Entre soies Vol.2 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 29 Août 2022

"Je suis celle qui enlace ton corps et épouse chacune de tes formes. Mais jamais je ne pourrai toucher ton coeur."

Après un premier volume qui posait le cadre avec une grande beauté côté visuels et atmosphère, ce deuxième tome d'Entre Soies démarre sur un chapitre assez fascinant dans son genre, en ceci qu'il nous fait redécouvrir Yoko depuis le point de vue de celle qui la côtoie de plus près: sa tenue. Son uniforme scolaire, dont on suit les pensées, les analyses envers cette jeune fille qui peine à sortir de son cocon et à s'affirmer, les observations pleines de douceur. Comme s'il était humanisé. Comme si les nombreux cheveux qui le composent, autrefois parties du corps d'une aînée, avaient gardé l'âme de celle dont ils proviennent.

Car rappelons-le: au sein de l'académie d'élite pour filles Hoshimiya, reculée de tout et où aucun homme n'existe, les sublimes uniformes d'ébène sont tissés avec les longues et soyeuses chevelures des diplômées, dont elles ont dû prendre le plus grand soin pendant toute leur scolarité afin d'entretenir une tradition vieille de plusieurs générations et faisant la fierté de l'établissement.

C'est dans ce cadre que Yôko Yokozawa, élève de seconde, a fait son entrée et a rapidement commencé à nourrir des sentiments secrets pour Hana Saeki, l'une des filles les plus en vue du lycée, tant son allure de "prince" pousse tout le monde à se retourner sur son passage. Yôko, essayant d'ouvrir son coeur, est même allée jusqu'à adresser un baiser à sa camarade dans son sommeil. Mais le coeur de Hana, lui, semble perdu un peu ailleurs, entre sa lassitude face au fait que tout le monde la considère comme un prince, et son intérêt ambigu pour la rebelle de l'établissement: Hoshimiya, la petite-fille de la personne à la tête de l'académie, qui enchaîne les incidents, comme pour faire entendre son désir de liberté.

Bien sûr, dans ce deuxième volume Yuriko Hara va continuer de s'intéresser au cas de Yôko qui, petit à petit, essaie de s'ouvrir vis-à-vis de Hana, mais sans doute sont-ce encore d'autres choses qui vont le plus capter l'attention ici, à commencer par tout ce que la mangaka sous-entends avec talent sur la manière dont Hana semble considérer Hoshimiya, sur ce que sa camarade semble représenter pour elle dans une académie où la sensation d'étouffement n'est pas loin, plus encore pour elle qui n'en peut plus de son image de prince dans laquelle on l'a enfermée. Et d'ailleurs, Hoshimiya, cette fille dont on entrevoit plusieurs fois la belle silhouette mais dont on ne voit jamais le visage, fera encore des siennes, en particulier dans la toute fin du tome marquée par un incident aux fortes répercussions, et un peu avant cela par un flashback nous laissant deviner son état d'esprit rebelle face au tradition, le tout à travers l'oeil d'un autre personnage.

Cet autre personnage, il s'agit d'Ayane Kujô, reine de beauté au sein de l'établissement, suscitant l'admiration de toutes de part son physique, son élégance, ses gestes, son charisme. on la découvre d'abord quand elle prend sous son aile une nouvelle élève de seconde, Haruka Miyata, sur qui elle exerce déjà un très puissant pouvoir d'attraction. Mais quelque chose de plus "sournois" semble se cacher en Ayane: nourrie depuis la plus tendre enfance par son éducation et par le fait que la beauté n'appartenait qu'à elle, elle est de celles qui semblent déterminées à préserver les traditions de l'académie, en opposition à Hoshimiya.

La galerie de personnage s'étoffe donc, les enjeux aussi dans une certaine mesure, et pour porter tout ça Yuriko Hara régale autant par ses éléments symboliques (les chevelures servant à créer les uniformes comme pour entretenir les figures du passé, le fil de l'éternité, le tableau des trois Nornes où le symbole de l'avenir Skuld a été effacé) que par ses grandes qualités visuelles déjà observées sur le premier volume.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction