Elle ne rentre pas, celle de mon mari Vol.4 - Actualité manga
Elle ne rentre pas, celle de mon mari Vol.4 - Manga

Elle ne rentre pas, celle de mon mari Vol.4 : Critiques

Otto no Chinpo ga Hairanai

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 02 Février 2022

Désormais âgée de 27 ans, Sachiko Kuramoto est devenue une sans-emploi: le poids de son incapacité à le faire avec son mari n'a fait qu'accroître un autre sentiment négatif, à savoir son impression de ne pas pouvoir briser la glace avec ses jeunes élèves dans son travail d'institutrice où elle ne se sentait plus du tout bien, si bien qu'elle a fini par démissionner. Elle a toutefois ensuite réalisé, même si ça ne changera pas sa décision, qu'elle avait peut-être tort, au vu de la tristesse des enfants, Miyuki comprise, en apprenant son départ. Et cette impression se renforcera encore dans ce quatrième volume, via quelques pages revenant encore un peu plus sur la fameuse Miyuki, fillette devenant encore plus touchante, tant on comprend bien que son comportement agressif cache surtout ses propres problèmes entre les brimades et une mère souvent absente et négligente car enrôlée dans une secte.

Et pourtant, les tourments combinés de Sachiko restent un poids permanent. Un poids si fort qu'ils créent bientôt en elle un problème supplémentaire: à cause de son excès de stress et de sa détestation de ce qu'elle est, la voici qui se fait du mal à elle-même: ses anticorps attaquent désormais son propre système, et la voici malade...

Voici donc un poids de plus pesant sur la jeune femme... ou, plutôt, deux poids de plus, car en plus de cette maladie rendant son corps souffrant, il y a sa situation de sans-emploi qui provoque en elle des sentiments toujours plus négatifs. Elle pensait pouvoir s'occuper des tâches ménagère en attendant de trouver un nouveau travail, mais même ça, elle s'en sent incapable, à cause de ce corps lui faisant mal. Et à l'arrivée, c'est avec toujours autant de force et de précision, grâce à une narration introspective basée sur le roman autobiographique de Kodama, que la mangaka Yukiko Gotô dépeint avec nuances tout le ressenti de Sachiko. Vis-à-vis d'elle-même, tout d'abord, avec une mise en lumière terrible de son sentiment d'être bonne à rien, d'échouer dans tout autant professionnellement que dans son couple, d'être totalement inutile.

Mais c'est aussi à travers son rapport aux autres qu'il est intéressant de décortiquer la jeune femme, en premier lieu dans le lien qu'elle continue ici d'avoir avec la petite fille déjà évoquée plus haut, Miyuki, dès lors que cette dernière lui demande de l'aide. Et tout en regrettant d'être passée à côté de quelque chose avec cette enfant, Sachiko a l'occasion de voir en elle une fillette qui, malgré les épreuves qu'elle-même traverse, essaie de regarder devant elle avec droiture et courage... Miyuki pourrait-elle être un exemple pour Sachiko ? Il y a, ensuite, son lien avec Shin, évidemment: Sachiko a beau vouloir encore et toujours essayer de faire rentrer sa queue, et même vouloir essayer d'avoir un enfant avec son époux pour relancer de plus belle leur couple, rien n'y fait, si bien qu'elle ne peut, selon elle, toujours pas en vouloir à Shin d'aller voir des prostituées et même, désormais, des call girls. Et pourtant, Shin continue ici de montrer une réelle bienveillance envers son épouse, bienveillance qu'il montrait déjà avant qu'ils soient mariés, que ce soit en vantant son côté gentil et pur, ou en la défendant. Enfin, il y a le cas de la mère de notre héroïne, cette mère si souvent sévère en rabaissant elle-même sa propre enfant (être qualifiée de "produit défectueux" par sa propre maman, quoi de plus terrible ?), dont le petite monde semble un peu trop tourner autour d'elle-même, et qui semble bien moins penser à la santé de sa fille qu'à l'image qu'elle peut renvoyer aux autres.

Le prochain tome sera le dernier, et jusqu'à présent cette adaptation manga du roman de Kodama se montre particulièrement forte, profonde, contrastée, simplement excellente.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.75 20
Note de la rédaction