Enfants d'Hippocrate (les) Vol.2 - Actualité manga
Enfants d'Hippocrate (les) Vol.2 - Manga

Enfants d'Hippocrate (les) Vol.2 : Critiques

Platanus no Mi

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 13 Janvier 2023

Chronique 2


Maco, jeune pédiatre qui se dédie à son métier avec passion et entrain, ne s'attendait pas à refaire face à son père. Ce dernier, qu'il n'avait pas vu depuis des années, a ouvert une clinique pédiatrique, et propose à son fils de travailler avec lui. Maco ne sait que fait, mais ses interrogations passent au second plan quand il fait la rencontre de Tomorin, une jeune prodige du piano, à peine adolescente, qui semble couver un mal que le médecin ne peut ignorer.


Le premier tome de la série actuelle de Toshiya Higashimoto était une belle entrée en matière. Préférant un ton optimiste plutôt que le pessimisme et le pathos, les premières aventures de Maco Suzukake ont largement su nous séduire. Aussi, ce potentiel se confirme largement dans ce deuxième volume.


La grande habileté de cette suite vient, sans doute aucun, de raconter le dilemme familial de Maco, par le biais de différents cas cliniques, sans jamais prendre le pas sur ces derniers. Que ce soit l'histoire de Tomorin ou celle de ce couple qui peine à communiquer et dont l'enfant montrera des signes de faiblesse, la pudeur du récit veut que la trame s'intéresse à chaque fois, en priorité, au malade concerné, et à son entourage. De la sorte, Les Enfants d'Hippocrate a presque une allure anthologique, un découpage par lequel le mangaka aborde aussi bien des maladies différentes que des drames humains qu'il met en rapport avec la société contemporaine.


En filigrane, l'histoire de Maco vient à évoluer, elle aussi. Par les patients qu'il traite, la question du pardon et l'idée des éventuelles réconciliations familiales sont traitées, de manière douce et sans jamais que le récit devienne larmoyant. Par cet habile mélange, ces intrigues qui se mêlent et progressent en parallèle, le titre se révèle particulièrement intelligent, et sait nous captiver dans tout ce qu'il raconte. A voir si l'artiste conservera cette formule sur le long terme, mais il y a de quoi être conquis.


A ceci s'ajoute toute la dimension humaine de l'œuvre, par son ambiance. Que ce soit par son optique jamais défaitiste, même quand de graves pathologies sont abordées, ou sa narration parfois très épurée de manière à laisser parler les personnages par leurs expressions, ce deuxième volet conserve les qualités d'atmosphère du premier volume. C'est doux, et particulièrement feel-good par instant, un vrai paradoxe pour une série médicale pédiatrique, donc vouée à parler d'enfants malades.


Chronique 1

Maco est face à un choix crucial pour son orientation professionnelle: en avril, il devra choisir ou non d'aller travailler à Hokaidô dans la clinique de son père, ce paternel dont il n'a pas eu de nouvelles pendant plusieurs années et à qui il peine encore beaucoup à pardonner les choix passés, surtout vis-à-vis de sa défunte mère et de la fermeture du centre de pédiatrie où elle travaillait. Notre héros peine à concevoir que cet homme, qui avait autrefois en horreur la pédiatrie, puisse aujourd'hui vouloir exercer cette profession dans son établissement. Mais alors que Maco est dans le doute, sa décision pourrait bien être précipitée par une coïncidence: sa rencontre avec Tomorin, jeune pianiste prodige de 14 ans qui s'est fait un nom sur Youtube, qui s'apprête à vivre son rêve de tournée mondiale, et dont notre héros est profondément fan...


Les coïncidences, toujours les coïncidences. S'il y en avait déjà quelques-unes dans le tome 1, témoignant d'un peu trop de facilités d'écriture, c'est à nouveau le cas dans ce deuxième volume où l'on pourra donc tiquer sur les grosses ficelles autour de la rencontre de Maco avec sa musicienne préférée pile quand celle-ci est gravement malade. Tout comme, plus loin dans le tome, on pourra trouver aussi un peu trop bien huilé le coup des spasmes du petit Toyota pile quand ses parents semblent au climax de leurs désaccords. Ces coïncidences pourront, alors, éventuellement embêter un peu les lecteurs les plus exigeants... et pourtant, si l'on fait fi de cette petite limite, le fait est que La série est véritablement sur une belle pente ascendante avec ce deuxième opus, ce qui nous fait dire que les éditions Mangetsu ont vraiment bien fait de publier simultanément les deux premiers tomes.


Et si l'oeuvre se bonifie, sait surtout grâce à un élément qui brillait déjà pas mal dans le volume 1, à savoir l'humanité qui se dégage des personnages. Dans ce deuxième tome, trois cas s'enchaînent, à commencer par celui de Tomorin donc, voué à être traité sur la longueur comme un fil conducteur puisque la jeune pianiste se retrouve malheureusement atteinte d'une leucémie de type myéloïde, une maladie dont le traitement, notamment par chimio, se fait sur le long cours et est très éprouvant, si bien que Maco devra trouver les bons mots pour convaincre la jeune fille de mettre de côté son rêve pour se faire soigner, quitte à essuyer quelques reproches injustes avec tact. Mais le cas assez facilement touchant de Tomorin réveille aussi bien d'autres choses en notre héros, puisque c'est cette même maladie qui a autrefois emporté sa mère. Alors, s'il veut sauver la jeune pianiste, doit-il coopérer avec son père ? Voilà qui précipite un peu le choix de Maco, tandis que, pour encourager Tomorin, il se remémore les souvenirs de sa mère, la parenthèse heureuse qu'elle lui a apporté dans sa vie alors même qu'elle était déjà gravement malade et hospitalisée, et les raisons qui l'ont motivé à embrasser, lui aussi, la voie de pédiatre.


"Être pédiatre fait ressortir le meilleur de nous, car on est au contact de vrais petits anges !"


Les deux autres cas, bien que traités à plus court terme puisqu'ils sont vite réglés dès ce tome, ne sont pas en reste en terme d'intérêt.

Dans l'un, un patient de 4 ans initialement hospitalisé pour l'appendicite a disparu de sa chambre, mais pour quelle raison ? La réponse se trouve en une chose: la présence, le soutien maternel dont il a forcément besoin, à son âge, pour franchir une telle épreuve.

Et dans l'autre, on suit d'abord la mise à mal d'un couple jusque-là soudé et qui était désireux de bâtir une famille heureuse, mais dont le quotidien s'est détérioré depuis la naissance de leur petit garçon désormais âgé de deux ans, la faute à leurs conceptions différentes de son éducation. Et c'est quand le petit tombe malade qu'ils risquent bien d'enfin se retrouver. A travers ce problème, Toshiya Higashimoto arrive à aborder différentes choses intéressantes voire essentielle, comme l'importance de surveiller l'alimentation et l'ensoleillement de son enfant pour éviter de graves carences en vitamines, ou une brève mise en avant de la dureté du travail d'infirmière.

Et ces différents cas, loin d'être déconnectés, ont également tous pour qualité de remettre en lumière une relation père-fils si délicate entre Maco et son géniteur. Les relations parents-enfants sont au centre de ces problèmes pédiatriques, et pourraient bien commencer à permettre à notre héros et à son père de, peut-être, reconstruire leur relation.


Enfin, il faut ajouter à tout ceci la personnalité souvent si lumineuse que dégage Maco. Il se montre toujours attentif, attentionné et encourageant envers les autres, et c'est bien pour ça qu'il sait les observer si précisément afin de détecter et comprendre le mal qui les ronge. Il ne se contente pas d'agir en médecin: il tâche toujours de comprendre ce que ses jeunes patients et leurs proches peuvent ressentir, quels peuvent être leurs états d'âme, ce qui le rend naturellement humaniste.


Au bout du compte, Toshiya Higashimoto et ses quelques assistants (parmi lesquels on s'amusera de retrouver le nom de Comic Jackson, l'auteur du manga Ping Kong paru lui aussi chez Mangetsu il y a peu) livrent un deuxième volume qui, malgré quelques nouvelles facilités, hisse vraiment la série sur une voie prometteuse, entre un abord assez convaincant du sujet et un côté très humain chez les personnages.



Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction