Firefly Vol.1 - Actualité manga
Firefly Vol.1 - Manga

Firefly Vol.1 : Critiques

Hotarubi no Tomoru Koro ni

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 03 Mai 2018

Nokuto Koike est décidément devenu un auteur emblématique des éditions Komikku, qui lui restent très fidèles: depuis la parution du manga 6000 il y a trois ans, l'éditeur nous a déjà proposé de retrouver cet auteur à trois autres reprises avec les séries Les Oubliés, Mushroom et Scary Town, et il profite de la sortie de la fin de Mushroom en ce début de mois de mai pour lancer dans la foulée une autre oeuvre en 4 tomes du mangaka: Firefly. C'est bien simple: avec la sortie de cette 5ème oeuvre de Koike en France en trois ans, il n'en manquera ensuite plus que deux pour dans notre pays: sa toute première série Senome, et sa dernière série en date Killing Morph (toujours en cours au Japon).


Pour la première fois en France (mais c'était déjà le cas au Japon sur Senome), on découvre cet auteur spécialisé dans le registre horrifique en association avec un autre artiste: ici, Koike met en image un scénario signé Ryukishi07, un membre bien connu du collectif 07th Expansion qui est célébré pour la création de la saga "When they cry", saga regroupant les visual novels Higurashi no naku koro ni ("Quand pleurent les cigales") et Umineko no naku koro ni ("Quand pleurent les goélands") ainsi que leurs adaptations. Si cette vaste saga est malheureusement quasiment non-publiée en France, on la connaît quand même via Higurashi no naku koro ni, aussi connu dans notre pays sous les noms "Le Sanglot des Cigales" (pour la visual novel) et Hinamizawa, le village maudit (pour l'adaptation animée).


Il est d'ailleurs bon de noter que le manga ici présent, même s'il est totalement indépendant et peut se lire sans le moindre souci sans connaître la saga "When they cry", fait lui-même partie de cette vaste saga ! Son nom japonais nous le fait d'ailleurs bien comprendre, "Hotarubi no Tomoru Koro ni" signifiant littéralement "Quand brûlent/s'allument les lucioles". Dans sa communication, Komikku semble avoir tout de même compris l'importance de Ryukishi07 et 07th Expansion sur le projet, mais ne le relie pas à la saga "When they cry", et le titre très bateau de "Firefly" (soit tout simplement "Luciole" pourrait décevoir certains fans.


D'ailleurs, parlons tout de suite de l'édition, puisque ce n'est malheureusement pas la seule "bévue" de cette version française, qui commet une bourde assez étonnante dès sa quatrième de couverture: la série est indiquée finie en 3 tomes en haut à gauche, alors qu'elle compte 4 volumes. Soyez donc bien avertis: c'est 4, et non 3 ! L'autre couac vient d'un problème de relecture: il y a dans les textes plusieurs petites coquilles évitables, comme des erreurs masculin/féminin, des oublis ou confusions de mots de liaison (le "la manière dont utiliser" page 31 pique les yeux), ou encore une confusion entre les verbes "fondre" et "fonder" page 33... Quelques petites coquilles, ça peut arriver, mais là il y en a donc certaines qui sont assez grosses. Pour le reste, pourtant, on retrouve le haut niveau de qualité habituel de l'éditeur: papier bien souple, suffisamment épais et sans transparence, excellente qualité d'impression, travail de lettrage soigné, traduction de Masaya Morita claire malgré les coquilles...


A présent, voyons voir d'un peu plus près ce dont la série parle, à savoir la réunion d'une famille dans un village de montagne pour enterrer leur aïeule. Les trois fils Tadamura reviennent dans leur village natal avec leurs enfants pour les funérailles de leur mère, et dès la veillée funèbre les tensions entre ces trois frères ressurgissent un peu, inévitablement, ainsi que certains bons ou mauvais souvenirs du passé. Une situation dont les 4 enfants ne préfèrent pas se mêler, notamment les deux enfants de Masashi: Yukito, un reclus sans emploi, et Yue, "pièce rapportée" issue d'un remariage de Masashi avec une autre femme désormais partie. Dans les tout débuts du récit, les auteurs installent vraiment bien les différents problèmes qu'ont connu les différents membres de cette famille en accentuant parfois les tensions: il y a des soucis d'argent autour d'une somme colossale que la défunte avait gagnée et qui a été dilapidée dans les errances professionnelles de certains, le statut à part de Yue qui n'est pas une "vraie" Tadamura malgré l'affection réciproque qu'elle a pour son frère Yukito, le remariage raté puisque la mère de Yue s'est envolée un beau jour... mais toutes ces tensions auront-elles encore autant d'importance quand arrivera l'impensable ?


En effet, alors qu'elle se réveille la nuit et observe des lucioles dans la demeure, Yue est témoin d'une scène inimaginable: la dépouille de sa grand-mère se met à se déplacer soudainement et à ramper jusqu'à l'extérieur de la maison ! A-t-elle tout simplement rêvé , rien n'est moins sûr, car le lendemain matin le corps de la morte a bel et bien disparu, à la grande stupéfaction de tous. Mais il ne s'agit là que du premier événement étrange et inquiétant qui les attend: en sortant le matin ils voient deux soleils dans le ciel. Puis ils constatent que le village est devenu excessivement silencieux, comme si tout le monde avait disparu. Il n'y a plus de réseau, plus d'électricité, plus d'eau. Et une brume très dense s'est installée, jusqu'à les empêcher de quitter le village. Ils sont alors complètement coupés de tout, à déjà devoir se soucier des vivres et de l'eau, tout en essayant de comprendre ce qui se passe...


Le récit instaure un bref aspect survie, où les membres de la famille vont devoir penser à s'entraider, mais pendant l'essentiel du tome c'est surtout la succession de choses de plus en plus bizarres qui fait l'essentiel. Les premières constatations ne sont qu'un début, un parfum de danger aux allures inexplicables s'installer de manière de plus en plus prégnante, des nuées de mouches au physique horrible mordent, des chiens sauvages attaquent, des feuilles de plante sont aussi aiguisées que des couteaux, d'étranges apparitions ont lieu... Que se passe-t-il vraiment ?


Par l'intermédiaire d'une mystérieuse femme du nom de Takano, qui se présente comme une "voyageuse", des débuts de réponse semblent déjà apparaître en toute fin de tome, et celles-ci sont pour l'instant très classiques. En attendant de voir de quoi il en retourne réellement, Nokuto Koike offre dans ce tome ce qu'il sait faire de mieux: une introduction où il installe beaucoup de mystère, d'angoisse, de dangers de plus en plus présents, d'événements a priori incompréhensibles e défiant la logique, le tout dans un lieu restreint et coupé de tout. C'est un peu la même recette que dans les débuts de 6000 ou des Oubliés, sauf qu'à la place d'une plateforme sous-marine ou d'une île hors du temps, on a cette fois-ci un village isolé. Pour adapter le scénario de Ryukishi07, Koike semble donc en terrain connu, et pour l'instant il n'a aucun mal à mettre en place son ambiance inquiétante grâce à son trait habituel.


C'est donc une mise en place assez convaincante, mais on attend encore de voir ce que l'histoire a vraiment sous le coude. En tout cas, entre son ambiance de plus en plus anxiogène, ses mystères, son léger côté survie, et les tensions familiales qui se mettent tranquillement en place, Firefly a ce qu'il faut pour offrir quelque chose de réussi sur la longueur.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction