Family Complex - Actualité manga

Family Complex : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 26 Février 2010

Avec the day of revolution, voilà la deuxième histoire courte qui vient se coller à l’œuvre majeure de la mangaka publiée en France, Princess Princess. Comme Mikiyo Tsuda le disait dans une postface de Pri pri, elle reprend avec Family Complex l’étrange mais fascinante famille d’Akira Sakamoto. Pour les initiés, on se souvient forcément du passage assez hilarant de devinettes autour de « qui est qui » dans cette famille de quatre enfants. Le manga se découpe en cinq parties, une par enfant et une pour la rencontre de leurs parents. Évidemment, c’est Akira qui gardera plus ou moins la vedette durant tout le récit, guidant plus ou moins les nouvelles quotidiennes de ses frères et sœurs. Malgré son énorme complexe d’infériorité face à tous ces beaux spécimens, il sera soutenu durant toute l’histoire, montrant sa gentillesse et son soutien à sa famille, qui le lui rend bien. Akira ne se trouve donc pas assez beau pour sa famille et croit que celle-ci l’aime moins, Harumi n’arrive pas à se faire de vrais amis à cause de sa perfection qui fait fuir ceux qu’il pensait apprécier, Natsuru a bien du mal à choisir entre femme ou homme à cause de son physique, jusqu’à ce qu’elle trouve une amie défiant toute concurrence et lui permettant de se sentir à l’aise, et Fuyuki, en plus d’être belle, est très intelligente mais un peu lente en ce qui concerne les rapports aux autres. Renfermée, la petite dernière tentera de s’ouvrir aux autres, alors même qu’elle n’en a pas besoin avec une famille qui la comprend toujours. Enfin, les parents, étant plus jeunes, se rapprochent car tous deux ne correspondent pas à leur vision idéale : la mère est une gamine, et le père ressemble à une fille, ce qui forme un couple pour le moins singulier et au premier abord impossible.

Encore cette confusion des genres, qui est ici totalement sublimée notamment grâce à Natsuru ou le père de toute cette joyeuse marmaille. Les sentiments sont ce qu’ils sont, et parfois même entre plusieurs filles ou garçons, cela ne dérange absolument pas. Si développer la famille d’Akira est un excellent choix, tant la diversité de caractère que dans la richesse de l’humour mis en place, on ne pourra que se rendre compte que le schéma est assez répétitif, et la conclusion toujours égale à elle-même : la beauté n’aide pas à se faire des amis. La beauté ne permet pas de réussir comme une personne lambda. C’est ce qu’Akira découvrira au fur et à mesure du manga, toujours là bien qu’un peu effacé dans certaines histoires, il porte le scénario en soutenant chaque membre de sa famille. On rigole donc copieusement, on apprécie la légèreté du tout, mais la redondance s’installe. Chacun des membres de la famille Sakuramoto revient sur les problèmes qu’engendrent leurs beautés respectives, en souffrent et finissent par s’en accommoder en trouvant un arrangement, qui se finit souvent en queue de poisson. C’est la narration que l’on a l'habitude d’avoir de la part de Tsuda, mais il est vrai que si cela est fort sympathique, Family Complex reste un peu simplet par rapport à The day of revolution, qui s’inscrit dans une histoire un peu plus exploitée.

Avec une couverture attirante, une sous couverture comme toujours riche en détails, un graphisme particulier qui retranscrit parfaitement la beauté des personnages (toute féminisation ou exploitation de la beauté est alors ici justifiée), on plonge dans une qualité certaine. Bref, que du bon. On remarquera que la fin est saturée de postface, grâce au récit que Tsuda fit de son décollement de rétine, puis de la postface habituelle et enfin des traditionnels bonus. Cela égaye un peu la fin, mais induit en erreur sur la longueur du récit. Un peu décevant sur le coup, mais c’est aussi agréable de voir que la mangaka se rapproche toujours autant des lecteurs, habitude de sa part depuis quelques temps déjà. L’édition est satisfaisante, le grand format est apprécié, même si certaines onomatopées sont traduites et d’autres non. On prend plaisir à savourer ce manga qui apporte beaucoup à ceux qui auront lu Princess Princess, un peu moins aux autres. Les situations sont amusantes, les SD toujours abondants, les expressions parfaitement adaptées à l’ensemble du récit, le cadrage dynamique, et si certains arrières plans sont bardés de textures ou d’effets de style, cela permet de ne pas se complaire dans le blanc immaculé, avec un peu trop de facilité cependant. A tenter pour ceux qui aiment apprécier une petite fable de famille aux rebondissements incessants.


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs