Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 07 Octobre 2024
Après une fin d'affrontement étonnamment très, très expéditive, où Julius semble tenir sa vengeance personnelle mais où tout va beaucoup trop vite pour un combat censé être assez important, l'heure est venue pour Akira et Chikage d'aller à la rencontre de celle que l'on appelle "Q", que notre héros connaît déjà, et qui est considérée comme la crème des ingénieurs de l'association des exorcistes. Armurière de grand talent, elle fait miroiter au binôme un arsenal assez impressionnant,mais elle a aussi d'autres cordes à son arc, à commencer par un petit paquet d'informations qui pourront se révéler très utiles, ainsi qu'une nouvelle mission à leur confier.
Vouée à conduire nos héros aux Philippines cette fois-ci, ladite nouvelle mission est tout juste installée dans ce dixième tome, dans la mesure où Akira et Chikage arrivent tout juste aux Philippines dans les dernières pages. Ce qui intéressera alors plus ici, c'est alors ce que "Q" a à transmettre au duo, que ce soit sur le Pilier des Ténèbres, sur une organisation ennemie, sur une exorciste qui a disparu pile quand le pilier est apparu, sur la nouvelle lutte qui va s'engager contre les démons, ou encore sur l'enquête de Chikage pour remonter jusqu'à la vérité sur le massacre de ses parents ayant eu lieu huit ans auparavant. Il reste désormais à voir ce que tout ceci va donner, puisque certaines pistes ne sont qu'évoquées. Cependant, les points d'intérêt sont là, ne serait-ce que sur la possibilité que quelqu'un au sein de l'organisation tire les ficelles en coulisses, et sur l'avenir un certain de notre binôme principal selon ce que Chikage découvrir sur le meurtre de ses parents.
Cela nous donne un tome parfois assez bavard, mine de rien.Mais pour contrebalancer, Takashi Yomoyama n'oublie pas de garder une bonne part d'action sous le coude, cette fois-ci principalement en nous invitant à suivre ce que Red Eye et Godot traversent de leur côté,en Amazonie, en allant à la rencontre des Vespas. Mais même si le côté divertissement spectaculaire reste un minimum assuré, cette phase est-elle vraiment palpitante ? Eh bien, pas si sûr: on peine à s'intéresser aux enjeux autour de ce que Red Eye est en train de faire puisque l'auteur balance ça vraiment sans transition et sans préparatifs dans son histoire, et en prime la façon dont celui-ci brise régulièrement le quatrième mur pour s'adresser au lectorat ne colle pas trop et peu faire un peu sortir de la lecture.
A part ça, le mangaka n'oublie pas les deux autres caractéristiques de son oeuvre, avec d'un côté les quelques références cinématographiques balancées vite faits (et passant aussi par l'aspect visuel de certains personnages), et de l'autre côté la part de fan-service où n'importe quel prétexte est bon pour ces messieurs et surtout ces dames partiellement à poil (y compris dans les illustrations bonus en fin de tome). Ce qui, comme toujours, plaira ou non, même si c'est de plus en plus forcé.
On a donc droit ici à un tome un peu faiblard, la faute à des enjeux pas toujours assez appuyés et à une construction maladroite (surtout dans la façon dont le focus sur Red Eye est balancé, faisant que dans l'immédiat on s'en fiche pas mal). Pourtant, en toile de fond, plusieurs idées sont là et ne demandent qu'à être approfondies, ce qui suffit à nous maintenir accrochés un tant soit peu à la lecture.