Elle ne rentre pas, celle de mon mari Vol.2 - Actualité manga
Elle ne rentre pas, celle de mon mari Vol.2 - Manga

Elle ne rentre pas, celle de mon mari Vol.2 : Critiques

Otto no Chinpo ga Hairanai

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 24 Août 2020

Le temps continue de passer pour Sachiko et Shin, sans que leur problème pendant les relations sexuelles ne se résolve, quand bien même Sachiko fait encore tout son possible pour parvenir à faire rentrer la "queue" de son copain, notamment dans un début de volume faisant à nouveau la part belle à une scène de passage à l'acte teintée d'amertume mais aussi de "violence" via le sang qui s'écoule. Leur vie de couple se poursuit alors sur la base de rapports paisibles sans effusion de sang, et à leur rythme, au travers d'autres pratiques où la jeune femme fait tout pour satisfaire celui qu'elle aime, quitte à feindre d'avoir une vie sexuelle normale. Ainsi le temps passe-t-il. En 2002, Sachicko Torii termine ses études et devient Sachiko Kurimoto en épousant Shin, puis se lance dans le métier d'enseignante en école primaire jusqu'à changer d'école en 2006 pour un établissement à la tout autre ambiance.

Tout au long de ces années, le problème sexuel perdure, Sachiko tâche de s'en accommoder, tout comme Shin... du moins, jusqu'à ce que la jeune femme fasse une découverte faisant naître en elle un sentiment d'injustice. mais, se dit-elle, peut-elle vraiment en vouloir à Shin ? Au-delà du sentiment d'injustice, c'est le sentiment de culpabilité de Sachiko qui est vraiment terrible. Elle ne peut s'empêcher de penser que c'est de sa faute, et ça lui pèse d'autant plus qu'elle ne peut parler à personne d'un problème aussi tabou. Mais heureusement, il y a des mangas comme celui-ci, qui osent briser le silence, sans oublier le roman de Kodama qui en est à l'origine.

Et briser le silence, ce manga ne le fait pas uniquement concernant ce problème sexuel, l'oeuvre abordant de plus en plus de choses au fil de ses pages. Dans leurs premières années de travail, nos deux personnages principaux ont fort à faire. Bien qu'elle travaille dans une école où elle s'épanouit (il y a une bonne ambiance, et notre héroïne s'étonne elle-même de parvenir à communiquer si facilement avec les élèves, elle qui était si timide et en maque de confiance depuis toute petite), Sachiko doit quand même subir certaines réflexions pas méchantes mais aux attentes banalisées: blagues un brin sexistes de collègues masculins disant qu'il ne faudrait pas qu'elle parte en congé maternité, discussions de collègues féminines lui demandant pour quand est prévu le bébé comme si c'était une obligation... sans compter que toutes ces personnes ne connaissent évidemment pas la difficile situation sexuelle de la jeune femme. Des paroles anodines peuvent décidément faire très mal... Et pourtant, pendant un temps, Sachiko apparaît assez forte, puisqu'elle est celle qui soutient le mieux Shin quand il se retrouve bizuté/brimé par ses collègues, en tâchant comme souvent de le satisfaire au mieux. Mais c'est encore ailleurs que l'ouvre décortique le plus fortement la société, dès lors qu'en 2006 Sachiko décide de changer d'école pour se retrouver en un lieu bien moins beau. Nouveau directeur autoritaire et absolument détestable, ambiance entre collègues qui en pâtit fortement tant tout le monde s'écrase, classe de 5e années difficile à gérer pour notre héroïne... avec, à la clé, un portrait assez fort de la principale fauteuse de troubles, la petite Miyuki Fukuda, se défiant complètement des adultes à cause d'une situation familiale désastreuse. Le récit aborde alors, en filigranes, nombre de choses: problème des sectes, abandon parental, renoncement professoral, mais aussi introspection assez profonde en notre héroïne qui a le sentiment de ne pas prendre les bonnes décisions pour réellement "sauver" son élève. Elle risque alors de recevoir une sacrée leçon de la part de Shin sur sa vision du rôle d'enseignant: être original et laisser parler sa personnalité quitte à prendre des risques, et surtout penser aux élèves avant de penser à l'école elle-même et à ses retombées.

Kodama et Yukiko Gotô nous offrent alors un deuxième volume encore plus riche que le premier. Continuant d'aborder avec justesse le problème sexuel de nos deux héros mais étant loin de se limiter à ça, ce récit autobiographique offre avant tout un portrait de vie et de société riche et souvent propice à la réflexion. Un témoignage fort, nous laissant ici sur des dernières pages assez éprouvantes, et qui augure du meilleur pour la suite.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs