Fils de la Terre (les) Vol.1 : Critiques

Tsuchinoko

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 08 Janvier 2008

Après Tajikarao qui mettait en avant la perte des valeurs traditionelles et le devenir d'une population rurale vieillissante, Jimpachi Mori s'intéresse avec Les fils de la Terre à dépeindre le quotidien difficile des agriculteurs japonais. Le constat est grave: l'agriculture japonaise ne peut plus subvenir aux besoins alimentaires de son pays. C'est pourquoi 80% des denrées de base sont importées par des états voisins.
De plus, les jeunes diplômés nippons en écoles agricoles ne sont plus intéressés par le métier d'agriculteur... ainsi "les fils de la terre" sont bien souvent des personnes agées supportant difficilement les conditions de vie induites par ce métier.
C'est dans ce climat délicat qu'entre en scène Shuntaro Natsumé. Ce fonctionnaire a pour charge de rénover l'agriculture japonaise, en cherchant des solutions aux problèmes cités plus haut. Pour ce faire il est envoyé par son ministère dans la campagne afin de devenir professeur dans un lycée agricole.
Jeune et idéaliste, notre fonctionnaire est un personnage des plus attachants. Sa naïveté et sa bonomie donnent beaucoup de fraîcheur à un récit très sérieux.
Comme personnage central nous retrouvons également l'agriculteur Kohei. Ce jeune homme plein de bonne volonté porte un douloureux passé. Il essaie de maintenir les activités agricoles de son village, en aidant du mieux qu'il le peut les exploitants plutôt agés.
Sceptique de prime abord devant les arguments de Natsumé, il appréciera peu à peu la persévérance de ce dernier.
L'auteur joue subtilement entre les oppositions, tant physiques que psychologiques, de nos deux héros pour insérer des scènes dynamiques dans un récit qui se veut parfois contemplatif: En effet le lecteur s'abandonnera, le temps de quelques pages, à admirer le travail graphique de Hideaki Hataji, d'une extrême qualité pour ce genre de récit qui mise avant tout sur le fond plutôt que sur la forme.
Certains moments sont donc très poétiques, on assiste un peu à une sorte de retour aux sources tellurique. Les richesses de la terre, malgré cet urbanisation croissante qui touche le Japon, sont encore là. Encore faut-il prendre le temps de les (re)découvrir.
Il faut également noter que l'édition d'Akata est d'une très grande qualité, et qu'un lexique permettant une meilleure compréhension de termes parfois difficiles à saisir conclue le premier volume.
En définitive, je conseille très fortement ce titre aux amateurs de seinen de type social. Une oeuvre forte, à posséder absolument.

shinob


Critique 1 : L'avis du chroniqueur

19 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs