Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 24 Février 2023
L'exorciste de classe S Michael, renommé Akira Kurosawa pour l'occasion, a quitté l'Allemagne en direction du Japon afin d'y résoudre le mystère du "Pilier des Ténèbres", une colonne mystérieusement apparue et qui semble avoir un lien étroit avec la multiplication d'apparitions d'esprits maléfiques dans le pays. Sur place, malgré quelques premières rixes avec de démoniaques adversaires, il fait rapidement la connaissance du patron, de son assistant Kiba, et surtout de celle qui sera sa partenaire: la sublime Chikage. Et tandis qu'il découvre un peu les capacités de la jeune femme avec son équipement spirituel, un bien étrange événement arrive: la maison où Akira est censé loger est mystérieusement anéantie, obligeant notre héros à installer ses bagages chez sa collègue...
Après un premier volume trop lisse/creux mais qui avait au moins le mérite d'être mouvementé, ce deuxième tome nous offre tout d'abord quelques instants un petit peu plus calmes, qui sont l'occasion pour l'auteur d'enfin apporter un petit peu plus d'éléments de fond, à commencer par les tout petits focus sur les principaux personnages, entre le patron qui reste très mystérieux mais qui est assurément un exorciste de grand talent, Chikage qui montre un peu plus sa personnalité parfois un peu décalée et souvent taciturne, et bien sûr Akira qui, en plus d'être là en mission, compte bien enquêter sur la soudaine disparition de celle qu'il nomme son "maître", soudainement volatilisée six années auparavant, et dont la disparition pourrait avoir un lien avec le fameux pilier. Ces personnages étant toutefois d'un naturel solitaire et peu loquace, les développements sur eux restent pour l'instant minimes, mais cette fois-ci ils ont au moins le mérite d'intriguer un peu plus pour la suite, d'autant plus que s'ajoute à ça une autre donnée: Akira pourra-t-il faire totalement confiance à ses camarades, y compris le patron, Chikage et Kiba ? Au vu de ce qui s'est passé depuis son arrivée au Japon (l'attaque de son avion, la destruction de son logement), il est effectivement possible qu'un traître existe au sein de l'association des exorcistes...
Une fois ces éléments brièvement posés, c'est toutefois l'action qui reprend ses droits pendant toute la suite du tome, dès lors qu'Akira et Chikage entreprennent de passer les barrières de protection menant au pilier afin d'enquêter dessus. Forcément, les ennemis maléfiques ne tardent pas à affluer, dont deux qui seront largement plus coriaces que les autres. Cela nous donne un bon flot d'action qui, dans l'ensemble, est plutôt bien orchestré. Entre slime, minotaure ou tengu, Takashi Yomoyama n'offre absolument rien d'original côté bestiaire démoniaque ici, mais ses designs restent soignés, en particulier celui du tengu dont le visage est dense. Le conflit permet aussi de pousser les deux solitaires que sont Akira et Chikage à devoir bel et bien bosser ensemble, même s'ils s'occupent chacun d'un ennemi différent ici. Côté Akira, c'est l'occasion d'être un peu hypé par ce qu'il montre de lui en toute fin de tome, tant certaines de ses capacités dépassent celles d'un simple humain, comme on pouvait s'en douter au vu des toutes premières pages du tome 1. Et côté Chikage... eh bien, même si l'on pourra profiter de l'agilité et des capacités de la jeune femme, Takashi Yomoyama, en digne auteur venu du milieu du hentai, se plaît aussi à souvent exposer ses charmes sous différentes coutures, quitte à forcer ses scènes de nudité. Ca plaira ou non selon le type de public, mais ne nous mentons pas, la jeune femme ne manque assurément pas de charme et saura flatter plus d'un oeil.
A tout cela, il ne faut pas oublier d'ajouter la nouvelle déferlante de petites références cinématographiques, qui sont pour la plupart un peu mieux placées que dans le premier volume, même si l'auteur se contente bien souvent de grands classiques. Il n'en faut pas plus pour qu'Ender Geister convainque un peu plus avec ce deuxième tome: la recette est on ne peut plus classique, ça manque encore de substance et de personnalité, mais certains éléments de fond parviennent à intriguer, et visuellement ça fait assez bien le job. l'idée de Glénat de publier simultanément les tomes 1 et 2 est donc plutôt payante, même si le mangaka devra affirmer les qualités de son oeuvre assez vite dans les volumes suivants.