Entre soies Vol.4 : Critiques

"Qu'advient-il de nous une fois notre vie volée ?"

A l'heure où la cérémonie de remise des diplômes doit avoir lieu pour les élèves de dernière année, la prestigieuse académie Hoshimiya est chamboulée par l'acte effectuée par la petite-fille de la directrice, qui a osé couper sa longue chevelure pour ensuite disparaître. Et bien sûr, face à cet événement qui obligera sûrement l'académie à réagir, plusieurs élèves sont sens dessus-dessous, à commencer par celle qui avait des sentiments pour la disparue et avec qui elle avait la promesse de s'enfuir: Hana Saeki. Toujours enfermée dans son rôle de "prince" de l'académie, la jeune fille ne sait plus trop où elle en est, et a même l'impression de stagner.

En revanche, dans le cas de Yôko Yokozawa, c'est la situation inverse qui semble avoir lieu: se remémorant certains éléments de son passé avec Rena à l'époque où elle a décidé de concourir pour intégrer Hoshimiya, elle parvient, mine de rien, à affirmer de plus belle sa volonté, depuis qu'elle a récemment décidé d'assumer ses sentiments pour Hana. Qu'elle semble désormais loin, la Yôko si discrète et effacée des débuts, qui idéalisait encore le fonctionnement de l'académie ! Et cela, même Hana s'en rend bien compte: pendant que sa prétendante a avancée, elle-même reste figée... et cela semble bien faire les affaires d'une autre adolescente: Ayane Kujô.

Le cas d'Ayane reste, effectivement, particulièrement intrigant, lui aussi. Evoquant son rapport, son rôle vis-à-vis du fil de l'éternité, elle affiche de plus en plus fermement sa volonté de guider l'académie Hoshimiya vers la perfection telles qu'elle la conçoit. L'élan de faiblesse d'une Hana perdue l'arrange bien, tout comme la crédulité de sa "petite soeur" Haruka Miyata, qui admire sa "grande soeur" et qui est on ne peut plus troublée par un étrange cauchemar.

A l'arrivée, chacune des principales figures féminines de l'oeuvre est soigneusement abordée au fil de ce quatrième tome fort bien écrit dans ses moments d'introspection, dans ce que représente chacune des héroïnes, et dans les thèmes qui en découlent autour de l'importance de ne pas tourner le dos à qui on est réellement. Qui plus est, la mangaka Yuriko Hara effectue toujours, en permanence, des merveilles visuelles dans son genre, que ce soit via la raffinement de son trait, le charme de ses découpages souvent millimétrés, ses moments très symboliques (à l'image d'une double-page où les filles aux cheveux coupés se ressemblent toutes et n'ont pas de visage, comme pour signifier leur impossibilité d'être vraiment elles-mêmes), ou tout simplement le côté hypnotique des longues chevelures soyeuses et ondulantes.

Une nouvelle fois, la lecture nous fascine donc, et l'on en attendra la suite avec beaucoup d'intérêt. Espérons juste que celle-ci ne tardera plus à arriver, puisqu'elle se fait attendre depuis la parution de ce 4e tome en janvier dernier, alors que la série s'est achevée au Japon en ce même mois avec son 6e volume.