Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 21 Mars 2024
L'empereur Skia semblait arriver au terme de son projet fou en étant parvenu à fusionner avec Chakuro pour provoquer son cataclysme, mais Leodari en a décidé autrement: ce dernier, en absorbant Skia, est sur le point de déclencher son propre cataclysme, et semble bien trop puissant pour être arrêté par Chakuro et ses amis. Sanatas semble alors proche de tout dévorer, y compris les habitants de Phaleina et de Kivotos... à moins que tout le monde ne s'unisse pour faire front commun face à cet ultime adversaire ?
Nous y voici: après 23 volumes et 8 années de publication en France, l'heure est venue pour Les Enfants de la Baleina de tirer sa révérence. Le shôjo d'aventure (bien que bêtement re-catégorisé seinen en France) d'Abi Umeda, à son lancement dans notre pays, avait su, grâce à son univers captivant, à son propos sur les émotions humaines et à sa richesse graphique, susciter un bel engouement que l'adaptation animée de 2017 avait peut-être rendu encore plus fort. Par la suite, il faut avouer que le manga a connu quelques petites longueurs, a moins fait parler de lui malgré des qualités qui étaient toujours bien présentes. Alors, à l'arrivée, le final de cette poignante épopée est-il convaincant ?
Dans l'ensemble, la réponse penche largement vers le oui: malgré un certain manque de surprises dans cette dernière ligne droite qui est notamment dû à un côté "happy end" très prononcé (certains personnages s'en sortent très bien presque comme par magie, quand même), et même si l'épilogue propose quelques choix un brin frustrants dans les choix d'avenir pour certains personnages, le fait est qu'il s'agit de détails face à la volonté de la mangaka d'offrir un rôle convaincant à nombre de personnages (même si certains sont vraiment très secondaires), de bien faire ressortir la place des différents groupes (les non-marqués de Phaleina, les marqués, etc), de souligner l'évolution des figures les plus importantes comme Lycos et Ohni (qui ont tant changé par rapport aux tout débuts de l'oeuvre) ou bien sûr Chakuro dans son rôle d'archiviste, et surtout de cristalliser les principaux sujets autour de l'altruisme, de l'acceptation de l'autre, du souvenir des êtres chers et, avant tout, des émotions faisant de l'être humain ce qu'il est.
Ajoutons à cela un très beau travail sur les designs jusqu'au bout, et l'on referme cet ultime opus avec satisfaction dans l'ensemble. Certains détails pourront toujours chagriner, et à vrai-dire il semblait sans doute compliqué d'apporter un final pleinement satisfaisant sur tous les points au vu du très vaste casting qui est apparu au fil des tomes, et pourtant Abi Umeda, même si elle aborde très vite certains aspects (comme le bel écho au drame du tout début de la série qui nous avait tant marqués à l'époque) n'oublie rien dans l'ensemble. Si bien que même si la série s'est parfois légèrement traînée, on peut facilement affirmer qu'elle vaut amplement le coup, à la fois pour son univers riche, pour ses thématiques, pour les émotions procurées et pour son travail visuel souvent fascinant.