Dystopia - Actualité manga

Dystopia : Critiques Love At Last Sight

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 19 Janvier 2009

"Et dire que tu m'avais promis ... D'être toujours à mes côtés. Menteur."


Dystopia est le premier des deux one shots de Judith Park sortis par Pika. Cette mangaka allemande, coréenne d’origine, tente de nous entraîner dans sa perception du shojo et des sentiments. Dystopia raconte en effet le drame d’un trio de personnages, en passant du bonheur complet à la détresse lorsque l’un des protagonistes quitte le groupe. Dionne et son frère, Lyon, sont très attachés et ils se soutiennent l’un l’autre dans les coups durs. La seule personne autorisée à partager leur intimité est Shikku, la meilleure amie de Dionne. A travers les problèmes familiaux de Lyon et de sa sœur, les trois amis partagent quelque chose que rien ne semblait pouvoir leur enlever …

Le principal problème de Judith Park, cela se confirmera par la suite avec Ysquare, est l’élaboration d’un scénario. Dystopia est un échec important de ce point de vue, même si cela aurait pu aboutir à quelque chose si la mangaka avait été plus expérimentée. La naïveté et le manque de réalisme dont elle fait preuve dans son œuvre sont dignes des jeunes adolescentes à qui ce manga est sans contexte destiné. Le tout commence sur la promesse d’une histoire triste, et on s’attend à ce que ce prélude guide et porte le reste de l’intrigue, mais il n’en est rien. On s’aperçoit rapidement que ce qui conduit le manga disparaît rapidement, ne laissant place qu’à l’enchaînement de situations prévisibles et trop vite avortées. Si l’idée du conflit avec les parents n’est pas si mauvaise, elle se retrouve bien mal exploitée : les parents ne semblent pas beaucoup réfléchir, et ne jouer le rôle que de figurants, tout comme Shikku qui change son fusil d’épaule sans affirmer ses avis, soit disant dans le but d’aider Dionne. Et puis la relation qu’elle a avec Lyon semble bien rapide et précipitée, comme elle le dit elle-même …

Les personnages, dont l’évolution est souvent liée au scénario, se trouvent être totalement soporifiques, sans aucune consistance. L’ensemble vire vite à un shojo larmoyant et pathétique, dans lequel des sentiments peu convaincants s’enchaînent au beau milieu d’une histoire sans réflexion. L’amoureuse mélancolique, la rebelle rejetée, le fils protégé, le clone venu de nulle part … Le tout découle de l’avalanche de soit disant tristesse d’un manga qui se promettait dramatique. Les dessins ne sont pas là pour rattraper le point faible de la mangaka. Paru avant Ysquare, Dystopia souffre d’encore plus de défauts : les proportions sont parfois oubliées, les visages peu expressifs, les poses stéréotypées (le fameux clin d’œil que l’on commence à connaître …)… Même les grands yeux envahissant le visage n’arrivent pas à rehausser l’intérêt du manga. Pourtant, on décèle un réel talent chez Judith Park. En effet, certaines trames sont harmonieuses, et même si elles souffrent d’un style trop classique, les erreurs de graphisme se font moins fréquentes, et certaines expressions passent bien sur le visage des personnages pourtant peu charismatiques. De plus, les quelques pages en couleur sont agréables, et Lyon y apparaît comme intéressant, illusion qui disparaît bien vite. Il y a donc, malgré tout, quelque chose de prometteur chez cette mangaka, qui devrait pourtant ne pas chercher à envahir le monde des œuvres que l’on se plaira à qualifier de jeunesse tellement on en attend mieux ! En attendant, Dystopia fait un flop, ce manga est ennuyeux, prévisible et doté d’un graphisme peu convaincant. A éviter, donc, car présentant peu d’intérêt tant au niveau de l’histoire et des personnages qu’à celui du dessin. Ysquare a au moins le mérite d'être conforme à ce qu'on peut en attendre ! Pas de déception, donc, contrairement à Dystopia ...


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
7 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs