Evol Vol.2 - Actualité manga
Evol Vol.2 - Manga

Evol Vol.2 : Critiques

EVOL

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 21 Novembre 2023

Le supermarché du père de Sakura a volé en fumée, et en divers recoins de la ville un étrange tag de quatre lettres est apparu: "EVOL", le trio de "super-méchants" composé des collégiens Nozomi, Sakura et Akari, est bel et bien né en cette sinistre nuit. Pendant que le monde ne cesse de démontrer sa cruauté de toutes les manières possibles (ne serait-ce que via le déferlement de mots blessants sur internet et les rires des badauds face à ce qui s'est passé, comme si ça n'était qu'un "buzz" divertissant de plus), les trois adolescents continuent leurs petites exactions tout en restant bien planqués pour ne pas se faire pincer. Mais jusqu'où cela pourra-t-il aller ? Entre les possibles désaccords au sein du trio qui n'est pas encore soudé, la menace représentée par Lightning Volt en tant que super-héros "justicier", et la possibilité qu'on les repère à tout moment, nos trois jeunes personnage principaux ne sont pas au bout de leurs peines...

Après un premier tome passionnant de par le début de rébellion du trio face aux vicissitudes d'un monde fou et cruel qu'ils ont bien raison de détester (quitte à ce que ce soit eux qui passent pour les méchants), ce deuxième volume devient, assez vite, celui du retour de bâton. Car dans le fond, que peuvent bien faire trois collégiens aux pouvoirs faibles quand la ville entière semble contre eux, ou alors les prend de haut car ce ne seraient que des gosses se moquant des adultes ? Forcément, leur cavalcade mal préparée finit par s'arrêter net... mais peut-être est-ce pour repartir encore plus fortement et dramatiquement, comme nous le présente une dernière partie de tome intense et dépourvue de la moindre concession autour de ce que fait Akari en particulier. Car si personne n'est là pour l'aider face à ses bourreaux, il faudra bien qu'elle s'en charge elle-même...

Entre la première partie du tome et la dernière partie, le milieu de cet épais volume de 300 pages s'avère tout aussi puissant, puisqu'il revient enfin sur le passé de Nozomi puis d'Akari, et sur les horreurs qu'ils ont bien pu vivre, choses que l'on devinait déjà à demi-mot dans le tome 1 grâce à la narration visuelle brillante de Kaneko. Ce que l'on découvre ici est à la fois tragique, choquant et en même temps si réel dans le fond, entre cocon familial ultra toxique et violent sous couvert d'"amour", rejet de la différence, et on en passe. Et pour porter à fond ces sujets, Kaneko emploient des métaphores particulièrement fortes à travers l'alien pour Nozomi et Lapinoir pour Akari.

"Le monde dégueule de cruauté, mais eux ils font comme si rien de tout ça n'existait !"

On ne ressort pas indemnes de la lecture de ce deuxième volume où, derrière son habituel ton délicieusement punk, Kaneko est peut-être plus noir, plus social et plus engagé que jamais. Il est juste dommage que l'édition française, après avoir fait illusion dans le premier tome notamment grâce à ses pages en couleurs, ne parvienne pas à justifier son prix élevé. Le tome a effectivement beau être bien épais avec ses 300 pages et quelques, il n'y a plus de pages en couleurs, l'impression est trop moyenne pour un ouvrage à ce tarif-là, il n'y a aucun bonus qui pourrait justifier le prix... Et puis, dans le fond, quelle drôle d'idée de pratiquer le prix fort sur une série que Kaneko souhaite dédier avant tout aux adolescents, soit un public qui n'a pas forcément les moyens de claquer 20 boules par tome.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs