Eveil - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 13 Février 2019

C'est à l'occasion de la mise en avant des travaux de cet auteur lors du festival d'Angoulême que les éditions Kana ont décidé de sortir cet album. Sorti en 2002 au Japon, cette histoire courte atypique adaptation d'une pièce de théâtre a de quoi surprendre. Encore une fois, l'auteur nous transporte dans un monde à part, une sorte de parenthèse enchantée.

Nous suivons l'histoire d'un peuple niché au cœur des montagnes. Au sein de ce peuple, deux familles se démarquent : l'une joue le rôle des « danseurs » et l'autre des « sculpteurs » dans un rituel visant à obtenir la protection des esprits de la nature.
Au sein des sculpteurs, il est temps de trouver un successeur au doyen. Le choix s'avère difficile entre les deux frères : Yuri, le plus doué, est très sensible et vit coupé du monde, tandis que le cadet, Tsubaki, a du mal à se détacher des masques de son frère et n'arrive pas à communiquer avec les esprits ?

Encore une fois, Taiyou Matsumoto nous présente des personnages atypiques, deux frères créant des masques pour des rituels. L'un est un surdoué qui vit reclus par peur des esprits, l'autre vit dans l'ombre de son frère, toujours comparé, mais au grand jour. Il copie les designs de son frère et n'arrive pas à trouver sa place dans sa famille et dans sa communauté, aux coutumes si ancrée. Cette rivalité qui n'en est pas vraiment une va amener quelques tensions mais surtout va faire réfléchir les personnages sur leur place dans le village. D'autant plus quand le doyen des sculpteurs s'affaiblira au point de rendre le choix du successeur inévitable. C'est une histoire simple mais efficace et qui s'accord très bien aux thématiques chères à l'auteur.
Taiyou Matsumoto utilise une narration très douce pour compter cette histoire, avec beaucoup de retenue. Les émotions sont plus suggérés que montrer, et le texte plus poétique que ressenti. C'est un style bien propre à l'auteur, que l'on retrouve encore dans ses dernières œuvres comme « Les Chats du Louvre » ou bien « Sunny ». « Eveil » n'est pas une histoire très abordable et il faudra parfois faire marcher son imagination pour combler quelques trous laisser dans ce qu'il nous montre.

Au niveau de l'édition, c'est un format plus bande dessinée que nous offre les éditions Kana. De plus, l'édition française a eu le droit à une couverture inédite du maître, et quelle couverture ! L'illustration de la jaquette est magnifique et bourrée d'émotion. Quant à ce qu'elle cache, on a le droit à une seconde couverture, en noir et blanc ce coup-ci. Un très bel objet qui mérite ça place dans toutes les bibliothèques de bédéphiles !
En ce qui concerne la traduction, elle est très correcte et on a même le droit au texte accompagnant l'histoire, remettant « Éveil » dans son contexte. Cela nous permet de mieux appréhender l’œuvre et de comprendre certains choix de l'auteur.

« Eveil » est un magnifique objet pour les fans de l'auteur. En revanche, ce n'est pas le livre à mettre dans les mains d'une personne qui voudrait le découvrir. Et ce serait sans doute là son plus grand défaut.
Remercions en tout cas les éditions Kana de nous avoir permit de découvrir cette œuvre atypique, et merci au festival d'Angoulême d'avoir mis en avant cet auteur atypique et d'avoir incité les éditeurs à le remettre en avant !
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
kayukichan
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs