Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 03 Mai 2010
Au sein de Nostragia, un bien curieux territoire entouré de hauteurs, coupé du reste du monde et dont personne n'a le droit de sortir, la jeune Milo passe son temps à inventer tout ce dont les siens ont besoin. Mais face à la menace que constituent deux royaumes hostiles convoitant les territoires alentours, la petite tribu va devoir trouver le moyen de préserver son existence pacifique. Dans ce but, il n'en faut pas plus à Milo pour se lancer dans son rêve: partir à la découverte du monde, et en profiter pour essayer de retrouver Albert, son fiancé l'ayant laissée en ayant lui-même quitté Nostragia auparavant...
Rares sont les manga abordant le genre steampunk. Avec Edison Fantasy Science, le mangaka Tetsuroh Kasahara prend le parti de l'aborder de plein fouet. Ainsi, menées par une héroïne intrépide, inventive et plutôt attachante dans son genre, les inventions en tout genres défilent, et l'on prend un malin plaisir à penser à certains classiques abordant à plus ou moins grande échelle le genre, comme les romans de Jules Verne, le Steamboy d'Otomo ou la Nausicaa de Hayao Miyazaki (certains éléments de l'intrigue font même très fortement penser à cette dernière).
L'auteur est passionné par les grandes inventions, les grandes découvertes et les trouvailles de l'industrialisation du dix-neuvième siècle, et cela se ressent fortement, ne serait-ce qu'à travers les noms de certains personnages, comme Edison ou Galilei. Mais ce point frappe surtout à travers le soin qu'apporte Kasahara aux engins qu'il met en scène: sur ce point, le coup de crayon épais est souvent précis et riche de personnalité. Par contre, on accrochera ou pas au design des personnages, pour lesquels l'auteur laisse libre court à son imagination, comme le prouvent le physique élancé de Milo, le long nez en pointe de Hookin ou encore le menton proéminent de Galilei. Reste que cet aspect colle bien avec le reste, et que l'ensemble ne manque pas d'expressivité et de charisme.
Malgré tout, on reste un peu plus circonspect face à la mise en scène, qui enchaîne d'excellents passages bourrés d'inventivité et de dynamisme, et d'autre frôlant l'amateurisme.
Du côté de l'histoire en elle-même, on émet encore quelques réserves face aux tenants et aboutissants encore loin d'être tous clairs. Espérons une amélioration pour la suite.
Comportant un certain nombre de défauts mais possédant une personnalité qui lui est propre et un charme indéniable, ce premier volume d'Edison Fantasy Science annonce un titre intéressant et original dans l'univers du manga. Affaire à suivre.
Du côté de l'édition, si Kami nous propose huit premières pages en couleurs et un grand format pour seulement 8,99€, cela ne nous fait pas oublier pour autant la médiocrité de la traduction, bourrée en plus de fautes d'orthographe, le lettrage simpliste, la qualité d'impression très moyenne, et les onomatopées absolument catastrophiques, que ce soit au niveau de la traduction, de la police ou de l'insertion. On croirait à du travail d'amateurs.