Evil Heart Vol.5 - Actualité manga

Evil Heart Vol.5 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 06 Juin 2011

La surprise et la joie furent grandes lorsque, au début de l'année dernière, nous vîmes débarquer au Japon, trois ans après le quatrième tome qui fut longtemps considéré comme le dernier, les cinquième et sixième volumes d'Evil Heart, qui, cette fois-ci, concluent bel et bien cette superbe saga humaine. Aujourd'hui, le bonheur est d'autant plus grand que le cinquième tome débarque en France, et que le sixième est d'ores et déjà prévu pour septembre.

On se souvient d'Umeo Masaki, jeune garçon qui a commencé l'aïkido pour apprendre à se défendre, dans le but de protéger sa mère, actuellement en prison, des violences de son frère Shigeru, qui a déclaré qu'il la tuera quand elle sera de nouveau libre. Enfant à problèmes, violent, impulsif, Umeo a pourtant commencé à changer grâce aux leçons d'aïkido du professeur Daniel et au soutien de "l'aïkido girl" Tsuru et de sa soeur Machiko. Au fil du temps, il a appris à canaliser son énergie, et a découvert dans l'aïkido un autre moyen de se défendre que la violence pure et simple.
Pourtant, le grand jour approche inévitablement: la mère du jeune garçon va bientôt sortir de prison, et Umeo est à nouveau saisi de doutes à cause de la menace de son frère... Que pourra faire le jeune garçon ? L'aïkido pourra-t-il l'aider ? Et, surtout, ouvrira-t-il enfin son coeur meurtri aux autres ?

C'est ce que nous allons découvrir dans ce volume, dans lequel Umeo recule pour mieux sauter. En effet, avec la menace approchante de Shigeru, les doutes s'emparent à nouveau de notre héros, qui semble retomber plus ou moins dans ses travers, reconsidérant plus l'aïkido comme un simple moyen de devenir plus fort. Les personnes qui l'entourent, comme Daniel, Tsuru, mais aussi le grand-père de cette dernière à l'entraînement, et Machiko à la maison, sont pourtant là pour tenter de le garder sur le droit chemin. Mais une coquille subsiste autour d'Umeo, qui peine encore à s'ouvrir aux autres, à leur demander franchement de l'aide, lui qui a toujours lutté seul. Et l'ouverture du jeune garçon sera bel et bien le principal enjeu de ce volume. Au fil des pages, notre héros est amené à prendre conscience de ses propres faiblesses et erreurs, et que des gens s'inquiètent pour lui et sont là pour l'aider. Et c'est bien lui qui en ressort mûri, ce qui s'aperçoit à travers les leçons d'aïkido, qu'il finit par prendre différemment, maintenant qu'il a conscience que des personnes, comme Daniel, sont là pour le protéger.
On admire ici le lien fait entre l'évolution d'Umeo et ses changements visibles à travers les leçons d'aïkido, sport mis ici en valeur de manière magistrale. Fini le temps où notre héros, trop tendu par la pression due à la menace de son grand frère, chutait à chaque prise. Au fil des pages, on découvre un garçon qui se maîtrise mieux, qui est plus serein, ce que le trait de Tomo Taketomi fait ressortir à merveille.

Pour autant, l'auteur n'oublie pas les autres personnages en parallèle. Ainsi, Tsuru recroise sur sa route Kaori, ce qui réveille en elle le fantôme passé du troisième volume. Quant à la mère d'Umeo, nous sommes amenés à découvrir ses doutes et ses regrets quant à ce qu'elle a fait à Shigeru. Mais c'est surtout le traitement offert au duo Abe/Shigeru qui offre une nouvelle dimension à l'oeuvre. En effet, loin d'avoir laissé de côté le personnage d'Abe, Taketomi laisse entrevoir ici la situation familiale de ce jeune garçon tout aussi violent et impulsif qu'Ume au début de la série, puis l'on comprend ce qu'il trouve si admirable en Shigeru, e ton en vient à espérer que la mangaka continuera de le développer jusqu'à le faire changer dans le dernier volume. Par ailleurs, le personnage de Shigeru lui-même se retrouve largement nuancé dans ce tome, se démarque encore un peu plus du simple mauvais gars violent que l'on pensait trouver au départ, et c'est sur de nouvelles bases que se ferme ce volume, qui nous laisse sur l'impatience de voir comment tout va se finir.

Au final, ces retrouvailles avec Evil Heart sont un régal. Tomo Taketomi n'a rien perdu de sa superbe quand il s'agit de travailler ses personnages, qu'il développe et fait évoluer avec une profonde humanité, sans chercher à en faire trop. C'est avec impatience et beaucoup d'espoir que l'on attend, à présent, de découvrir la dernière page de cette saga terriblement humaine, plus sociale que sportive.


koiwai


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs