Enfants de la mer (les) (Sarbacane) Vol.1 - Actualité manga
Enfants de la mer (les) (Sarbacane) Vol.1 - Manga

Enfants de la mer (les) (Sarbacane) Vol.1 : Critiques

Kaijuu no kodomo

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 03 Février 2012

Il y eut une époque où Daisuke Igarashi, de par son style unique se réappropriant des sujets assez connus de manière tout à fait personnelle, était l'une des figures de proue de la collection Sakka de Casterman, avant d'être malheureusement oublié. Il aura fallu attendre trois ans et demi après la fin de Petite Forêt, sa précédente oeuvre, pour que l'auteur refasse enfin parler de lui dans nos contrées, grâce aux éditions Sarbacane qui nous amènent sa dernière oeuvre en date. Une série plus longue, qui devrait compter au total 5 gros volumes, et qui devrait donc se montrer plus ambitieuse : les Enfants de la mer.

Dans une ville du bord de mer vit Ruka, une collégienne de caractère, en marge de ses camarades de classe, éprise d'aventure et de liberté, et attirée par la mer. Alors que les vacances d'été arrivent, elle fait une bien étrange rencontre : celle d'Umi et Sora, "mer" et "ciel" en japonais, deux jeunes garçons mystérieux, dont elle ne tarde pas à apprendre le secret : depuis leur plus petite enfance, les deux garçons ont été élevés par des dugongs, mammifères marins en voie d'extinction, et se sont totalement habitués à la mer, dans laquelle ils nagent avec une facilité déconcertante, émerveillant Ruka.

Cette rencontre marque le point de départ de la série, et on constate très vite que Daisuke Igarashi ne trahit en rien le style qui a toujours été le sien : sur fond d'un univers réaliste (le monde où vivent les personnages est le nôtre), l'auteur amène une petite dose de fantastique. Et après la forêt, les sorcières ou autres entités folkloriques, il nous invite ici à plonger en pleine mer, à la découverte d'une faune riche et parfois insoupçonnée, qu'il va présenter brièvement mais méticuleusement.

Et l'on plonge volontiers avec lui, à la découverte de quelques animaux marins qu'il croque avec talent sous son trait capable de fourmiller de richesse. Portée par un coup de crayon riche et profond, la mer dépeinte par Igarashi nous happe facilement et est propice à l'évasion. En toile de fond, l'auteur ajoute donc une touche de fantastique, avec ces deux enfants dont on ne sait pas encore grand chose, mais au sujet desquels des indices sont régulièrement donnés. Des poissons disparaissent mystérieusement partout dans le monde, on devine qu'Umi et Sora sont en danger, que certaines organisations cherchent à les protéger ou à les récupérer, certaines bulles laissent me^me présager le drame, mais en dehors de cela, on n'a pas l'impression d'avoir encore un fond très clair, d'autant que la narration de l'auteur se fait parfois assez branque, passant d'une chose à l'autre, ce qui pourrait en perturber certains. Quoi qu'il en soit, une chose est sûre : on a hâte d'en savoir plus et de voir les choses décoller autour de ces deux enfants mystérieux, et en attendant, on plonge volontiers dans l'univers propice à l'évasion que nous offre Igarashi, qui prend ici le temps, comme souvent, de nous montrer la beauté d'une nature parfois sous-estimée ou oubliée, dans un temps que l'on souhaiterait parfois figé, histoire d'en profiter encore plus.

Malgré ses 300 et quelques pages, ce premier volume des Enfants de la mer se dévore rapidement, si toutefois on ne s'attarde pas sur certaines pages immersives. L'histoire n'a pas encore totalement décollé, concrètement il ne se passe pas grand chose, mais l'ambiance est là, les personnages intriguent, et le récit nous happe facilement. Voici une oeuvre à suivre de près.

Les éditions Sarbacane nous offrent ici 300 pages en grand format dans une bonne qualité d'impression, le tout sur un papier légèrement cartonné de qualité. Le prix de 15€ se justifie facilement.


Koiwai


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs