Entre les lignes Vol.4 - Manga

Entre les lignes Vol.4 : Critiques

Ikoku Nikki

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 22 Mars 2022

Voici désormais plusieurs semaines qu'un "chien" a trouvé refuge chez Makio en la personne d'Asa, et petit à petit l'adolescente semble percer un peu la coquille de sa tante solitaire, même si elle ne sait toujours pas comment intégrer sa "meute" ni si elle le pourra vraiment un jour. Ainsi, Makio a beau rester elle-même, c'est-à-dire très directe, solitaire et avec une vision des choses bien à elle, elle a quand affirmé auprès de sa nièce qu'elle va tâcher de se rapprocher d'elle, et c'est ainsi que leur jeune quotidien ensemble se poursuit, au gré de la vie lycéenne de la jeune fille, du travail de la romancière, et des moments passés ensemble à la maison ou de leur côté avec leurs amis.

Dans ce quatrième volume, c'est une nouvelle fois à tâtons que Tomoko Yamashita fait avancer ses deux héroïnes dans la vie, jusqu'à même nous laisser sur des toutes dernières pages très intéressantes et excellemment menées autour de la relation à part que Makio a avec Daigo, cet ex devenu un ami cher et que, parfois, elle a le sentiment de toujours aimer. Et une nouvelle fois, c'est vraiment sur le travail de ses personnages et sur ses quelques réflexions que la mangaka brille, à travers une écriture subtile qui les sonde en profondeur, à petites doses.

Ainsi, que ce soit via les moments passés par Asa au lycée, une visite d'Emiri chez nos héroïnes, les retrouvailles de l'adolescente avec sa mamy (donc la mère de Makio), un appel de l'avocat Tôno et bien d'autres petites choses, l'autrice amènes différentes petites réflexions autour de divers sujets pouvant tous nous concerner, et allant de la solitude à la vie de groupe et sa délicatesse, en passant par le mariage en tant que "norme", la fiction en tant que refuge, l'échange d'avis et de manière plus générale la complexité des rapports humains. Et en filigranes de ces sujets assez universels qui se voient abordés rapidement mais avec toujours autant de finesse, ce sont les rapports qu nos deux héroïnes ont avec leur entourage qui est également mis en exergue, en particulier ici avec la défunte Minori, cette mère exigeante envers Asa, et si dure envers sa soeur qu'elles s'étaient brouillées depuis longtemps. Dans le fond, qui était Minori ? Que pouvait-elle bien penser de sa fille et de sa soeur ? Quand exactement et pourquoi s'est-elle mise à détester Makio ? D'ailleurs, la détestait-elle vraiment ? Entre les souvenirs, c'est aussi le cas de la mère de Makio et grand-mère d'Asa qui est mis en avant, de sa relation avec ses proches parfois compliquée (après tout, Makio ne lui avait pas rendu visite depuis cinq ans, et a l'impression qu'elle est devenue une étrangère), et de la perte brutale d'une de ses deux filles qu'elle semble être la seule, dans la famille, à avoir profondément pleurée.

Entre les lignes continue de très bien porter son nom, tant ce que l'oeuvre distille en filigranes est riche, fin et réaliste. Le récit mature de Tomoko Yamashita nous laisse, toujours, sur une excellente impression.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.25 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs