Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 05 Juillet 2023
Avant d'envisager de vraiment se lancer dans le combat final contre Shirô Amakusa et ses acolytes, la faction des Noirs, largement recomposée entre plusieurs trahisons et des collaborations avec certains Rouges, doit d'abord en finir avec Jack l'Eventreur alias Assassin des Noirs, véritable électron libre meurtrier sous le joug de son Maître Reika Rikudô. A vrai dire, nos héros ne savent même pas exactement quel but poursuit ce binôme vraiment à part dans cette guerre, mais une chose est sûre: suite à la disparition de huit mages des Yggdmillennia dans la ville de Trifas qui sont finalement retrouvés avec le coeur arraché, il est désormais nécessaire d'éliminer au plus vite ces deux menaces, si bien qu'un plan est mis en place pour en venir à bout...
Quand, en quatrième de couverture, un synopsis se retrouve à devoir raconter brièvement (histoire de ne pas spoiler, fort heureusement) des choses ne qui se dérouleront pas avant plus de la moitié du tome, ça en dit long sur le côté un peu vide d'une bonne partie du tome en question, et malheureusement c'est bel et bien ce qui arrive dans le cas présent avec 100 premières pages assez peu intéressantes. Pourtant, il y a plein de petites choses autour des personnages qui, dans le fond, ont de quoi susciter l'intérêt: l'aide d'Althea dont les quelques connaissances en thaumaturgie pourraient être utiles (mais au final, elle ne sert à rien), le danger se montrant vaguement autour de Fiore (mais là aussi, c'est expéditif), un petit focus sur ce qui se passe à Londres pendant ce temps-là (avec notamment l'apparition d'un nom qui dira forcément quelque chose aux fans de la saga Fate, et un rattachement prometteur mais rushé à de lointains événements de Fate/Zero), le désir de Sieg de comprendre les émotions, la sociabilité et le coeur des hommes même si est confronté à autant de bons aspect que de moins bons, le but exact du duo Reika/Jack, le vague approfondissement sur le ressenti de Shirô Amakusa envers les hommes et les dieux, le lien Sieg/Jeanne, le rôle que Jeanne doit désormais avoir dans cette guerre en tant que prétendue sainte... mais en voulant aborder autant de choses, autant de personnages en un tome, le mangaka ne peut pas faire de miracles: tout est expéditif et le rythme en pâtit aussi, problème qui se ressentait déjà dans l'anime au bout d'un moment. Tout simplement, à force de vouloir en faire trop, le récit de Fate/Apocrypha s'éparpille trop, s'embourbe autour de ses nombreux personnages en oubliant le rythme, la tension et les enjeux principaux en cours de route, au point de même vendanger l'affrontement contre Jack et Reika qui, au vu des capacités et du Noble Phantasme redoutable de l'assassin, affichait beaucoup de promesses.
Le bilan reste alors plutôt mitigé. Le fond est là, mais malgré toute son application sur le plan visuel et son désir d'aborder chaque personnage, le mangaka Akira Ishida ne peut que peiner à vraiment porter de l'avant le scénario originel qui souffrait déjà des mêmes limites. On reste quand même toujours intrigué par l'issue qu'aura cette guerre et par le sort qui attendra certains personnages assez attachants, mais il faut vraiment espérer que la suite de Fate/Apocrypha, en vue de ce qui est annoncé comme le combat final, pourra reprendre des couleurs dans les volumes à venir.