Dream Team Vol.49 - Vol.50 - Actualité manga
Dream Team Vol.49 - Vol.50 - Manga

Dream Team Vol.49 - Vol.50 : Critiques

Ahiru no Sora

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 09 Octobre 2019

"Tout le monde finit par craquer à un moment ou à un autre."

A l'heure où l'adaptation animée de Dream Team démarre enfin cet automne (ne la manquez pas, elle est diffusée en France sur Crunchyroll), l'oeuvre sportive et humaine maîtresse de Takeshi Hinata est enfin revenue chez Glénat en septembre, après plus d'un an et demi d'attente, et avec un nouveau tome double qui, en plus de faire atteindre au manga la barre des 50 tomes, nous gratifie de plus de 560 pages de lecture. Une nouvelle fois, l'auteur et l'éditeur ne se fichent pas de nous. Et les postfaces de Hinata s'avèrent toujours aussi impliquées et passionnantes: tandis que dans la première il remercie longuement son entourage pour leur confiance, s'excuse d'avoir si longtemps rejeté les propositions d'adaptation animée, et se confie même un peu, dans la deuxième il continue de se confier tout en expliquant avoir pu exceptionnellement faire un tome 50 de plus de 300 pages tel qu'il le désirait. Hinata fait partie de ces auteurs pensant vraiment leur oeuvre comme ils le souhaitent, il l'a déjà largement prouvé par le passé, cela fait rudement plaisir, et sûrement peut-il effectivement remercier les souplesses de son éditeur.

"Comme je vous l'ai dit... tout va se jouer à un panier de différence."

On replonge donc ici dans le match fou et tendu entre nos héros de Kuzuryu et la redoutable équipe de Myoin, l'un des lycées favoris des qualifications, ayant déjà fait un parcours d'exception l'année précédente. Sora et les siens ont longtemps fait quasiment jeu égal contre ces grands favoris, mais à deux minutes de la fin de la rencontre nos héros sont désormais sur la corde raide: Myoin commence à prendre une avance confortable, trop confortable, d'autant plus que ses joueurs semblent infatigables, pendant que du côté de Kuzuryu les principaux piliers sont quasiment arrivés au bout de leurs forces. Mokichi connaît les mêmes problèmes d'endurance que d'habitude à cause de sa santé un peu plus fragile. Quant au capitaine Momoharu et au génie Toby, s'ils font trop d'efforts sur leurs appuis leurs blessures et douleurs physiques passée pourraient bien se réveiller, de façon encore plus grave.

"Je m'en fous de plus pouvoir jouer après ce match. J'aurai aucun regret."

S'étirant sur encore quasiment la moitié de ce très épais volume, le match contre Myoin ira bien plus loin que les 2 dernières minutes annoncées, tant il y a une constatation qui s'impose: aucune des deux équipes ne mâche quoi que ce soit. Que ce soit Myoin qui cherche à persévérer dans son avance de 7 points, ou Kuzuryu qui repousse totalement ses limites pour rattraper le retard, Takeshi Hinata jongle, jsuqu'à la dernière seconde, sur un suspense assez dingue, pour ce qui est sûrement le match le plus intense et éprouvant depuis le début de la série, alors qu'il y en a déjà eu un paquet. Faire durer le suspense jusqu'à la toute fin, c'est évidemment une recette classique de tout shônen sportif. Mais si cette fin de rencontre est si bonne, c'est surtout parce que techniquement et stratégiquement, l'auteur démontre à nouveau toute sa passion en décortiquant dans le feu de l'action chaque moment où la balance pourrait basculer d'un côté ou de l'autre. Et, plus encore, parce qu'on ressent à chaque page, dans les gestes, les actions, les pensées, les tourments, les avancées personnelles de chacun (y compris certains remplaçants qui ont leur rôle à jouer, comme toujours), un profonde notion de dépassement de soi où l'humanité de chacun de ces adolescents transpire en même temps que leur sueur.

"Avec le recul, je me dis que j'aurais dû vivre chaque instant plus intensément... jusqu'à brûler complètement."

Cette rencontre passionnante achevée, on va désormais éviter de trop revenir sur l'aspect basket afin de ne pas spoiler, mais de toute façon bien d'autres considérations occupent la grosse deuxième moitié du volume, en plus du sport en lui-même. Hinata a toujours accordé une place très importante aux évolutions humaines de ses personnages en dehors du terrain, et c'est à nouveau le cas ici à travers beaucoup de visages qui continuent de se dévoiler et/ou d'avancer. On peut en premier lieu citer le cas d'Ai, qui intervient dès le début du tome pour revenir plus tard à plusieurs reprises, et qui est très intéressant, autant pour ses soucis personnels que pour sa relation avec Mokichi. On appréciera une déclaration toute simple et naturelle, sans esbroufe, montrant qu'un certain personnage a décidément bien évolué en se surpassant jusqu'à affronter ses craintes. On aimera tout autant le travaille apporté à la caractérielle et maladroite Makoto, amenée à occuper une nouvelle place et montrant mieux les incertitudes et la gentillesse qu'elle peut cacher derrière ses maladroits pics d'agressivité. On peut aussi souligner le choix de M. Satsuki, les doutes continuant de traverser Momoharu et plus encore Toby concernant leur état, les questions d'avenir, ou tout simplement le souvenir toujours aussi imperceptiblement présent de la mère de Sora... C'est en ayant tout ça en tête que chacun de ces jeunes continue d'avancer, de se débattre sur le terrain et en dehors, et bien souvent leurs évolutions, avancées et prises de conscience ont un lien de près ou de loin avec le sport qui les stimule, le basket.

"C'était le début de la fin... Mais tout le monde a fait comme si de rien n'était."

A l'heure où une nouvelle étape importante se prépare dans les dernières pages, il va être à nouveau très long d'attendre la suite de cette merveilleuse série. En attendant, Dream Team atteint ici les 50 volumes avec une intensité, une humanité et une implication toujours aussi admirables. Et il reste impressionnant de voir à quel point la série passionne avec justesse, alors que, comme le rappelle l'auteur lui-même dans sa deuxième postface, on en connaît déjà la fin depuis un peu plus de 10 tomes.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction