Enfer & Paradis Vol.1 - Actualité manga
Enfer & Paradis Vol.1 - Manga

Enfer & Paradis Vol.1 : Critiques

Tenjou Tenge

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 03 Août 2009

C’est l’heure de la rentrée à l’institut Tôdô, école spécialisée dans l’initiation aux arts martiaux. Maya Natsume, présidente du club de Juken, introduit un nouveau membre qui n’est autre que sa sœur cadette, Aya. Au même moment, deux jeunes recrues, Soichiro Nagi et Bob Makihara, se font remarquer dans l’institut en défiant tous les élèves qu’ils croisent. Mais ils se rendront très vite compte que la force de certains élèves dépasse leur imagination…

Enfer et Paradis, de son nom original Tenjou Tenge (surnommée TenTen ou Ten²), est un titre qui a toujours divisé son lectorat. Qu’on la déteste ou qu’on l’encense, cette série a toujours fait parler d’elle, notamment par son graphisme résolument magnifique, mais aussi et surtout par ses personnages féminins aux poitrines généreuses et à son fan service exacerbé, à la limite du hentaï. Il faut dire que l’auteur, Oh ! Great (Ito Ôgure de son vrai nom) est un ancien dessinateur de séries pornographiques. Ainsi, il ne cache pas son amour pour les corps féminins, dénudés la plupart du temps. Ainsi, Enfer et Paradis est trop souvent résumé à un cocktail facile de cul et de baston. Pourtant, en s’y intéressant un peu plus longuement, le titre se révèle être bien plus riche qu’il n’y parait, avec un scénario assez complexe à divers niveaux de lecture, une narration sur plusieurs époques et une foule de personnages véritablement intéressants.

Cependant, il est dommage que ce premier tome ne fasse que survoler ces thèmes pour l’instant. En effet, le lecteur se retrouve directement plongé dans un univers violent où les combats s’enchainent sans trop de vraisemblance. On croit alors avoir affaire à une histoire de bandes de racailles assez basique, sans que cela ne vole bien haut, et les scènes suggestives ne font que renforcer cette impression de vulgarité. Ce premier tome est d’ailleurs malheureusement célèbre pour une scène de viol très crue, mais qui pourtant ne laissera aucun traumatisme à sa victime. Bon nombre de lecteurs s’arrêteront là, ce qui est compréhensible mais somme toute dommage vu le potentiel du titre.

Les points essentiels de la série sont néanmoins bien présents dans ce tome, relevant ainsi d’un avenir meilleur avec de nombreuses intrigues. D’une part, on se rend compte assez vite qu’un côté fantastique surplombe l’univers, avec les transformations de Maya, ou encore Ryuzaki qui manipule le feu,… Sans compter que les grands mystères de la série sont déjà là, avec l’introduction de l’œil du dragon, ou encore Shin Natsume, le frère déchu, qui est souvent évoqué par ses sœurs, témoignage d’évènements passés que le lecteur curieux (et qui aura tenu jusqu’ici) sera impatient de découvrir.

L’auteur met en revanche tout le monde d’accord sur son graphisme magnifique, à l’aise dans tous les styles et proposant assez souvent des doubles pages fourmillant de détails, avec un trait original et inégalable. Pourtant, le trait est encore hésitant dans les débuts d’Enfer et Paradis. Il y a de nombreux problèmes de proportions, et les visages des divers protagonistes ne sont pas encore bien définis, notamment Bob qui semble changer de tête d’une case à l’autre! A ce moment, l’auteur n’a pas vraiment trouvé ses marques mais on ressent une fois encore un vrai potentiel, notamment sur les artworks en couleur en début de volume, fidèlement restitués par l’édition de Panini Comics. C’est hélas un des rares bons points de cette édition : le sens français a été appliqué, et si l’on peut apprécier la traduction complète des onomatopées, on déplore en revanche la présence de nombreux carrés blancs qui gâchent parfois le dessin original du mangaka. Les pages sont également assez fines et il n’est pas rare de voir la suivante par transparence…

Le premier tome d’Enfer et Paradis constitue malheureusement un bien mauvais démarrage pour la série. Les bonnes pistes qui sont proposées sont noyées sous un flot de combats visuellement assez réussis, mais qui feront surnager le lecteur qui n’y comprendra pas grand-chose pour l’instant, et qui fera décrocher les allergiques au genre ecchi. La série mérite néanmoins de dépasser cet a-priori, l’auteur ne montrant pas encore toute l’étendue de son talent!
  
   
Tianjun

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun
11 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs