Egregor Vol.8 : Critiques La Fosse de la Damnation

Les fronts se multiplient, et l'affrontement entre les Egides et les Faux de l'Adoration redouble d'intensité. Tandis que, sur le fleuve, l'ennemi montre de terrifiantes facultés qui mettent à mal les guerriers encore en vie, Pilin et Hatal se retrouvent et, aux côtés des pirates, s'apprêtent à atteindre l'une des zones les plus dangereuses possibles. De son côté, Foa et Gaeron se dirigent vers la Fosse de la Damnation en vue de libérer Kalina, tandis que Fara et Wilda s'opposent elles aussi à une Faux...

Toujours passionnant mais demandant un certain investissement de la part de son lectorat de par les parcourt croisés des nombreux personnages et la richesse des événements, Egregor semble doucement approcher d'une étape décisive suite à ce gigantesque assaut de l'Adoration lancé dans le troisième volume. L'aventure est aussi intense que dense, tant les enjeux montent d'un cran à chaque fois, et ce n'est pas ce huitième opus qui viendra démanteler les codes de la série de Jay Skwar et Kim Jae Hwan.

Alors, de nouveau, le récit jongle entre les points de vue, aussi bien l'affrontement contre le Comte Fauchard que celui face aux Faux sur le fleuve. Ces deux optiques occupent surtout les premières pages du volume, un bon moyen de nous remettre dans le bain tant ce sont les segments les plus riches en terme d'intensité nerveuse, avant de retrouver les quatre héros de l'histoire qui ont leurs propres quêtes à honorer. L'équilibre est donc habilement maintenu, de nouveau, ce qui n'est pas une mince affaire tant chaque arc de personnage présente quelque chose d'unique, notamment celui de Pilin et Hatal dont l'épopée se mêle à celle de pirates non sans lien avec les Faux.

Et outre cette balance bien entretenue, c'est tout bonnement l'univers et l'intrigue qui proposent leurs avancées, ce par quelques combats qui sont aussi synonymes de petites révélations. C'est surtout le cas par ces Faux hybrides, et l'étroit lien qui peut exister entre les antagonistes et les Egides. Petit à petit, le monde d'Egregor prend du sens, ce qui permettra très certainement un regard neuf lors d'une future relecture des premiers opus. Mais pour saisir toutes ces facettes de l'œuvre, mieux vaut être aux aguets et ne pas s'attaquer à la lecture de manière superficielle. En quelque sorte, Egregor est un titre qui se mérite, mais dont la bonne appréhension aboutit à une lecture très satisfaisante et bien construite.

Puis, c'est bien les différents points d'orgue indiqués par le scénario qui nous tiennent en haleine. L'aventure de Foa, par exemple, approche de son aboutissement, tandis que toutes les autres péripéties semblent indiquer que des moments déterminants auront prochainement lieu. Le tome vient totalement assumer cette intention sur ces dernières pages qui aboutissent à un cliffhanger percutant, posant énormément de questions et laissant croire, de nouveau, que tout ce qui était teasé sur Foa n'avait rien d'un hasard.

De nouveau, les arguments d'Eregor sont donc là, Jay Skwar continuant de livrer un scénario calibré et montant en force, au même titre que le dessin de Kim Jae Hwan qui propose de belles séquences d'action, avec la patte dense qu'on lui connaît. Et avec une telle fin de volume, notre curiosité à l'idée de découvrir la suite est plus que jamais présente.