Drop Frame Vol.1 - Actualité manga
Drop Frame Vol.1 - Manga

Drop Frame Vol.1 : Critiques

Drop Frame

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 20 Avril 2018

Critique 2


Nouvelle série courte des éditions Doki-Doki, Drop Frame a vu le jour chez l'éditeur japonais Ichijinsha, au sein du magazine Comic Rex. Publiée en 2015-2016, cette oeuvre en 4 tomes est signée Shinichiro Nariie, un mangaka que l'on découvre pour la première fois dans notre pays, mais qui au Japon officie depuis le milieu des années 2000 et a dessiné quelques mangas dont le nom ne nous est pas inconnu: deux mangas adaptés de Steins;Gate, et la version manga du light novel Absolute Duo qui a connu un animé diffusé en France sur Crunchyroll.


L'oeuvre nous narre l'été inoubliable d'une bande d'amis adolescents s'étant mis en tête de réaliser un film destiné à être diffusé au festival de leur lycée à la rentrée. L'été sera inoubliable, oui... mais pas forcément pour les raisons qu'ils espèrent. Pourtant, il commence de la plus agréable des manières pour Junnosuke Kokusho, le monteur du groupe, qui, lors d'une scène à tourner dans un grand champ de tournesol, fait la rencontre fracassante (c'est le cas de le dire) de Lou Kanata, une ravissante métisse anglo-japonaise, pour qui il a immédiatement le coup de foudre. Belle, douce, gentille, la jeune fille se voit immédiatement proposer de participer au tournage en tant qu'actrice vedette, proposition qu'elle accepte avec le sourire, d'autant qu'elle na rien d'autre à faire de son été. Jour après jour, le tournage se poursuit avec beaucoup d'animation, de changements, de petites querelles et de bons moments. Mais tandis que Junnosuke et Lou se rapprochent beaucoup, le jeune garçon ne sait pas encore que les choses sont sur le point de tourner vers une insondable tragédie...


Drop Frame commence essentiellement comme une tranche de vie animée et rafraichissante au coeur de l'été. Malgré des décors qui alternent le bon et le plus mitigé (certains décors sont bien retravaillés, alors que d'autres semblent à peine retouchés tant on voit qu'il s'agit de photos... néanmoins ils sont toujours bien présents quand il le faut), l'atmosphère estivale s'avère très bien rendue par nombre de détails: le champ de tournesols, les tenues décontractées et légères, les vacances, les amourettes qui se profilent, le passage au parc d'attractions... C'est dans une ambiance globalement assez insouciante et agréable que l'on découvre alors des visages qui s'avèrent plutôt bien campés. Au-delà de notre héros Junnosuke, la plus en vue des 4 amis de départ (avant l'arrivée de Lou) est clairement Nozomi: réalisatrice et scénariste du projet de film dont elle est aussi à l'origine, cette jolie rousse possède un caractère bien à elle, avec pas mal de sautes d'humeur, un petit côté tsundere, et une tendance à adorer être aux commandes. Sa personnalité anime beaucoup les pages, surtout quand elle entre en conflit de façon assez amusante avec Junnosuke, à cause notamment de se tendance à changer constamment l'orientation du film où elle veut miser sur l'improvisation, au point de pondre parfois des choses sans queue ni tête. Mais derrière son côté "bon pote" se cache aussi un coeur sensible qu'elle peine à montrer, et on devine très vite et avec une certaine tendresse ses sentiments. Shin Kumagai, le boute-en-train chef opérateur et décorateur, et Akari Futaba, la discrète amie d'enfance de Jun qui adore tout ce qui est mignon et qui sert de costumière et accessoiriste, sont un petit peu plus discrets, mais néanmoins eux aussi bien campés quand il s'agit d'animer les pages ou de laisser deviner leurs sentiments. Enfin, il y a Lou, ravissante, mais également mystérieuse dès son apparition au beau milieu d'un champ de tournesols, et n'en finissant plus de ravir le coeur de Jun... Les différents caractères ne sont pas forcément originaux, mais sont sont vraiment bien campés, se confrontent avec beaucoup d'efficacité. Et malgré l'ambiance qui semble légère au premier abord, et où le tournage du film donne surtout l'occasion à cette bande d'amis de passe de bons moments et de se rapprocher, Nariie parvient quand même à glisser quelques détails cinématographiques, comme des petites références à des films connus, ou certains termes spécifiques en tête desquels celui de "drop frame", un rabotage qui aura sans doute son importance (puisqu'il donne son nom à la série).


Néanmoins, très vite, on sent qu'au-delà de son ambiance de départ, Drop Frame cache quelque chose. Quelque chose de plus étrange, d'inquiétant... et que l'on ressent quand même dès l'apparition de Lou. Mais par la suite, Nariie insiste juste comme il faut sur l'imminence de quelque chose d'anormal, et cela dès la fin du premier chapitre qui se referme sur des prédictions peu joyeuses de Jun... Par la suite, quelques autres phrases du même acabit suscitent l'interrogation, et au-delà de l'atmosphère en apparence insouciante on a alors naturellement envie de guetter au fil des pages ce qui pourrait ne pas aller. L'évocation par Jun de la mort inexpliquée au collège d'une camarade de classe discrète qui fut retrouvée affreusement mutilée, le point commun de notre héros avec cette fille via leur date de naissance très peu courante (une date bien précise, qui, comme le drop frame, est un peu un rabotage...), la perfection de Lou (beaucoup trop douce et gentille avec Jun, d'emblée, pour ne pas cacher quelque chose) certaines paroles un peu ambiguës de la jeune fille, son admiration pour le conte de la tisserande et du bouvier qui pourrait avoir une connotation très particulière... Tout en profitant de l'animé récit, rechercher les petits éléments qui pourraient être louches et avoir un sens plus profond devient vite comme un jeu... Mais il est tout à fait possible d'également tout simplement profiter de la lecture sans se poser trop de questions, jusqu'à une fin de volume qui lance complètement les choses ! L'auteur y gère plutôt bien son soudain changement d'ambiance, en sachant marquer comme il se doit, et il est alors difficile de ne pas avoir envie d'en savoir plus.


Avec ses personnages assez bien campés, son ambiance assez insouciante recelant des petits éléments inquiétants, et son brutal changement d'ambiance en fin de tome, Drop Frame a ce petit quelque chose qui rend la lecture prenante et qui éveille très bien la curiosité. Ce premier volume prend bien le temps de poser les choses, jusqu'à lancer réellement la machine et laisser le lecteur sur une forte attente... Donc autant dire que la sortie simultanée des 2 premiers tomes est une aubaine !


Doki-Doki livre une édition de qualité, comme très souvent. La traduction de Ryoko Akiyama est bien dans le ton et sait faire ressortir les changements d'ambiance, tandis que le travail de lettrage du Studio Charon est soigné. Le papier est assez fin, mais bien souple et sans transparence. L'impression est bonne dans l'ensemble, et l'encre ne bave pas. Sans oublier les premières pages en couleurs, qui posent tout de suite une ambiance d'été animée.


Critique 1


Toujours soucieuses de garnir leur catalogue de titre souvent court, mais efficace, les éditions Doki Doki lancent en ce mois de mars 2018 Drop Frame, titre en quatre tomes que l'on doit à Shinichiro Nariie. Si nous découvrons cet auteur à cette occasion, il a déjà travaillé sur quelques titres au Japon, dont deux adaptations manga de Steins;Gate.


L'histoire est celle de Junnosuke Kokusho, lycéen passant ses vacances d'été en compagnie de trois camarades et amis : la passionnée Nozomi, le sage Shin, et la mignonne Akari. Tous œuvrent sur la réalisation d'un film amateur réalisé et écrit par Nozomi, tandis que Junnosuke écope du statut de monteur et d'acteur. Leurs vacances sont chamboulées par leur rencontre avec Lou, une métisse de leur âge qui prendra aussi part au projet, pour le plus grand bonheur de Junnosuke qui tombera vite sous son charme. Des sentiments qui sembleront vite réciproques, ce qui ne ravira par forcément Nozomi...


Drop Frame s'annonce comme une série au ton particulier, si bien qu'il est difficile d'en parler objectivement sans en révéler quelques surprises.


Ce premier volume constitue une amorce à la courte série, une introduction au ton léger puisque ces premiers chapitres forment une comédie sentimentale, fraîche et agréable de la première à la dernière page. L'intrigue est assez simple et surtout prétexte à conter l'été vécu par une bande d'amis travaillant sur un film amateur, sachant que leur petite bande sera marché par quelques émois amoureux, de bons moments d'amour et d'amitié et, parfois, par de la jalousie. On suit plus particulièrement  le point de vue de Junnosuke, héros du titre qui tombera sous le charme de Lou, jolie métisse assez candide dont le point fort sera une narration qui n'en fait pas trop autour d'elle, afin de ne pas la rendre agaçante de par sa naïveté.


Le tout est servi par un coup de crayon simple, mais efficace du mangaka. Ses personnages sont mignons à croquer et particulièrement expressifs, ce qui rend le tout vivant.


Une formule assez simple donc, mais qui se révèle efficace par la bonne humeur constante qui règne dans le volume. Même lorsque la jalousie s'en mêle, le ton ne se veut pas larmoyant, tout étant fait pour rendre les cinq personnages centraux attachants. Et l'histoire de Shinichiro Nariie est réussie : on se prend au jeu, on souhaite voir les personnages s'épanouir dans leurs amours, aussi ce premier tome constitue une lecture particulièrement rafraichissante, si bien qu'on est prêt à signer pour trois volumes supplémentaires sans soucis, une durée qui semble très bonne pour un récit de ce genre qui ne perd pas de temps en quiproquos amoureux et séquences de fan-service inutiles.


Pourtant, au fil des pages, le premier tome de Drop Frame surprend. Quelques petits éléments de narrations font office d'énigme, semblent plantés des indices signe d'une suite un peu plus sombre, bien que le reste du tome ne semble pas s'éloigner de la comédie sentimentale légère. La fin du tome, véritable twist scénaristique, met alors une claque au lecteur en lançant véritablement la série et en créant un climat beaucoup plus profond et dramatique, permettant au fantastique de s'intégrer au récit. La mise en scène se révèle particulièrement impactante puisque l'auteur cherche à faire à la fois dans le beau et le sanglant, un cocktail efficace qui sublime ce rebondissement inattendu.


En dire plus serait un crime dans le sens où la surprise de la fin serait totalement gâchée. À ce titre, mieux vaut ne pas lire le synopsis présent sur la quatrième de couverture puisque celui-ci révèle presque entièrement le rebondissement final.


Concernant l'édition de Doki Doki, malgré ce petit bémol sur le synopsis présent sur le tome, celle-ci est de bonne facture. Le papier est souple sans être trop transparent et les quelques pages couleur en ouverture du tome sont plus que bienvenues. La traduction de Ryoko Akiyama semble aussi assez excellente dans sa manière à rendre vivant les personnages, l'un des aspects les plus importants du titre.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

14.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs