scénaristique ! Au fil des volumes, nous risquons de voir apparaître de plus en plus de situations cocasses ou à l'inverse dramatiques, de vraies émotions naissent des relations entre les personnages ce qui est rarement le cas en un volume, déja aperçoit on des personnalités plus fortes que d'autres.

Pour les graphismes, rien de bien original, le shojo revient par contre vite au galop : personnages très filiformes, grands yeux, nombreux face à face, ajouté à cela une narration à la façon d'un journal intime. Le style quand à lui s'éloigne quelque peu des shojos classiques : des personnages plus osés font leur apparition, aucune ressemblance entre chaque personnage n'est flagrante et ils se discernent aisément les uns des autres.

De plus le coup marketing de Kana en plaçant le titre à 4,50€ va surement lui permettre de toucher un lectorat plus ouvert, en tout cas ce titre promet - s'il continue sur cette voie en tout cas - de grands moments de lecture et de sentiments en perspective.
Une petite perle comme on n'en voit que trop rarement et ce quelle que soit la catégorie de manga.

daigoro