Enfants d'Hippocrate (les) Vol.6 - Manga

Enfants d'Hippocrate (les) Vol.6 : Critiques

Platanus no Mi

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 02 Mai 2023

Aoba, la C.L.S de la clinique, est en proie à un sérieux dilemme : Rester à son poste, ou partir avec son compagnon vers Chiba. Son choix sera peut-être poussé par le cas du petit Ren qui, suite, à ses discussions avec Aoba, cherche à aller à l'école à tout prix, au grand désarroi de sa mère qui tient la C.L.S pour responsable...

Personnage présent depuis le premier tome, l'attachante Iku Aoba restait un personnage secondaire. Avec l'arc entamé dans le volume précédent, Toshiya Higashimoto lui donne une plus grande place, en croquant ses doutes par rapport à son propre métier. Il y a bien entendu l'occasion, pour l'auteur, de traiter une autre spécificité de la pédiatrie, mais surtout de développer sa tendre histoire et son casting si humain, sans jamais tomber dans le pathos. Ainsi, le destin d'Aoba trouve une issue par le début de ce sixième opus, avec un ton optimiste qui vient contraster avec le drame émotionnel vécu par le personnage. « Tout est bien qui finit bien », oui. Une note d'espoir avant de passer à une suite plus dense autour de la trame centrale du manga : la famille Suzukake.

Personnage clivant, Hideki est opposé à Maco depuis son arrivée. Leurs points de vue constituent des approches différentes de la médecine, qui questionnent la morale humaine à de nombreux égards. Plus fort encore, c'est bien leur situation vis-à-vis de leur père, le tout entretenu dans un certain flou scénaristique, qui apportait du mystère à cet ensemble. Avec ce volet, l'auteur va plus profondément dans ce sujet, revenant sur le passé de la petite famille, de la tragédie qu'elle a vécue, et la manière dont chacun a pu évoluer.

Alors, si les précédentes intrigues des Enfants d'Hippocrate développaient la situation avec un certain recul, il est peut-être plus difficile de ne pas prendre parti avec les événements dépeints en ces pages. Tandis qu'un flashback se charge de dévoiler le passé du foyer, ce qui a mené Goro à fermer le service pédiatrie de sa défunte épouse jusqu'à la séparation des deux frères et leurs épanouissements respectifs, le lecteur apprend à davantage cerner ces trois protagonistes, et à entrevoir l'évolution de Maco qui comprend les tourments de son paternel, au même titre que nous. Pourtant, il y a bien une rupture dans l'atmosphère, et une volonté du mangaka de poser un dilemme beaucoup plus complexe que précédemment, par une évolution moins euphorique dans son ton. Gardant une aura douce-amère, le récit nous séduit aussi de son extrême pudeur. Aussi, si l'enjeu des Suzukake n'a rien de simple, Toshiya Higashimoto n'a pas besoin de virer dans la surenchère dramatique pour rendre le tout pertinent. C'est justement parce que l'histoire de la famille est criante de réalisme qu'on se trouve touchés par l'ensemble. L'intrigue paraît authentique, et par conséquent juste dans les choix de développement des personnages.

Voilà donc un tome six convaincant, toujours aussi séduisant dans son approche du sujet, porté par un drame familial qui prend de l'épaisseur et qui se révèle pertinent dans son traitement. L'avancée est d'autant plus forte que l'auteur a annoncé que son manga se terminera prochainement au Japon, et sera bouclé en 10 tomes. Plus que 4 volumes avant de dire au revoir à la clinique Suzukake, donc !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction