Escape from the everyday Vol.2 : Critiques

Evitant sa famille qui était venue le chercher, Hajime retourne auprès de Hirose, mais comprend bien qu'il ne pourra plus rester très longtemps avec le mystérieux élu de son coeur: attentionné envers ce garçon bien plus jeune que lui, Hirose refuse de l'embarquer dans ses difficiles histoires, lui a menti pour mieux le préserver en lui faisant croire qu'ils pourraient fuguer ensemble, souhaite autant que possible éviter de le toucher... Seulement, comment résister plus longtemps à ce garçon si passionné, sincère et mignon, plus encore quand les propres sentiments de Hirose s'en mêlent, et quand Hajime insiste de plus belle pour qu'ils couchent ensemble au moins une fois ?

Après ce début de volume assez intime et intense entre nos deux héros, la suite est forcément toute tracée, car il semble impossible que ces deux-là puissent fuir ensemble, encore plus quand une alerte disparition concernant Hajime est lancée dans les médias, puis quand on découvre enfin qui est exactement Hirose, quel est son passé et pourquoi il reste plus ou moins caché. Bien que les coïncidences soient un peu grosses puisque tout ceci a un rapport direct avec l'entreprise Ikaruga, et même si Ito Agata reste rapide dans ces révélations, celles-ci se révèlent suffisamment efficaces pour faire ressortir de plus belles des choses sur chacun des deux personnages principaux. Côté Hirose, on ressent assez certains regrets, qui amènent aussi quelques brèves réflexions autour de la justice et de l'honnêteté. Et côté Hajime, il y a surtout la question de sa relation avec sa famille et en particulier avec son père: l'aime-t-il en tant que lui-même ou simplement en tant que fils héritier de la famille Ikaruga ?

C'est sur ces considérations assez bien menées que l'oeuvre, après 170 pages, voit son histoire principale s'achever assez rapidement... mais fort heureusement, Ito Agata nous livre, dans la foulée, deux chapitres bonus faisant atteindre à son tome quasiment 240 pages, dont le premier des deux est en réalité un assez long épilogue tout à fait satisfaisant puisqu'il amène tout ce qu'il faut concernant les enjeux autour de l'entreprise Ikaruga et, surtout, la relation des deux héros. On sent la mangaka très soigneuses envers son petit univers, et ça se ressent d'autant plus que ses dessins restent réellement magnifiques, qu'ils ne sont pas avares en scènes coquines entièrement non-censurées et très chaudes pour celles et ceux qui aiment ça, et qu'ils sont garnis de très chouettes détails à l'image du pull tricoté de Hajime (c'est assez bête à dire, mais ce n'est pas le genre de vêtement que l'on a l'habitude de voir soigneusement dessiné, et c'est donc le genre de petite chose qui fait plaisir).

Le principal problème dans tout ceci, finalement, est à chercher une nouvelle fois dans quelques petits couacs éditoriaux. Certains suffixes nippons restent trop présents et utilisés à mauvais escient dans une traduction française (parfois c'est justifié, à d'autres moments pas du tout et ça alourdit la lecture). Dans le sommaire, l'éditeur présente comme des chapitres 7 et 8 le chapitre bonus et le chapitre 6.5 (ce n'est pas grave, mais ça reste une erreur). Et surtout, il y a eu un gros manque de relecture pour laisser passer un "stniments" à la place de "sentiments", coquille qui vient casse l'ambiance d'un des moments les plus importants du récit.

Mais malgré tout, on reste sur une lecture assez jolie. On aurait éventuellement pu attendre un peu plus de l'histoire autour du passé de Hirose et de l'entreprise Ikaruga qui reste finalement assez lisse et qui se conclut vite, mais cela sert assez bien une histoire d'amour pleine de sincérité et d'attentions, le tout étant porté par une narration limpide et par un rendu visuel délectable.