Egregor Vol.6 - Actualité manga
Egregor Vol.6 - Manga

Egregor Vol.6 : Critiques La Forêt arachnéenne

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 31 Mars 2021

Chronique 2 :

La situation semble toujours aussi critique au coeur du Comté de Waldgarth, et cela sur bien des plans. Durendal et Zulfiqar poursuivent leur périlleux combat contre Fauchard de Guisarme, le Comte d'Hurstland qui s'est révélé être une Faux Dormante. Mais au sein du manoir du Comte, la bataille reste complexe, les deux hommes devant notamment se méfier des capacités d'empoisonnement de leur ennemi, qu'il peut utiliser de bien des manières sournoises. Et pendant ce temps, la Garde Comtale semble au plus mal: Florett n'a pu revenir vivant avec des renforts tant espérés, les Faucheurs entament l'escalade des remparts pour essayer de faire tomber la dernière ville qui leur résiste... Fort heureusement, trois Egides sont enfin de retour à Waldgarth: Curtana, Hauteclere et Murgleys sont bien décidés à en découdre ! Mais leur intervention sera-t-elle suffisant ? En effet, tout semble laisser penser que l'invasion des Faucheurs sert également de couverture à une autre attaque bien plus critique encor,e qui se prépare du côté du fleuve, là où les habitants doivent évacuer et où se trouvent aussi Noa et les siens...

En plus des différents affrontements ayant lieu au sein du Comté de Waldgarth, ce volume s'intéresse alors également un peu plus au parcours de Noa et de ses trois partenaires d'aventure, là où le 5e tome les mettait plutôt de côté. Notre héros, Fara, Wilda et Gaeron étaient restés, en toute fin du volume précédent, face à une menace critique, à savoir une embuscade d'une Faux leur barrant la route ! De ce point de départ forcément riche en tension, Jay Skwar et Kim Jae-hwan vont ensuite poursuivre à leur rythme la fuite du quatuor vers l'endroit où serait retenue Kalina. Et si cette progression pourrait apparaître lente, elle permet surtout aux auteurs de poursuivre les choses dans leur optique habituelle où, loin de s'intéresser uniquement à tel groupe de personnage via de longs focus, ils s'appliquent toujours autant à décortiquer les petites progression de chacun des nombreux visages de l'oeuvre.

Ainsi aura-t-on aussi l'occasion de suivre ici d'autres visages qui, de leur côté, continuent aussi leur propre aventure, parfois déconnectée des grands enjeux pour le moment, mais où l'on devine bien que tout se croisera ou se rejoindra à un moment ou à un autre. Du côté de l'Ecole de l'Acuité, on retrouve enfin Pilin qui, avec ses camarades, se retrouve dans un entraînement qui semble arriver bien trop tôt au sein de leur formation... pour quelle raison ? Qu'est-ce que cela cache ? De son côté, Hatal, particulièrement en vue dans le tome 5, doit désormais accompagner le mystérieux et ambigu Skeggox, jusqu'à son navire où les membres d'équipage ne risquent pas de bien l'accueillir au vu de son statut d'îlien... Et forcément, une question se pose de plus en plus: quels projets Skeggox a-t-il exactement pour Hatal ? En quoi le jeune garçon va-t-il lui servir en vue de l'énigmatique "retour en force" des pirates de la Flotte de Draughoth ?

De façon toujours plus prégnante, Egregor est alors bel et bien une oeuvre qui, à la manière d'un Game of Thrones pour citer une oeuvre de dark fantasy bien connue, se construit vraiment par petites touches, via une miltiplicité de petits focus sur le parcours parallèle de nombreux personnages qui, qu'ils soient secondaires ou de premiers plans, évoluent tous en même temps dans le même univers, univers qui continue de s'enrichir ici et, bien sûr, d'apporter son petit lot d'informations voire de révélations. Sur ce dernier point, on pense aux nouvelles petites données sur les plans exacts des ennemis, à la place que ceux-ci semblent accorder à Kalina et Foa, à certains éléments familiaux autour de ces deux-là... Et en prime, les auteurs parviennent efficacement à évoquer, même très brièvement, quelques petites choses supplémentaires sur certains personnages, à l'image du lien entre Hauteclere et Murgleys. Des petites choses plus personnelles qui rendent ces visages encore plus crédibles.

Il faut donc être toujours attentif à la lecture d'Egregor, de par cette construction a priori bien pensée en puzzle, en toile d'araignée... et puisque l'on parle de toile d'araignée, nul doute que les arachnophobes seront "ravis" par le dernier chapitre, offrant une bonne part d'action face à un bestiaire aussi réussi visuellement que flippant, jusqu'à nous laisser sur une fin de tome vraiment tendue ! De quoi donner envie de plus belle de lire la suite d'une série qui, assurément, ne manque pas de qualités.


Chronique 1 :

En l'absence des Égides, le comté de Waldgarth tient difficilement face aux armées des Faucheurs, et ce malgré plusieurs tentatives désespérées qui ont coûté bien des vies. Et tandis que Zulfiqar et Durendal tentent de mettre en déroute Fauchard, le Comte d'Hurstland qui était aussi une Faux dormante, l'évacuation des civils est sur le point de virer au carnage avec l'apparition d'autres Faucheurs. Foa et les siens sont alors en danger, mais c'est sans compter les Égides qui parviennent à rejoindre le champ de bataille...

Egregor est une série qui demande pleinement notre attention. Fouillie à première vue, elle évolue en réalité à la même manière qu'un Game of Thrones : L'arc en cours est découpé en plusieurs chemins de personnages, et nombre de figures peuvent nous paraître abstraite tant elles se greffent à un casting déjà dense. Mais c'est une démarche qui joue aussi dans la crédibilité de la série : Tous ne sont pas que des combattants héroïques ou des individus marqués par un background minutieusement planté, et c'est à nous d'être attentif pour apprendre ce que le scénario a à nous dire autour d'eux. Une véritable intrigue en toile d'araignée qui implique peut-être une relecture des derniers événements afin de se rafraichir la mémoire, mais qui se déroule sur une certaine cohérence.

Ainsi, ce sixième volume continue de jongler entre les péripéties et les points de vue. Du voyage de Foa et les siens au parcours de Hatal et Skeggox en passant furtivement par le destin de Pilin et d'autres personnages profitant de leurs propres combats et nourris par différents dilemmes, cette suite d'Egregor nous en fait voir de toute les couleurs. Comprendre la structure de l’œuvre aide alors à l'appréhender, et on saisit assez rapidement que les zones d'incompréhensions s'éclairciront lorsque toutes les pièces du puzzle seront en place.

Un puzzle d'intrigues mais aussi d'aventures, chose qu'on comprend lorsque des destinations communes sont évoquées au sein de ce tome. Ainsi, chaque chapitre apporte sa pierre à l'édifice d'un trajet de personnage ou de groupes de personnages. Si l'intrigue globale de la série donne l'impression de progresser très lentement, le périple des figures de l’œuvre, au cas par cas, se révèle un poil plus clair au fil du tome. Entre différents affrontements et plusieurs micro révélations, il y a clairement une forme de générosité dans ce volume, au point de parfois s'intéresser à un personnage le temps de quelques pages seulement. Alors, dès qu'on accepte cette construction narrative et qu'on s'intéresse à chaque morceau de scénario proposé, le tout demeure toujours aussi rythmé et intrigant qu'à l'accoutumée.

Et à côté de ça, ce sont toutes les inspirations de Jay Skwar mises en images par Kim Jae Hwan qui restent très savoureuses. Continuant de flirter avec de grandes œuvres d'heroic-fantasy, Egregor continue de montrer une belle densité d'univers, tant mythologique que politique et fantastique. Des véritables enjeux derrière les Moissons aux conflits opposant iliens aux pirates en passant par l'entrée en scène de nouveaux morceaux d'un bestiaire frissonnant, l'univers se révèle toujours plus vivant et séduisant.

Dans un nouveau tome intense et qui ne laisse jamais le temps de souffler, Egregor continue d'étonner et de séduire par son parti-pris narratif et ses multiples histoires qui donnent sans cesse l'envie d'en savoir plus. Là est le piège de la lecture volume par volume : Sur une intrigue si dense, on aimerait forcément en avoir plus sous la main en une seule fois. Pour patienter, relire les opus disponibles en parallèle au Journal de Foa sera un plus pour bien restituer l'univers et les clés de scénario.
   

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

15.25 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs