End Star Communication Vol.1 - Actualité manga

End Star Communication Vol.1 : Critiques

Hate no Shoutsûshin

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 12 Juillet 2023

C'est une nouveauté qui avait été annoncé par Noeve Grafx dès le mois de mars 2022 qui débarque enfin en France en c emois de juillet 2023: End Star Communication. Prépubliée au Japon entre 2018 et début 2021 dans le magazine PASH! de l'éditeur Shufu To Seikatsusha sous le nom Hate no Shôtsûshin (dont le titre anglais de la version française est une traduction proche), cette oeuvre en 5 volumes fut la première série longue de Menota, mangaka qui a débuté sa carrière professionnelle en 2017 avec le one-shot Okusama wa Dodo tori (inédit en France). Ce manga puise son origine dans un fanzine mensuel gratuit diffusé grâce à un service d'impression en ligne et qui dura environ un an et demi, avant que l'auteur n'ait l'opportunité de reprendre son oeuvre pour une version professionnelle en y ajoutant nombre de personnages.

End Star Communication, c'est l'histoire de Marko, un étudiant russe de 22 ans sans histoire, ou presque: dix années auparavant, alors qu'il était inconscient après avoir été frappé par la foudre, il a fait un étrange rêve où une espèce d'alien lui promettait qu'il allait revenir le chercher une décennie plus tard pour lui confier un travail important. Aujourd'hui, le jeune homme n'a gardé de cette foudre qu'une petite cicatrice à l'oeil, et coule des jours bourrés de promesse: il vit tranquillement sa passion pour les astres, il vient juste de sortir diplômé de l'université, il a une petite amie dont il est totalement dingue, il s'apprête à faire le tour du monde avec elle jusqu'à trouver l'endroit où ils voudront s'installer... Mais c'est pile à cette période charnière de son existence que l'étrange rêve fait dix ans plus tôt se concrétise: le voici soudainement transporté à l'autre bout de l'univers, et plus précisément sur la planète Mosry, une succursale du Bureau du Fin Fond de l'Univers, chargé de créer et détruire des corps célestes à la place du Créateur qui en avait marre. Pour Marko, une fois la stupeur initiale passée, il n'y a pas d'autre choix que d'accomplir ce travail voué à durer... dix ans. Dix longues années pendant lesquelles il ne peut pas retourner sur Terre. Pourtant, le jeune homme est bien décidé à rentrer au plus vite, afin de retrouver sa dulcinée !

Cette série nous immisce donc dans une tranche de vie SF loin, très loin d'être banale, au vu de la nouvelle vie qui attend Marko pendant (normalement) la dizaine d'années à venir. Forcément, la situation a de quoi le désespérer, lui qui vivait la parfaite idylle avec l'élue de son coeur et qui se retrouve soudainement projeté de force à l'autre bout de l'univers, pour un travail qu'il n'a jamais demandé et auquel il ne peut pas se soustraire. Si bien qu'il tentera même, dès ce premier tome, de s'échapper et de rejoindre la Terre, l'issue de cette péripétie nous laissant même sur un certain suspense dans les toutes dernières pages. Mais End Star Communication, c'est également et surtout la découverte d'un tout autre cadre de vie pour le jeune homme et, par la même occasion, pour le lectorat. Malgré tout, Marko doit composer avec l'idée de se retrouver à des années-lumière de la Terre et de ses proches, doit faire connaissance avec son drôle de "chef" (appelé ainsi car son vrai nom est imprononçable pour les autres) ainsi qu'avec ses nouveaux collègues comme Nanagi ou Fizzy (qui viennent aussi de différentes planètes aux confins de l'univers et qui, de leur côté, se sont bien acclimatés à leur tâche)... et devra, forcément, ouvrir bien grand ses chakras pour accepter la situation et pour, peut-être s'ouvrir à de nouveaux horizons. Car là où il s'apprêtait à découvrir la Terre avec sa petite amie, le voici carrément parti à la découverte de l'autre bout de l'univers voire de différentes planètes et espèces vivantes, ce qui est quand même une chance unique pour un être humain ! Marko pourra ainsi découvrir diverses petites fantaisies (on peut marcher sur l'eau sur Mosry, il existe divers gadgets astucieux, il y a même un traducteur permettant systématiquement de comprendre le langage des autres... ce qui est, mine de rien, bien pensé), s'initier à la création de planètes (si si), accomplir d'autres tâches comme réparer un vaisseau spatial abîmé par un débris... Et même si certains événements lui rappellent malgré tout des traumatismes personnels issus de son passé, tout ceci est surtout l'occasion de rencontre bien des espèces extraterrestres variées, d'apprendre leurs histoires parfois étonnantes, de découvrir des modes de vie et même des valeurs bien différents de ce qu'il connaît, en remettant parfois en cause son propre système de valeur (notamment vis-à-vis de la famille dans le cas des habitants de la planète Ronoütogi), mais avec toujours une idée essentielle malgré tout: respecter chaque culture, même si certaines ne nous plaisent pas.

Evidemment, un tel concept est aussi l'occasion de se faire plaisir en termes de visuels, et de ce côté-là Menota ne se fait pas prier en nous régalant bien souvent: entre des planètes assez curieuses, des designs d'extraterrestres suffisamment inventifs (même si plusieurs conservent quelque chose d'assez "humain"), ou des décors intérieurs et extérieurs foisonnants avec leurs petit paquet de motifs, d'originalités et d'idées architecturales, l'ensemble séduit beaucoup, d'autant plus que le dessinateur offre un trait toujours clair, où il n'a pas besoin de surcharger ses planches pour que l'ensemble soit riche. De plus, son découpage limpide, tantôt classique tantôt un peu plus original, ainsi que certaines scènes comme celle de la téléportation, apportent une fantaisie supplémentaire.

End Star Communication tient donc toutes ses promesses au fil de ce premier volume emballant fourmillant de bonnes idées autant dans son récit que dans ses dessins. Autant dire que l'on attendra avec beaucoup de plaisir la suite de cette série de science-fiction peu commune, en espérant qu'elle confirmera toutes ces jolies promesses !

Enfin, quelques mot sur l'édition française, qui est impeccable si l'on excepte 2-3 petites coquilles d'inattention dans les textes, celles-ci ne nuisant jamais à la compréhension ni au plaisir de lecture. A l'intérieur, on a droit à une traduction soignée de Jasmine Bretcha, à un lettrage très propre du Studio Charon, à une bonne qualité d'impression, et à un papier à la fois souple, suffisamment épais et opaque. Tandis qu'à l'extérieur, on trouve une jaquette proches de l'originale nippone et dotée de plus éléments en vernis sélectif.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs