Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 26 Octobre 2015
Yûko, Teiichi et Kirie font face au passé du fantôme, les raisons de sa mort longtemps auparavant. Yûko recouvre ainsi sa mémoire et comprend les événements d’antan… Finalement, l’amnésie n’était-elle pas une meilleure option que la vérité ?
Le tome précédent s’est achevé sur une note frustrante puisque le flashback de Yûko n’était pas arrivé à son terme, les derniers moments de la jeune fille de son vivant sont ainsi expliqués dans une grande partie de cet avant-dernier opus. Le décès de la demoiselle, l’amertume de la sœur de Yûko et son refus de parler de cette histoire… tout s’explique. Les raisons de la mort de la jeune fille sont toutefois assez prévisibles dès les premiers moments de la lecture, ce qui laisse un constat assez quelconque de prime abord bien qu’on note cette cohérence globale qui rend l’ensemble des révélations satisfaisantes jusqu’au moment où la mort de Yûko est devenue explicite.
Puis bien la seconde partie du volume qui analyse en long et en large ces événements à travers des points de vue divers et va même plus loin en expliquant toutes les répercussions de la mort de Yûko, pourquoi elle est restée à l’état de fantôme, l’existence de son double maléfique et les raisons de son amnésie. A ce stade de la lecture, le volume surprend par sa manière de relier tous les éléments de la série entre eux, prouvant la justesse de l’écriture de Maybe sur l’intrigue générale de son œuvre. Que ce soit le caractère du fantôme ou sa manière d’être attirée par Teiichi, chaque parcelle des caractéristiques de Dusk Maiden of Amnesia a une justification, s’appuyant parfois certes sur quelques réflexions du lecteur, mais qui sautent souvent comme une évidence dès lors que le scénario combine volontairement les éléments entre eux.
A ceci s’ajoute la mise en scène particulière du récit jusqu’à sa manière de nous secouer sur les deux dernières pages du volume, véritable choc émotionnel pour quiconque se sera attaché à la pétillante Yûko. Entre développement linéaire des événements et introspection des personnages, Maybe donne à cet opus une facette presque mystique qui met en exergue nombre de sentiments de la jeune fille allant de la haine à la joie, tout en passant par la mélancolie. Il demeure alors une certaine rupture par rapport aux tomes précédents de la série puisque même lorsque ceux-ci se dotaient d’une ambiance horrifique, le ton n’avait jamais été aussi grave et solennel. Plus que jamais, il n’est pas question aux pitreries et au batifolage, aucune scène de fan-service ne sont d’ailleurs visibles dans les chapitres principaux et c’est bien par les illustrations d’entre-deux chapitres et les pages bonus que le lecteur y trouvera son compte à ce niveau-là. Il est alors clair que Maybe ne plaisante pas pour la phase finale de son intrigue et préparait très certainement les révélations et leur approche depuis un moment déjà. Son travail a porté ses fruits puisqu’aucun volume n’avait été aussi fort et bien mené à l’heure actuelle.
Il ne reste maintenant qu’un tome à la série pour se conclure, une évidence étant donné que l’histoire a atteint son climax et que le fin mot de l’histoire se profile à grands pas. On se questionne alors sur le parti pris de la future conclusion, notamment avec cette fin de tome assez brusque qui semble annoncer la mort au sens le plus sérieux du terme. La conclusion de l’histoire sera-t-elle tragique pour Teiichi et Yûko ? Ou Maybe parviendra-t-il à trouver une issue positive pour les deux personnages, notamment Yûko qui n’a finalement que peu de raison de rester à l’état de fantôme ? Après un tel moment de lecture, on attend la conclusion avec grande impatience.