Fever Vol.4 : Critiques

« Promets moi qu’on se retrouvera dans une autre vie … Et que ce jour là tu n’aimeras que moi, d’accord ? »

Dernier tome de l’histoire très simple d’un groupe d’adolescents, ce volume 4 de Fever enchaine sur la fin brutale de son prédécesseur : le départ aussi innatendu que déstabilisant d’Heon-in. Abattement et désemparement prennent possession des membres de Fever, qui ne savent plus trop quoi faire face à ce vide laissé sans préambule. Mais alors qu’on tenait une excellente source d’inspiration, voilà que Jijunn et Ahlip (qu’on ne reconnait pas facilement) reprennent le devant de la scène pour trop longtemps. Que reste-t-il de Gandae, ce jeune homme si important au regard franc et au grand cœur ? Pas grand-chose, au final. Car même si on s’intéresse enfin un peu à Ahine, on aurait aimé qu’il en soit autrement … L’auteur est cependant pardonnée, tant la souffrance de cet ami trahi est attendrissante, et l’on a tendance à oublier l’attention très inégale que sa créatrice lui a accordée. Quels doux sentiments que ceux de Fever ! Heon-in, elle aussi, arrive un peu tard sous les projecteurs, mais tout vient à point à qui sait attendre ! La lycéenne retrouve ce qu’elle a perdu avec le temps chez une camarade de classe, et son ouverture au monde est le symbole de son évolution, de la maturité que le temps lui a offerte. Une magnifique progression, un retour sur soi plus qu'efficace.

Si jusqu’ici rien ne diffère vraiment des autres volumes de la série, et malgré les questions qui affluent quant à la manière dont ce manhwa va se terminer, voilà enfin l’histoire qui prend une tournure plus tragique. Après les moments insouciants des retrouvailles, la manhwaga nous plonge dans une longue et silencieuse descente, comme on ne s’y attend pas vraiment. Doucement, mais sûrement, tout bascule. Quelque chose brise entre Jijunn et Ahine, Ji-ho fait une erreur en allant voir les cerisiers en fleurs, Heon-in ne sait plus comment s’y prendre avec Hye-jin … Mais que ce soit le bonheur de Jijunn, la tristesse de Heon-in ou encore le courage de Gandae, tout est sujet à une belle morale, une leçon de vie magistrale. Car la vie persiste, à travers des histoires qui continuent de se croiser, s’enrichissant par leurs rencontres. Une belle histoire prend fin, mais on sait pertinemment que la vie des membres de Fever ne s’arrêtera pas pour autant : leur communauté, leur famille, leur essence continueront au-delà de la dernière page de ce manhwa. On ne peut que féliciter Park Hee Jung pour son talent de romancière et de graphiste, cependant il est regrettable de voir qu’une telle tripotée de personnages n’est pas des plus faciles à gérer pour elle. Parfois maladroite dans la narration, la manhwaga ne nous perd pourtant jamais, et la lecture de Fever reste un plaisir. Quatre petits tomes qu’il ne faut pas hésiter à découvrir, si l’on a pas peur d’en ressortir avec un petit pincement au cœur. Un grand moment de sensations, aussi pures que réalistes.

NiDNiM